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 - 18 juin 2025 -
Publié le : 10 janvier 2013 Source : Zenit.org
 

 

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La joie de partager, comme Pauline, la force et la beauté de la foi

"En cette Année de la Foi, demandons avec foi au Seigneur avec notre Pape Benoît XVI, qu’il aide toute l’Eglise à ouvrir toutes grandes  «  les Portes de la Foi  », que nous retrouvions le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, du pain de la vie, et la joie de partager, comme Pauline, la force et la beauté de la foi «  professée, célébrée, vécue et priée  », dans «  un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation", encourage le cardinal Poupard.

Envoyé spécial du pape Benoît XVI pour la clôture de l’année jubilaire de Pauline Jaricot, à Lyon, le cardinal Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical de la Culture,  a présidé la messe, en la Primatiale Saint-Jean de Lyon, le 9 janvier 2013, et il a prononcé l’homélie.

Homélie du card. Poupard : 

Monsieur le Cardinal, chers frères évêques et prêtres,

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Nous venons d’entendre proclamer la Parole de Dieu. En ce mercredi après l’Epiphanie, saint Jean nous dit et nous redit  : «  Mes bien-aimés, si Dieu nous a aimés ainsi, nous devons nous aussi nous aimer les uns les autres. Dieu est amour. L’amour parfait bannit la crainte. Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Avec le Psalmiste, nous avons rendu grâces au Seigneur  : «  Qu’éternellement soit béni son nom glorieux  !  » Et avec l’évangéliste saint Marc, nous avons béni le Seigneur Jésus qui ne cesse de nous redire, comme aux apôtres affolés sur la barque ballottée par le vent contraire, dans la nuit obscure  : «  Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur  !  »

Ainsi éclairés par la Parole de Dieu, nous méditons la vie et la spiritualité de Pauline Jaricot, qui nous réunit en cette Primatiale Saint-Jean pour la clôture de son Année jubilaire, à laquelle le pape Benoît XVI a voulu participer en la personne d’un Envoyé Spécial, en ce 150e anniversaire de sa mort et 50e anniversaire du décret de l’héroïcité de ses vertus.

L’amour de Dieu, source et moteur d’initiatives étonnantes, et la confiance inébranlable au milieu d’épreuves déconcertantes, ce sont bien les caractéristiques de cette âme de feu, comme le soulignait le Vénérable Pape Paul VI pour le 150eanniversaire de la fondation de l’Œuvre de la Propagation de la Foi  : «  Marie-Pauline Jaricot, écrivait-il dans son message, cette authentique file de l’Eglise, si radicalement dévouée à la cause des missions lointaines, et en même temps si préoccupée par les problèmes du monde ouvrier qui l’entourait… Cette jeune fille sut faire face dès 1819 à un besoin pressant de l’Eglise et y associer tout le Peuple de Dieu  : ses vues se sont révélées perspicaces et véritablement prophétiques. A bon droit, l’Œuvre de la Propagation de la Foi, fondée en 1822, reconnaît aujourd’hui toute la part qui revient à l’intuition, à l’initiative et à la méthode de cette laïque lyonnaise. Et si, avec abnégation, elle laisse à d’autres le soin de développer cette Œuvre, elle n’en fut pas moins, selon ses propres paroles, «  la première allumette pour allumer le feu  »…

Son zèle missionnaire s’alimentait à une vie intérieure profonde, : elle se voulait toute disponible à l’amour de Dieu, avec un esprit d’enfance qui préfigurait celui de sainte Thérèse de Lisieux. Et cette générosité mystique… lui permit de trouver et d’exécuter sans retard des gestes concrets et courageux  : quine connaît l’adoption du «  sou  » sacrifié chaque semaine pour les missions, puis cette organisation géniale des donateurs par dizaines, par centaines, par milliers  ? Plus que bien d’autres enfin, elle devait rencontrer, accepter et dépasser dans l’amour une somme de contestations, d’échecs, d’humiliations, d’abandons, qui donnèrent à son œuvre la marque de la croix, et sa fécondité mystérieuse… Faut-il souligner que l’initiative de Marie-Pauline Jaricot était celle d’une jeune-fille laïque  ? … Dans le sillage de Marie-Pauline Jaricot…, les hommes croiront plus facilement à une Eglise que fait ce qu’elle dit  » (Doc. Cath., t. LXIX, 1972, p. 1056-1060).

