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 - 19 mai 2025 - Saint Pierre-Célestin
Publié le : 12 mars 2006 Source : Zenit.org
 

 

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« Les voies de la paix » : Le « chemin d’Assise » dans le diocèse de Pontoise

ROME, Lundi 13 mars 2006 (ZENIT.org) – Un véritable « chemin d’Assise » est vécu dans le diocèse de Pontoise, souligne Mgr Mullor, au terme du congrès international organisé à Rome par l’ambassade de France près le Saint-Siège en collaboration avec le conseil pontifical Justice et Paix et le centre international Jacques Maritain.

Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Pontoise, a en effet présenté la réalité vécue dans son diocèse, lors du congrès « Les voies de la paix » organisé par le centre Saint-Louis de France (www.saintlouisdefrance.it), sous la houlette de son directeur, M. Vincent Aucante (9-11 mars).

Lors de la conclusion du congrès, samedi dernier, le président de l’Académie pontificale ecclésiastique, c’est-à-dire l’école de la diplomatie vaticane, Mgr Justo Mullor Garcia, a souligné que la présentation du diocèse de Pontoise représente comme une mise en œuvre du « Chemin d’Assise » ouvert par Jean-Paul II lors des deux rencontres interreligieuses pour la paix de 1986 et de 2004 dans la ville du « Poverello ».

Mgr Riocreux avait en effet présenté le visage de son diocèse (« Le Val d’Oise, une terre de rencontre », cf. http://www.catholique95.com/actualites/accueil.htm) lors de la matinée consacrée au thème : « Paix et diversité culturelle », jeudi 9 mars. Il a ensuite souligné pour Zenit que le diocèse fête cette année son 40e anniversaire : un jubilé ouvert en novembre dernier, le premier dimanche de l’Avent 2005 et qui se conclura solennellement avec la fête du Christ Roi de l’Univers 2006.

« Mon intervention sera d’abord un témoignage d’un pasteur de l’Eglise Catholique dans un diocèse multiculturel, multicolore et multireligieux. Evêque de ce diocèse de Pontoise depuis bientôt trois ans j’ai découvert ce Val d’Oise, en pleine expansion économique et humaine. En effet, ce département peuplé de 600.000 habitants à son origine, il y a 40 ans, est un département de 1.100.000 habitants répertoriés puisque nous savons qu’il y a de nombreux immigrés sans papiers ».

Mais l’expérience pastorale de l’évêque l’avait préparé à cette rencontre des cultures et des religions. Il expliquait : « En arrivant en 2003 dans le diocèse, après 3 années aux USA pour la formation universitaire, 15 années comme prêtre en Nouvelle Calédonie (Océanie) et 15 années à Paris, notamment à Notre Dame de Paris comme recteur, j’ai été émerveillé dès le premier jour par cette diversité étonnante, impressionnante. Comment ne pas être saisi, voire ébloui, le jour de l’ordination épiscopale par les 6000 fidèles rassemblés dans un grand hall avec des chrétiens originaires des cinq continents ? »

Il racontait ce dialogue avec Jean-Paul II : « J’ai bien sûr sillonné mon diocèse qui s’étend de l’aéroport international de Roissy/Charles de Gaulle à l’est jusqu’à la belle campagne du Vexin à l’ouest. Lors de l’entretien avec Jean Paul II en février 2004, lors de la visite ad limina, j’ai pu répondre aux questions du Saint Père concernant mon diocèse, celui-ci connaissant Pontoise puisqu’il vint en 1977 comme archevêque de Cracovie, pour y rencontrer les Polonais de Paris et de France. Il se souvenait de son séjour de trois jours et du voyage de la capitale vers Pontoise, 40 kms, et il m’a donc demandé : « Y- a t- il la campagne ? Y a t- il des migrants ?.... et la question d’importance concernant les vocations ». J’ai pu répondre à notre vénéré pape qu’il y avait effectivement la campagne et que nous avions de nombreux migrants, d’Afrique, d’Asie, et notamment les chaldéens originaires de Turquie, très nombreux dans notre diocèse ».

Et de donner des chiffres éloquents : « Nous avons près de 200.000 personnes d’origine étrangère, en situation régulière. Les Portugais, dont l’immigration est récente, sont au nombre de 35.000, les Algériens 34.000, les Marocains, 25.000, les Turcs (en y englobant justement les chaldéens chrétiens) 18.000, les Africains 12.000, les Haïtiens de l’île de Haïti 5.500. S’y ajoutent bien sûr les milliers de migrants en situation irrégulière, ne pouvant officiellement travailler, mais cependant présents dans nos communautés chrétiennes (…). Certaines communes ont un pourcentage de population étrangère élevé : Garges les Gonesse, 42%, et des communes de l’Est du département comme Villiers le Bel, Goussainville, Bezons et Sarcelles avec 30% de population étrangère (…). Les enfants de ces migrants nés en France sont citoyens français et donc considérés comme population française ».

