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 - 23 mai 2025 - Saint Didier
Publié le : 20 décembre 2013 Source : Zenit.org
 

 

Les news

Le père légal de l’Emmanuel

Rite Romain

4ème Dimanche de l’Avent - Année A - 22 décembre 2011

Is 7,10-14 ; Ps 23 ; Rm 1,1-7 ; Mt 1,18-24

Rite Ambrosien

6ème Dimanche de l’Avent – Dimanche de l’Incarnation ou de la divine Maternité de la Bienheureuse Vierge Marie

Is 62,10-63,3b ; Ps 71 ; Phil 4,4-9 ; Lc 1,26-38a

            1) L’Ange porta l’annonce à Joseph

            L’évangile de ce dimanche nous parle de l’annonce à Joseph, père légal de Jésus qui naît parce que cet artisan de Nazareth a aussi dit «  oui  » et qu’il a donné une demeure sûre où le Verbe d’Amour incarné puisse être l’Emmanuel. Il y a une relation étroite entre l’annonce faite à Marie et celle faite à Joseph. En apparaissant en rêve à cet homme juste, l’Ange l’introduit dans le mystère de la maternité virginale de  Marie : cette jeune femme, qui selon la loi est son «  épouse  », est devenue mère par l’œuvre du Saint Esprit en restant vierge.

            L’Ange s’adresse à Joseph comme «  époux de Marie  », à celui qui devra donner, le moment venu, le nom de «  Jésus  » au Fils qui naîtra de la Vierge de Nazareth, son épouse. Il s’adresse donc à Joseph, en lui confiant les devoirs d’un père de la terre envers le Fils de Marie : «  Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi, Marie, ton épouse. L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus[1], car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés  » ( Mt 1,20-21).

            Le Saint Charpentier de Nazareth ne répondit pas à l’Ange en paroles, mais en obéissance active : «  Joseph fit ce que l’Ange lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse  » (Mt 1,24). Il prit soin de Marie avec amour et se consacra à l’éducation de Jésus avec joie (cf. St Irénée, Adversus Haereses, IV,23,1 : S.Ch.100/2, 692-694). Il ne semble pas que Jésus ait suivi une école particulière  ; mais en plus de Marie, il a eu trois maîtres qui furent plus grands que les maîtres diplômés : Joseph travailleur, la Nature, et la Sainte Ecriture.

            N’oublions pas que Jésus fut un travailleur et fils légal d’un travailleur. Il ne faut pas oublier que Jésus naquit pauvre et vécut parmi des personnes qui travaillaient avec leurs propres mains, qui gagnaient leur pain avec l’œuvre de leurs mains. Mains qui bénirent les enfants, les pauvres, donnèrent l’absolution aux pécheurs et guérirent les malades. Mains qui, avant d’être tâchées de son sang versé pour nous, furent mouillées de sueur et sentirent la douleur de la fatigue. Mains qui savaient la force qu’il fallait pour enfoncer les clous. Mains qui sont «  le paysage du cœur  » (B. Jean-Paul II).

            N’oublions pas la Nature qui nous apprend Dieu en nous montrant toute sa splendeur. Si nous étudions le livre de la Nature, nous percevons  en elle l’empreinte de Dieu. Notre prière devient contemplation du Créateur et nous disons : «  Sois béni, Seigneur, dans le firmament, digne de louanges et de gloire dans les siècles  » (Dn 3,56). A travers cette prière, le chrétien exprime toute sa gratitude non seulement pour le don de la création mais aussi parce qu’il se voit comme un destinataire de l’attention paternelle de Dieu, qui dans le Christ a élevé l’homme à la dignité de Fils. Une attention paternelle qui fait voir au Christ avec un nouveau regard et en fait savourer la beauté, dans laquelle on entrevoit – comme en filigrane - l’Amour de Dieu.

            N’oublions pas la Sainte Ecriture, qui, pour Jésus, fut une alimentation évidente, par laquelle Il répondit au diable qui le tentait : «  L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu  ». La Parole de Dieu s’entrecroise avec l’Eucharistie, comme Origène écrit : «  Nous lisons les Saintes Ecritures. Je pense que l’Evangile est le corps du Christ ; je pense que les Saintes Ecritures sont son enseignement. Et quand il dit : " qui mange  ma chair et boit mon sang" (cf. Jn 6,53), bien que ces paroles doivent s’entendre aussi du Mystère eucharistique, toutefois le corps du Christ et le sang du Christ sont vraiment la parole de l’Ecriture, ils sont l’enseignement de Dieu. Lorsque nous nous rendons au Mystère eucharistique, s’il en tombe une miette, nous nous sentons perdus. De même, nous courrons un grand danger lorsque nous pensons à d’autres choses quand la Parole de Dieu est proclamée car la chair du Christ et son sang sont versés dans nos oreilles »[2].

            2) L’Emmanuel est un miracle d’obéissance.

            Face au prodige de la conception virginale, saint Mathieu met en relief les paroles de la prophétie d’Isaïe et l’obéissance de Joseph, homme juste. Dans son contexte originel le texte d’Isaïe 7,14 fait référence à la naissance du fils du Roi Achaz, signe que sa maison aurait un futur.

