Sri Lanka : voyage du pape François en janvier 2015

Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, annonce que le pape sera au Sri Lanka du 13 au 15 janvier 2015. Aucune précision n’a encore été communiquée concernant la durée du séjour du pape aux Philippines, indique «  Eglises d’Asie  » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, mais l’Eglise locale attend du pape des gestes de paix.

Sur l’avion qui le ramenait de Rio de Janeiro à Rome, en juillet dernier, le pape François avait évoqué les invitations reçues du Sri Lanka et des Philippines en disant  : « J’ai reçu une invitation à me rendre au Sri Lanka ainsi qu’aux Philippines. Je dois aller en Asie, parce que le pape Benoît n’a pas eu le temps de se rendre en Asie et que c’est important. »

Il avait confirmé l’information dans l’avion qui le ramenait de Tel Aviv à Rome le 26 mai. Il doit aussi se rendre en Corée du Sud à l’occasion des VIèmesJournées asiatiques de la jeunesse en août prochain et pour la béatification de 124 martyrs.

Paul VI s’est rendu au Sri Lanka en décembre 1970, et Jean-Paul II en janvier 1995. La communauté catholique locale traverse actuellement une période difficile indique EDA  : en janvier dernier, recevant les évêques sri-lankais pour leur visite ad limina, le pape les avait exhortés « à continuer à jouer leur rôle dans la réconciliation entre le gouvernement et la minorité tamoule ».

Les catholiques représentent environ 7 % de la population et ils sont aussi bien des Tamouls que des Cinghalais, et de ce fait,son unité est menacée par les très profonds antagonismes.

Le pape François sera reçu par le président en place, Mahinda Rajapaksa, qui pour le momentrefuse que les Nations Unies viennent enquêtersur les violations des droits de l’homme et crimes de guerre commis durant le conflit avec les Tigres tamouls, précise EDA.

Pour EDA, lepape ne manquera pas de poser «  un geste de paix pour favoriser la réconciliation entre Tamouls et Cinghalais  ».

Quant au voyage aux Philippines, le plus grand pays catholique d’Asie, il présente, fait obsever EDA,  «  moins de difficultés politiques  » (1).

Le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, a fait part du désir du pape de se rendre auprès des victimes du typhon Yolanda (Haiyan) et du tremblement de terre qui ont frappé les Visayas, au centre de l’archipel, l’an dernier. L’effet de « sa venue (dans les régions affectées) sera plus fort que le typhon, mais dans un sens positif », a déclaré le cardinal.

Pour autant, les sujets sensibles ne manquent pas, continue EDA  : «  L’Eglise catholique locale dénonce régulièrement les effets négatifs du développement économique et de la mondialisation, que ce soit du fait de l’émigration des Philippins, hommes et femmes, et de ses conséquences sur les familles, que ce soit du fait de l’extrême inégale répartition des richesses qui caractérise ce pays ou encore que ce soit du fait des atteintes à l’environnement. L’Eglise des Philippines n’a par ailleurs jamais hésité à croiser le fer avec les autorités politiques dès lors qu’elle estime que l’action gouvernementale est contraire à la défense de la vie.  »

EDA fait aussi état de l’accord encore fragile signé en mars dernier entre le gouvernement et le MILF pour la résolution du conflit de Mindanao, le sud philippin, «  qui demeure une région où la paix reste à construire  ». Là ausis l’Eglise souhaiterait un geste pour promouvoir la paix.

NOTES

(1) Le dernier déplacement d’un pape aux Philippines remonte au voyage de Jean Paul II à Manille en 1995.
(2) Avant le pape François, le pape Jean Paul II avait effectué deux visites en Corée du Sud, la première en mai 1984, qui avait vu la béatification de 103 martyrs de Corée, et la seconde en octobre 1989.