Publié le : 21 février 2014 Source : Zenit.org
Les newsBelgique : la loi sur l’euthanasie d’enfants en fin de vie, l’impact"L’euthanasie est toujours un homicide et donc un acte violent, et ne peut certainement pas être considéré comme un soin palliatif", explique le prof. Michel Ghins, à l’origine d’euthanasiestop et président de l’association Action pour la Famille. Il fournit quelques clefs de lecture sur la loi belge sur l’euthanasie d’enfants en fin de vie. Il estime que "la vie des enfants très malades n’est plus suffisamment protégée en Belgique" et qu’une fois la "digue" rompue, il est "impossible d’arrêter l’extension de l’euthanasie à des couches de plus en plus larges de personnes". Zenit- Professeur Ghins, le titre "euthanasie des enfants" apparu avec le nom de la Belgique dans les media du monde a fait frissonner bien des rédactions : en quoi consiste la loi adoptée par le parlement belge ? Prof. Michel Ghins - La loi du 28 mai 2002 ouvre l’accès de l’euthanasie aux adultes atteints d’une maladie incurable qui est la cause de souffrances physiques ou psychiques insupportables et inapaisables. L’extension de cette loi aux enfants, quel que soit leur âge, ajoute les restrictions suivantes : le décès de l’enfant est prévu à brève échéance, seules les souffrances physiques sont prises en considération, un pédopsychiatre ou psychologue (dont il n’est pas précisé que ce dernier doit être un spécialiste des enfants) doit attester que l’enfant est capable de discernement au moment de sa demande d’euthanasie, l’accord des parents est requis. Prévoit-elle l’objection de conscience ? Oui, aucun médecin n’est obligé d’accéder à une demande d’euthanasie. Seul un médecin est autorisé à pratiquer une euthanasie. La loi est-elle passée en force, en dépit du dissentiment de l’opinion publique, et la réaction a-t-elle été insuffisante ? Il est difficile de se prononcer sur l’état de l’opinion publique. Beaucoup de gens confondent l’euthanasie (qui consiste à mettre intentionnellement fin à une vie à la demande du patient) et la désescalade thérapeutique (l’arrêt progressif des soins curatifs). De plus, peu savent que toutes les souffrances peuvent à présent être soulagées par des soins palliatifs appropriés et, dans des cas rares, par le recours à un endormissement profond, réversible, la sédation palliative. Depuis 2002, les soins palliatifs ont fait de grands progrès. La grande majorité des pédiatres qui soignent des enfants en fin de vie sont opposés à cette loi. A partir de quand la loi est-elle applicable et dans quel contexte ? Un recours est-il possible ? Cette loi concerne-t-elle des enfants handicapés ? La société belge est connue pour son esprit "bon enfant" et accueillant : n’est-ce pas un autre paradoxe que derrière les murs des hôpitaux, elle se révèle si violente ? Lorsqu’un pays adopte des lois qui ne garantissent pas à tous, surtout aux plus faibles, le droit à la vie n’est-il pas en train de saper les fondements du droit ? Est-ce que la société ne s’expose pas à une pure et simple implosion ? On a vu des seniors émigrer des Pays-Bas et choisir des maisons de retraite en Allemagne, par crainte de l’euthanasie chez eux. Au niveau international, quelles conséquences la loi belge peut-elle avoir, notamment sur les adoptions ? La loi belge pourrait-elle exposer le pays à des sanctions européennes ou doit-on craindre au contraire une "contagion" en Europe ? Il est difficile d’évaluer la possibilité de sanctions européennes, de même qu’une éventuelle contagion. Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |