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 - 17 juin 2025 - Saint Hervé
Publié le : 1er février 2013 Source : Zenit.org
 

 

Les news

« Foi et charité » : les fausses conceptions

La vie chrétienne ne peut pas être «  unilatérale  », rappelle le cardinal Sarah : «  lorsqu’on sépare la foi de la charité, dans la vie de tous les jours, inévitablement le rapport avec Dieu vole en éclats  », met-il en garde en énumérant des conceptions erronées de la vie chrétienne, qui mettent en opposition foi et charité.

Le cardinal Robert Sarah, président du Conseil pontifical "Cor Unum" a présenté le message de Benoît XVI pour le Carême 2013 sur le thème : «  Croire dans la charité suscite la charité  ; « Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous » (1 Jn 4,16) », ce matin, 1er février 2013, au Vatican.

Mgr Giampietro Dal Toso, secrétaire du dicastère, Mgr Segundo Tejado Muñoz, sous-secrétaire et M. Michael Thio, président général de la Confédération Internationale de la Société de saint Vincent de Paul, sont également intervenus.

Cette année, a expliqué le cardinal, le message du pape se focalise sur l’«  enchevêtrement indissoluble  » entre la foi et la charité, ce qui implique «  deux dimensions  », a-t-il estimé  : d’une part, «  la vraie foi ne se vit pas sans les œuvres  » et d’autre part, «  la charité suscite la foi, et donc est témoignage  ».

Les fausses conceptions de la vie chrétienne

Citant Benoît XVI : "nous ne pouvons jamais séparer, voire opposer, foi et charité", le cardinal a mis en lumière divers «  malentendus  » qui engendrent «  séparation ou opposition  ».

Un des malentendus, a-t-il souligné, est «  d’accentuer si fortement la foi, et la liturgie comme son canal privilégié, que l’on oublie qu’elle s’adresse à un homme concret, avec ses besoins, même humains, son histoire, ses relations  ».

Dans ce cas l’Eglise reste «  enivrée du parfum des cierges, occupée à mettre de l’ordre dans la sacristie, concentrée sur d’obscurs débats théologiques, plutôt que sur la personne dans son intégrité à laquelle le Christ s’est adressé  », a-t-il ajouté.

Le cardinal a diagnostiqué un second malentendu dans l’idée que l’Eglise serait «  une sorte de grande œuvre philanthropique et de solidarité purement humaine, où l’engagement social est prioritaire  » et où le plus important serait «  la promotion de l’homme  », réduit à «  pain et culture  ».

Dans ce second cas, le premier devoir de l’Eglise devient «  l’édification d’une société juste et équitable, en oubliant qu’au centre de l’homme se tient le besoin de Dieu  ».

Enfin, le cardinal a vu un troisième malentendu qui distingue «  une Eglise bonne, celle de la charité  », d’une «  Eglise "mauvaise", celle de la vérité, qui défend et protège la vie humaine et les valeurs morales universelles  ».

«  L’Eglise va bien quand elle s’occupe des malades, elle va moins bien quand elle exerce le devoir de réveiller les consciences  », a-t-il fait observer.

La vie chrétienne n’est pas unilatérale

Face à ces déviances, le cardinal a insisté  : «  foi et charité vont ensemble, et donc Evangile et œuvres vont ensemble  », et cela vaut aussi bien «  pour l’expérience personnelle  » que pour «  l’Eglise en tant que communauté  ».

«  On ne peut pas prétendre au quotidien organiser sa vie chrétienne de façon unilatérale  », a-t-il poursuivi, mettant en garde  : «  Lorsqu’on sépare la foi de la charité, dans la vie de tous les jours, inévitablement le rapport avec Dieu vole en éclats  ».

En effet, «  une vie fondée seulement sur la foi court le risque d’échouer en un banal sentimentalisme qui réduit le rapport avec Dieu à une simple consolation du cœur. Une charité qui ne s’agenouille pas en adoration devant Dieu, source et direction de toute bonne action, risque d’être réduite à une simple philanthropie et pur "activisme moraliste"  ».

Avec la foi, l’homme peut «  connaitre et adhérer à la vérité  ». Avec la charité, «  son expérience d’amitié avec Dieu se réalise, devient visible et communicable  ». Il s’agit donc de «  tenir ensemble la "connaissance" de la vérité avec le "cheminement" dans la vérité  », a souligné le cardinal.

Pour Cor Unum, «  ces orientations du pape sont un encouragement  » pour les chrétiens à «  agir dans le monde de l’assistance et du développement à travers les organismes de charité  », en gardant «  un profil très clair  », et «  une vision intégrale de la personne  ».

Et si l’Eglise «  a peut-être peiné à se faire comprendre parce que son message a été cultivé trop souvent de façon moralisatrice  », le cardinal a invité plutôt à développer une «  approche personnelle  », qui est la grande richesse «  que l’Eglise offre par son réseau très vaste et très apprécié d’organismes caritatifs  ».

En quoi consiste cette approche  ? « La vie dans la charité  » du chrétien reçoit son sens de la «  rencontre personnelle et intime avec l’amour du Christ, qui offre un nouvel horizon et imprime à la vie sa direction décisive  ».

Le message de Benoît XVI, a-t-il conclu, «  présente une proposition unitaire, un parcours de vie où l’accueil de Dieu conduit à l’accueil de l’autre dans toutes ses dimensions, expressions et exigences et ainsi l’Eglise peut être le phare d’une humanité renouvelée et donc contribuer à l’avènement de la "Civilisation de l’Amour"  ».



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