Véritable fondatrice, à vingt ans seulement, de l’Œuvre de la Propagation de la foi, mais déjà, à dix-huit ans, d’une association de jeunes ouvrières de son quartier qui se jettent avec elle dans une vie intense de prière et d’apostolat, «  les Réparatrice  », puis à vingt-sept ans, pour faire entrer ses contemporains dans une vie de prière, elle crée «  le Rosaire vivant  » à Marie, mère de Dieu, mère des hommes, «  l’œuvre de son cœur  », dira-t-elle. Pauline est une jeune-fille laïque embrasée de l’amour de Dieu pour les hommes, qui lui inspire des initiatives étonnantes, pour les missions et pour les pauvres, dans une confiance inébranlable au milieu d’épreuves déconcertantes, en sa Maison de Lorette, une âme de fau, une femme d’action géniale et une apôtre inventive, mais tout d’abord une âme de prière puise dans son cœur à cœur intime et confiant avec le Seigneur, son élan missionnaire, qui lui donne l’audace de lancer une œuvre inédite d’une efficience remarquable, aux dimensions du monde. En méditant sa vie et son exemple, comme me l’écrit le Pape Benoît XVI, dans sa lettre de nomination comme Envoyé spécial, nous apprendrons à mieux connaître et aimer le Christ, pour nous engager avec ardeur dans la nouvelle évangélisation, dans un amour renouvelé de Jésus et de son Evangile d’amour. 

Comme le souligne le Cardinal Philippe Barbarin dans sa fervente préface au beau livre de Sœur Marie-Monique de Jésus, arrière-petite-nièce de la vénérable Marie-Pauline Jaricot, Une âme de feu. Spiritualité de Pauline-Marie Jaricot (Ed. de Fontenelle, 2005)  : «  Quel est donc le secret de cette flamme intérieure qui brûlait en elle et qu’elle désirait transmettre  ? C’est le feu de la charité, et de l’amour de Dieu si intense qu’il en peut que rejaillir en amour des hommes, particulièrement des plus pauvres  ».

Au terme de cette année jubilaire, nous rendons grâces au Seigneur qui nous a donné de redécouvrir en sa profondeur spirituelle le ressort de son étonnante créativité apostolique, missionnaire cette sociale, en cette Année de la foi, que le Saint-Père Benoît XVI nous appelle à vivre, pour le 50eanniversaire de l’ouverture du Concile oecuménique Vatican II, ouvert par le bienheureux Jean XXIII, en le mettant en oeuvre par une nouvelle évangélisation.

En ce moment critique de notre histoire où tant de menaces s’amoncellent sur la famille, comment ne pas nous rappeler qu’avec la grâce de Dieu nous devons notre vénérable Pauline-Marie à une famille de soyeux lyonnais profondément chrétien. «  Car le spirituel est lui-même charnel, pour le dire avec notre poète Charles Péguy, et l’arbre de la grâce est raciné profond  ». «  Vivante de sa propre vie  », comme elle l’écrit joliment, «  alouette du Paradis  », comme la chantent ses parents, après une enfance heureuse et choyée, elle se précipite, ce sont ses propres termes, «  on me disait que j’étais jolie, dans le torrent de la vanité  ». A dix-sept ans, un sermon à Saint-Nizier, sa paroisse, lui ouvre le chemin de la vraie vie, qu’elle embrasse avec fougue pour dominer ses deux passions conjointes de la colère et de l’orgueil. Il nous est bon de la découvrir ainsi, l’une d’entre nous, pétrie de la même fragile argile humaine, mais capable de mettre ses passions, dans une véritable révolution, au service de Dieu et de l’Eglise, des missions et des pauvres.