            L’évangéliste utilise la prophétie pour indiquer avant tout la virginité[3] de Marie. En second lieu, le texte lui fournit le nom Emmanuel, Dieu avec nous, qui réaffirme l’identité du Fils de Dieu et introduit l’idée de la présence constante de Jésus auprès des siens qui sera explicitée par le Ressuscité au moment de l’ascension au ciel (voir Mt 28,20). L’apôtre Paul dira plus tard : «  Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ?  » (Rm 8,22).

            Grâce à l’obéissance de la foi de Joseph et de Marie, grâce à leur accueil de la parole que Dieu leur a adressé à travers son Ange, ils accueillirent chez eux l’Emmanuel, le Dieu avec nous.

            Joseph, comme Marie, s’ouvrit au don de Dieu pour que Dieu puisse faire naître dans l’histoire le salut promis. Joseph prit avec lui Marie, son épouse, et avec elle la mission de donner chair à la Parole de Dieu. Bien sûr, le récit de l’évangile se termine avec le v. 25 où saint Mathieu affirme : «  Mais il n’eut pas de rapports avec elle ; elle enfanta un fils, auquel il donna le nom de Jésus ».

            En Joseph, nous avons donné l’exemple d’un homme de foi qui écoute et met en pratique la Parole de Dieu (cfr Mt 7,24). En accueillant la Parole de Dieu, il devient part de la famille divine, comme nous l’assure Jean : «  Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu  » (Jn 1,12).

            Les vierges consacrées, à l’exemple de Marie, accueillent la Parole de Dieu en obéissant avec amour virginal. Dans un monde, du moins dans un monde chrétien, où la chasteté est admirée même si elle n’est pas toujours comprise, dans un monde où l’obéissance est méprisée, ces femmes sont appelées à montrer que l’obéissance c’est de dire «  oui  » à Dieu, comme l’a fait Joseph, et comme l’a fait Marie. Leur obéissance est sponsale et c’est un geste de liberté et d’amour. L’obéissance est proportionnée à l’amour du Christ qui ne nous donne pas quelque chose mais qui se donne lui-même, comme Epoux de l’Eglise.(cf n° 24 rituel de consécration des vierges  : «  Heureux ceux qui consacrent leur vie au Christ et le reconnaissent comme source et raison d’être de la virginité. Ils ont choisi d’aimer celui qui est l’époux de l’Eglise et le Fils de la Vierge Marie  ».)

            L’obéissance convient à l’Amour parce qu’il est partage de l’invisible, participation créée à la perfection de Dieu, démesure de Dieu dans la mesure de l’homme. La vocation obéissante des vierges consacrées est l’empressement à accueillir l’agir de Dieu, qui est aimé au-dessus de toute chose et de toute personne.

            L’obéissance est la réponse de la personne consacrée qui, au contact orant avec la Parole incarnée, découvre la volonté particulière de Dieu sur sa vie, la ratifie et fait expérience que la paix humaine est dans la volonté di Dieu («  in tua volontà è nostra pace  » - Dante Alighieri).

Lecture Patristique

Saint Augustin d’Hippone

Sermon 51, PL 38, 338.

“Pourquoi le fils de la virginité de Marie ne serait-il pas reçu comme un fils par le chaste Joseph ? Il est chaste mari comme elle est chaste épouse : pourquoi ne serait-il point père, tout vierge qu’il est, de même que Marie a mérité d’être mère sans cesser d’être vierge ? Celui donc qui prétend qu’on ne doit point donner à Joseph le nom de père, parce qu’il n’a pas engendré de fils, cherche dans la génération des enfants la satisfaction de la concupiscence, et non la tendresse de l’affection. Joseph réalisait bien plus parfaitement dans son cœur ce que d’autres désirent accomplir d’une manière charnelle.” … “Sachant qu’il n’était pour rien dans le mystère de Marie, il devait normalement la considérer comme infidèle. Mais parce qu’il était “juste” et qu’il ne voulait pas la diffamer, il résolut de la renvoyer en secret.

Époux, le trouble s’empare de lui ; mais “juste” il ne sévit pas. Considérez la “justice” profonde de Joseph. S’il épargnait son épouse, ce n’était pas par le désir de vivre avec elle. Beaucoup, en effet, inspirés par un amour charnel, pardonnent à leurs épouses infidèles, désireux qu’ils sont, malgré leur faute, de les conserver, pour satisfaire ainsi leur propre désir. Cet homme juste, lui, ne veut point conserver son épouse ; son affection n’a donc rien de charnel. Il ne veut pas non plus la punir :  c’est l’effet  d’un sentiment de miséricorde. Admirez le caractère de ce “juste” : c’est tout-à-fait avec raison qu’il a été choisi comme témoin de la virginité de son épouse.”

[1]  «  Jésus  » était un prénom connu parmi les Israelites  et quelque fois était donné aux fils. Mais en ce cas il s’agit du Fils qui – selon la promesse divine – accomplira pleinement la signification de ce nom  : Jésus – Yehossua’  qui signifie  : Dieu sauve.

[2] Origène, Homélie sur le livre des Psaumes 74.

[3] Saint Mattieu utilise la traduction des LXX, qui utilise parthénos (vierge) pour indiques le terme hébreux ‘alma qui signifie jeune femme.



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