Publié le : 26 juin 2014 Source : Zenit.org
Les newsLa photographie d’une situation universelle, de crise et de désir de famille« Défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation » : c’est le titre du document de travail de base du synode « extraordinaire » des évêques qui se tiendra à Rome du 5 au 19 octobre prochain et qui est publié par le Vatican ce 26 juin. Il manifeste une situation de crise et pourtant de désir de famille. En 2015, un second synode sur la famille (4-25 octobre) aura pour thème « Jésus Christ révèle le mystère et la vocation de la famille ». Ce sera une troisième étape de cette réflexion de l’Eglise catholique universelle sur la famille. Cet « instrument de travail » du synode a par définition pour objectif de donner une photographie de la situation, de manière à refléter de façon réaliste les situations signalées par les Eglises locales. Les interventions et les débats du synode s’appuieront sur ce diagnostic. C’est le résultat des réponses aux 39 questions du document préparatoire publié en novembre 2013. Le document de synthèse sera publié seulement après le synode « ordinaire » de 2015. Cet « instrument de travail » se présente en 79 pages en français et en trois parties : « Communiquer l’Evangile de la famille aujourd’hui » (4 chapitres), « La pastorale de la famille face aux nouveaux défis » (3 chapitres) et « L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative » (2 chapitres), une introduction et une conclusion. Une radiographie sans complaisance On note qu’il est sans complaisance, et aussi sans acception de personne : le regard du synode est universel et ne se cantonne pas à une radiographie de la situation dans les sociétés occidentales mais signale les défis sur les cinq continents, les différentes cultures, et dans les cas de mouvements de populations, comme la famille des populations migrantes. Mais le regard part de la vision biblique et chrétienne de la famille et confronte la réalité au message du magistère de l’Eglise et du projet de bonheur pour la famille et grâce à la famille. Il note en particulier le peu de connaissance de l’enseignement de Paul VI dans « Humanae Vitae » de la part des familles et des prêtres, le phénomène de la « privatisation » de la famille qui n’est plus considérée comme la cellule de base d’une société, l’impact du travail sur la famille. Mais il ne cache pas non plus le « contre-témoignage » de l’Eglise comme les scandales sexuels, la pédophilie, l’incohérence des prêtres qui ont un train de vie facile, ou ont des attitudes d’exclusion face aux divorcés, ou des parents seuls, ce qui conduit à une « perte de crédibilité morale ». Le document insiste sur les situations de souffrance, notamment des mères célibataires, ou des parents seuls, des familles séparées par la misère économique, les situations de violence de guerre. Pour ce qui est des questions qui semblent avoir obnubilé l’opinion publique : communion des personnes ayant reçu le sacrement du mariage dans l’Eglise catholique, puis divorcées et puis remariées, le document y consacre une bonne partie de son analyse. Les réponses au questionnaire mettent en relief le fait que beaucoup ne se préoccupent pas de pouvoir accéder aux sacrements de l’eucharistie et de la confession. D’autres personnes se sentent au contraire « marginalisées » et se demandent pourquoi « d’autres péchés sont pardonnés et celui-là – adultère – non », elles ressentent l’interdiction d’accéder aux sacrements comme une « punition », ce qui conduit à une « mentalité de revendication » par rapport aux sacrements. Miséricorde, clémence, indulgence Dans certains cas, les conférences épiscopales elles-mêmes appellent « à la miséricorde, à l’indulgence, à la clémence », et elles demandent de nouveaux instruments pour affronter ces situations pastorales difficiles. Face à certains cas d’autorisation des curés à accéder aux sacrements, ou devant la pratique des Eglises orthodoxes (qui acceptent des "secondes noces"), les fidèles se sentent réadmis publiquement dans la vie de l’Eglise, mais les divorces ne disparaissant pas pour autant. Un passage évoque la demande de simplification des causes matrimoniales – demande de déclaration de nullité du sacrement du mariage - dans les tribunaux ecclésiastiques et invite à la prudence pour éviter « injustices » et « erreurs » et ne pas alimenter l’idée d’un « divorce catholique ». Pour ce qui est des unions entre personnes de même sexe, le document constate que les conférences épiscopales disent « non » à l’introduction d’une législation qui permette une telle union, en redéfinissant le mariage comme l’union entre un homme et une femme. Le document appelle à une attitude à la fois « respectueuse » et qui « ne juge pas » les personnes. Mais il souligne l’absence de plans pastoraux tenant compte de ces situations, récentes. Pour la possibilité d’adoption d’enfants par des personnes homosexuelles, l’Instrumentum laboris y voit le danger pour le « bien intégral » de l’enfant qui a « besoin d’un père et d’une mère ». Mais si ces personnes demandent le baptême pour leurs enfants, le document recommande le même souci, la même bienveillance et tendresse que pour les autres enfants. Pour ce qui est de l’ouverture à la vie (troisième partie), le document constate la méconnaissance des positions de l’Eglise et recommande qu’on l’explique mieux pour éviter des présentations réductrices ou caricaturales et que l’on réduise