Dès sa conversion, elle prie beaucoup et passe des heures entières en adoration du Saint-Sacrement, dans l’église Saint-Nizier, sa paroisse. Cette vie spirituelle intense toute donnée à Dieu nourrit son amour de l’Eglise, et c’est là le secret du rayonnement apostolique de cette grande contemplative capable déjà, à dix-huit ans seulement, d’élaborer un plan de génie, d’une simplicité et d’une efficience stupéfiantes, comme une comme une main commune tendue à la Providence, pour diffuser l’Evangile dans le monde entier, en soutenant les missions. Mais, à vingt-trois ans, alors qu’elle est pleine de vitalité et d’esprit d’entreprise, «  je fus, confie-t-elle, pendant trois ans, comme le ver à soie  ». C’est la croix déconcertante, qui e cessera de féconder ses initiatives apostoliques tour au long de sa vie d’apôtre.

Après la Propagation de la foi, «  dont les rameaux couvriront la face de la terre  », c’est le Rosaire Vivant des groupes de quinze personnes, dont chacune s’engage à réciter quotidiennement et à méditer le mystère qui lui échoit chaque mois par tirage au sort. «  Mettez les quinze ensemble, dira-t-elle, un brasier  !  », déjà, de son vivant, trois millions d’associés suscités par son élan marial missionnaire aux dimensions de l’Eglise et du monde.

Saisie par la détresse ouvrière au cœur même de sa ville, une nouvelle trouvaille surgit de son génie pratique, l’usine de Rustrel, hauts-fourneaux, communauté de travail pour allier la solidarité avec la sanctification du travail quotidien, grâce à l’institution de la Banque du Ciel, l’oeuvre des prêts gratuits. Mais impitoyablement grugée par des hommes d’affaires véreux, authentiques voraces, ruinée, calomniée et déconsidérée par une «  trahison infâme  » comme la stigmatisera plus tard Léon XIII, elle ploiera sous «  les croix que nous taillent les amis de Dieu  ».

«  Pourquoi lui ont-ils fait tant de mal  », demandera avec candeur le Pape Jean XXIII, en signant le Décret qui proclame l’héroïcité de ses vertus  ? Pauline lui avait répondu par avance le 19 mars 1855 dans sa supplique implorante au glorieux saint Joseph  : «  Que Dieu fasse donc ce qu’il veut, sans que, ni mes souffrances, ni mes larmes, ni mes prières, ni mes gémissements puissent détourner un iota de l’exécution de cette volonté sainte sur moi. Que Marie Immaculée me reçoive en ses mains très virginales, maternelles et fidèles, pour me préparer au sacrifice de tout mon être à ce divin Jésus, mon Sauveur, qui s’est immolé sous ses yeux et qui est mort sur la croix avec son consentement  ».

«  Mon seul trésor est la croix  », écrivait-elle six ans avant sa mort, dans une sorte de testament spirituel. «  J’ai aimé Jésus-Christ plus que tout  », Jésus présent dans la  sainte eucharistie.  Elle n’avait que vingt-trois ans, en une nuit elle écrit son petit livre ardent L’amour infini dans la divine eucharistie, «  océan de merveilles sans fond et sans rivages. Il se présente à nos sens sous la forme du pain, car il est notre vie, sous la forme du vin, car il est notre force, le Dieu qui m’aime et que j’aime uniquement  ».

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ, au terme de cette Année Jubilaire, entrons avec ces sentiments de notre Pauline, dans le mystère eucharistique. En cette Année de la Foi, demandons avec foi au Seigneur avec notre Pape Benoît XVI, qu’il aide toute l’Eglise à ouvrir toutes grandes  «  les Portes de la Foi  », que nous retrouvions le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, du pain de la vie, et la joie de partager, comme Pauline, la force et la beauté de la foi «  professée, célébrée, vécue et priée  », dans «  un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation, pour redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi, l’engagement missionnaire  » renouvelé, qui «  puise force et vigueur dans la redécouverte quotidienne de son amour…, un amour qui semble devenir toujours plus grand parce qu’il a son origine en Dieu…, que le témoignage de vie des croyants grandisse en crédibilité  ». Qu’à notre prière fervente le Seigneur suscite de nouveau en son Eglise des «  âmes de feu  », de jeunes laïcs, comme Pauline Jaricot passionnés de l’Evangile de Jésus, apôtres du renouveau missionnaire et pionniers de la justice sociale. Et que chacune et chacun d’entre nous puisse dire comme elle en vérité  : «  Sainte Eglise de Dieu, ma Mère, comme je vous ai aimée  ». Amen.



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