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 - 22 mai 2025 - Sainte Julie
Publié le : 7 janvier 2014 Source : Zenit.org
 

 

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Le titre de "monseigneur", expression d’un service

Plus de titre de «  monseigneur  » dans les diocèses à qui n’exerce pas une charge pastorale - évêque ou vicaire général - : le pape François prend une mesure qui clarifie et simplifie l’emploi de ce titre honorifique. Rien de changé en revanche pour les récompenses touchant les laïcs.

Radio Vatican annonce cette décision du pape François, ce mardi 7 janvier, en précisant qu’elle n’a pas d’effet rétroactif  : «  La secrétairerie d’État du Saint-Siège a adressé une lettre circulaire aux nonciatures pour leur demander d’informer les épiscopats. Dorénavant, dans les diocèses, les titres ecclésiastiques honorifiques, accompagnés du qualificatif monseigneur, ne seront plus attribués qu’aux chapelains de Sa Sainteté, et uniquement aux prêtres âgés de plus de 65 ans  ». Dans les diocèses le titre sera donc lié seulement à un service, sauf après 65 ans, où Rome pourra accorder, sur demande d’un évêque, le titre de «  chapelain de sa sainteté  », à un prêtre méritant et chargé d’expérience.

Dans le sens de Vatican II, le pape Paul VI avait émondé le jardin fleuri de la Maison pontificale en 1968, réduisant de 14 à 3 les «  catégories  » de «  monsignori  », qui remontaient au pape Urbain VIII (+1644), et il avait supprimé le caractère héréditaire des titres (motu proprio Pontificalis Domus). La secrétairerie d’Etat inscrit le geste du pape François dans le sillage de la décision de Paul VI et de cette recherche de la «  simplification  ».

Habituellement, ce sont les évêques qui faisaient la demande de cet honneur pour des prêtres de leurs diocèses auprès de la Secrétairerie d’État. Parfois c’était une décision du pape. Dans le monde, des dizaines de prêtres pouvaient ainsi recevoir ce titre chaque année. Souvent, les évêques annonçaient l’attribution du titre sur le site Internet du diocèse. Une cérémonie pouvait accompagner sa remise.

Mais déjà, le 12 avril, soit moins d’un mois après son élection, lors de sa rencontre avec le personnel de la Secrétairerie d’Etat, le pape François avait souhaité que l’on suspende au moins temporairement l’accord de ces titres honorifiques dans les diocèses, avait signalé La Croix. Le pape devait évoquer la question avec son Conseil de huit cardinaux. C’est donc maintenant chose faite, mais pas sans nuance  : le titre n’est donc pas totalement aboli puisqu’il sera attribué à ceux qui exercent un service auprès du pape, et il pourra aussi l’être aux prêtres diocésains nommés "chapelains de Sa Sainteté", après 65 ans.

Le titre s’accompagne d’un changement de soutane, filetée de violet, et de ceinture (violette). Les «  monseigneurs  » se distinguent des évêques parce qu’ils ne portent pas de croix pectorale, ni d’anneau pastoral à la main droite, ni de calotte, ni de pèlerine sur la soutane.

Maintenant donc, dans les diocèses, plus de titre nouveau de monseigneur sans service de monseigneur  : la réforme va ainsi sans le sens de la clarté… Quand on lit «  monseigneur  » ou «  Mgr  », on ne sait pas toujours si le prêtre a un titre honorifique ou s’il est en charge d’un diocèse. La réforme va aussi dans le sens du style d’une Eglise au service  : pas de titre sans service.

C’est certainement aussi un choix de la simplicité et de l’humilité à l’école de saint Ignace de Loyola (+1556) et de saint François d’Assise (+1226). Dans l’ordre des Frères "mineurs", saint François d’Assise avait provoqué une petite révolution en préférant au titre de supérieur celui de «  ministre  ». Le prédicateur de la Maison pontificale, le Père Raniero Cantalamessa, OFMCap., a souligné ce choix significatif dans sa prédication de l’Avent, il y a un mois, le 7 décembre, sur l’humilité  : «  Un des facteurs de cet obscurcissement de l’évangile a été la transformation de l’autorité entendue comme service, en autorité comprise comme pouvoir, ce qui a produit d’infinis conflits dans et en dehors de l’Eglise. François, pour sa part, a résolu le problème dans un sens évangélique. Dans son Ordre, une nouveauté absolue : les supérieurs seront appelés «  ministres  », c’est-à-dire des serviteurs, et tous les autres, des «  frères  ».  ».

Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI on régulièrement mis en garde contre le danger du carriérisme - notamment leurs séminaristes de Rome -, et souvent aussi le pape François, en termes imagés (Zenit des 8 mai 2013 (aux religieuses),  28 mai 2013 (homélie), 6 juin 2013 (aux diplomates pontificaux), 19 septembre 2013 (aux évêques), par ex.).

Dans un article du 12 septembre dernier, à propos du souhait du pape, le quotidien italien Il Messaggero, disait  : «  monseigneur, mais pas trop  », «  monsignore ma non troppo  ». Il citait l’analyse des effets du titre sur la personne dans le roman à succès planétaire de Giovannino Guareschi «  Don Camillo monsignore  ». Celui-ci reçoit le titre pontifical au moment où son inséparable Peppone, le maire communiste, est élu sénateur… Il s’ensuit un combat intérieur pour que l’honneur reste avant tout celui de servir, à quelque niveau que ce soit, dans l’Eglise et la société.



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