Il s’agit, soulignait encore Mgr Riocreux « d’un diocèse avec une population chrétienne majoritaire même si l’islam et le judaïsme sont bien représentés ». « Nous avons en effet, précisait-il, de nombreux lieux de prières pour nos frères musulmans et à Sarcelles, 20 synagogues. Cette ville est d’ailleurs un lieu unique où se rencontrent chrétiens, juifs et musulmans. C’est là que nous trouvons près de 8.000 chaldéens qui ont construit une immense église animée par trois prêtres de leur Eglise. Ces chrétiens, installés durant ces 20 dernières années, après une émigration depuis le Moyen Orient, sont désormais bien intégrés dans la vie sociale, économique et ecclésiale du Val d’Oise ».

« Ces chrétiens de cultures et de langues différentes viennent par leur jeunesse et leur vitalité, enrichir notre Eglise, commentait l’évêque. Dimanche dernier (5 mars, ndlr), lors de la célébration décisive des catéchumènes du diocèse dans la cathédrale Saint-Maclou de Pontoise, j’ai pu admirer une fois de plus cette extraordinaire diversité avec les 102 adultes se préparant au baptême à Pâques. La moitié d’entre eux proviennent d’autres continents, et notamment de l’Afrique ».

Alors que 2005 a vu les banlieues françaises flamber, l’évêque parlait de « cette diversité paisible » et du « désir de vivre ensemble » qu’il a constaté dans ses visites pastorales, en particulier grâce aux « associations » qui permettent « la rencontre des croyants de différentes communautés ».

Mgr Riocreux citait cet « indice tout à fait révélateur », en avril dernier lors de la mort de Jean Paul II : « les multiples témoignages venant de responsables et de fidèles juifs ou musulmans ».

L’évêque ajoutait : « Il est vrai que, régulièrement, lors des grandes fêtes, j’envoie un message aux frères et sœurs du judaïsme ou de l’islam. Ce geste est hautement apprécié, comme me le disent les prêtres dans les paroisses des quartiers concernés ».

« Au-delà de la médiatisation des évènements, comme nous l’avons vécu en novembre dernier avec la flambée de violences, je puis témoigner du désir de vivre ensemble. Le souhait de Benoît XVI se réalise ainsi. Monsieur l’ambassadeur de France, le 19 Décembre dernier, le nouveau pape en vous accueillant, a rappelé la période difficile que nous venions de vivre. Puis, il nous a rappelé notre devoir. Je cite : « Votre pays a accueilli de nombreux travailleurs étrangers et leurs familles, qui ont largement contribué au développement de la nation depuis 1945. Il importe aujourd’hui de les remercier. Il importe aussi de proposer aux jeunes un idéal de société et un idéal personnel, pour qu’ils conservent des raisons de vivre et d’espérer ». Puis le pape parlait du pas à faire pour la nécessaire intégration et soulignait que « la paix sociale est en grande partie à ce prix ». »

Mgr Riocreux citait ce témoignage d’un des 102 catéchumènes du diocèse, un « futur baptisé » de 45 ans, venant du quart monde, chauffeur de bus dans la banlieue et qui « a compris son rôle dans la société » : « Je travaille actuellement à la RATP comme machiniste receveur/chauffeur de bus à St Denis dans le 93. J’aime beaucoup mon métier. Je rencontre des personnes et des jeunes avec qui un dialogue s’installe. Pour moi, les choses qui se disent, sont très intéressantes. Ces jeunes des quartiers sensibles me respectent. Il s’est même installé une confiance pour discuter de leurs malaises dans la société. Quand je le peux, je leur donne des conseils utiles pour qu’ils ne tombent pas dans la délinquance. Je joue un peu le rôle d’éducateur. Cela me rend heureux de pouvoir les aider. C’est pour cela que je désire recevoir le baptême afin de recevoir la vie par l’eau du baptême et la lumière de l’Esprit Saint. »

L’évêque concluait : « Ce catéchumène rayonne déjà dans sa vie de chaque jour, par cette lumière lui donnant d’être un artisan de paix. Je suis heureux de vous avoir donné ce témoignage d’espérance et de paix dans notre pays ».

Particulièrement attentif à la pastorale des jeunes, Mgr Riocreux fera partie des évêques qui, les 24 et 25 mars prochain, « marcheront » vers Chartres avec les jeunes de leurs diocèses (cf. chartres@missionetudiante-idf.net ). Il a accompagné 700 jeunes à Cologne, dont 150 « Chaldéens », en août dernier, pour la XXe Journée mondiale des jeunes. Avec eux encore, il a participé, en décembre dernier, à la rencontre de Taizé à Milan.



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