à un question « technique » ce qui constitue des drames pour tant de personnes. Il invite à des réponses fondées à la théologie du « gender ». Il encourage l’engagement des chrétiens pour favoriser des lois et des structures qui soutiennent la vie naissante. Il invite aussi à un accueil sans préjugé pour la catéchèse et la transmission de la foi aux enfants, en mettant en valeur le rôle des parrains et marraines. La synthèse officielle en italien publiée par le Vatican conclut que l’esprit du document est celui d’une « mère qui accueille toujours ses enfants » et non d’un « juge qui condamne ». Table des matières du document Ière partie : « Communiquer l’Evangile de la famille aujourd’hui » Le chapitre I évoque « le dessein de Dieu sur la famille » : à la lumière des données bibliques (§§ 1-3) et la famille dans les documents de l’Eglise (§§ 4-7). Le chapitre II est consacré à la « connaissance et réception de l’Ecriture Sainte et des documents de l’Eglise sur le mariage et la famille » : connaissance de la bible sur la famille (9-10), connaissance des documents du Magistère (11), le besoin de prêtres et de ministres bien préparés (12), accueil diversifié de l’enseignement de l’Église (13-14), quelques motifs de la difficulté de réception (15-16), encourager une meilleure connaissance du Magistère (17-19). Le chapitre III est intitulé : « Evangile de la famille et loi naturelle » : le lien entre l’Évangile de la famille et la loi naturelle (20), aspects problématique de la loi naturelle aujourd’hui (21-16), contestation pratique de la loi naturelle sur l’union entre l’homme et la femme (27-29), renouvellement souhaitable du langage (30). Le chapitre IV traite de « La famille et la vocation de la personne dans le Christ » en déclinant ainsi ce thème : la sainte famille, la personne et la société (31-34), à l’image de la vie trinitaire (35), la famille de Nazareth et l’éducation à l’amour (36-38), différence, réciprocité et style de vie familiale (39-42), famille et développement intégral (43-44), accompagner le nouveau désir de famille et les crises (45-48), une formation constante (49). IIe partie : « La pastorale de la famille face aux nouveaux défis » Le chapitre I s’intitule : « La pastorale de la famille : les diverses propositions en cours » : responsabilité des Pasteurs et dons charismatiques dans la pastorale familiale (50), la préparation au mariage (51-56), piété populaire et spiritualité familiale (57), le soutien apporté à la spiritualité familiale (58), le témoignage de la beauté de la famille (59-60). Le Chapitre II décline les « défis pastoraux sur la famille » (61) et le diagnostic est très précis et assez accablant pour la famille et les sociétés : la crise de la foi et la vie familiale (l’action pastorale dans la crise de la foi (62-63)) ; les situations critiques internes à la famille (difficultés de relation / communication (64), fragmentation et désagrégation (65), violence et abus (66-67), dépendances, médias et réseaux sociaux (68-69)) ; pressions externes à la famille (l’incidence de l’activité du travail sur la famille (70-71), le phénomène migratoire et la famille (72), pauvreté et lutte pour la subsistance (73), consommation et individualisme (74), contre-témoignage dans l’Église (75)) ; quelques situations particulières (le poids des attentes qui pèsent sur l’individu (76), l’impact des guerres (77), disparité de culte (78), autres situations critiques (79). Le chapitre III présente avec tout autant de lucidité la radiographie des « situations pastorales difficiles » : situations familiales (80) (concubinages (81-82), unions de fait (83-85), séparés, divorcés et divorcés remariés (86), les enfants et ceux qui restent seuls (87), les mères célibataires (88), situations d’irrégularité canonique (89-92), à propos de l’accès aux sacrements (93-95), autres requêtes (96), à propos des personnes séparées et des divorcés (97), simplification des procès matrimoniaux (98-102), la pastorale des situations difficiles (103-104), non-pratiquants et non-croyants qui demandent le mariage (105-109)) ; à propos des unions entre personnes du même sexe (reconnaissance civile (110-112), l’évaluation des Églises particulières (113-115), quelques indications pastorales (116-119), transmission de la foi aux enfants dans les unions de personnes du même sexe (120)). IIIe partie : « L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative » Le chapitre I traite des « défis pastoraux concernant l’ouverture à la vie » (121-122) : connaissance et accueil du Magistère sur l’ouverture à la vie (123-125), quelques causes de l’accueil difficile (126-127), suggestions pastorales (128), à propos de la pratique sacramentelle (129), encourager une mentalité ouverte à la vie (130-131). Le chapitre II aborde la question de « L’Église et la famille face au défi éducatif » : le défi éducatif en général (le défi éducatif et la famille aujourd’hui (132), la transmission de la foi et initiation chrétienne (133-134), quelques difficultés spécifiques (135-137) l’éducation chrétienne (dans des situations familiales difficiles (138), une vision générale de la situation (139-140), les requêtes adressées à l’Église (141-145), les réponses des Églises particulières (146-150), temps et modes de l’initiation chrétienne des enfants (151-152), quelques difficultés spécifiques (153), quelques indications pastorales (154-157)). Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |