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 - 19 juin 2025 - Saint Romuald
Publié le : 5 novembre 2012 Source : Zenit.org
 

 

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Dans le Christ ressuscité, « la mort ouvre à la vie éternelle »

 ROME, lundi 5 novembre 2012 (ZENIT.org) – Dans le Christ ressuscité, «  la mort ouvre à la vie, à la vie éternelle, qui n’est pas un double infini du temps présent, mais quelque chose de complètement nouveau  », explique Benoît XVI.

Le pape a en effet présidé la messe pour les quelque 150 cardinaux, archevêques et évêques défunts dans l’année, samedi matin, 3 novembre, en la basilique Saint-Pierre.

Homélie de Benoît XVI :

Frères vénérés,

Chers frères et sœurs,

Le climat de la communion des saints et de la commémoration des fidèles défunts que la liturgie nous a fait vivre de façon intense dans les célébrations de ces derniers jours est présent et vivant dans nos cœurs.

En particulier, la visite aux cimetières nous a permis de renouveler les liens avec les personnes qui nous sont chères et qui nous ont quittés  ; la mort, paradoxalement, conserve ce que la vie ne peut pas retenir.

La façon dont nos défunts ont vécu, ce qu’ils ont aimés, craint et espéré, ce qu’ils ont refusé, nous le découvrons, en effet, de façon singulière sur les tombes qui sont restées quasi comme un reflet de leur existence, de leur monde  : elle nous interpellent et nous conduisent à renouer le dialogue que la mort à mis en difficulté.

Ainsi, les lieux de  sépulture constituent comme une sorte d’assemblée, dans laquelle les vivants rencontrent leurs défunts et avec eux consolident les liens de la communion que la mort n’a pas pu interrompre.

Et ici, à Rome, dans ces cimetières particuliers que sont les catacombes, nous percevons comme dans aucun autre lieu, nos liens profonds avec la chrétienté antique, que nous sentons si proche. Lorsque nous avançons dans les couloirs des catacombes romaines – de même que dans les cimetières de nos villes et de nos villages – c’est comme si nous franchissions un seuil immatériel et que nous entrions en communication avec ceux qui conservent là leur passé fait de joies et de douleurs, de défaites et d’espérances.

Cela advient parce que la mort concerne l’homme d’aujourd’hui exactement comme celui d’alors  ; et même si tant de choses du temps passé nous sont devenues étrangères, la mort est restée la même.

Face à cette réalité, l’être humain de chaque époque cherche une ouverture vers la lumière qui fasse espérer, qui parle encore de vie, et aussi la visite aux tombes expriment ce désir. Mais comment répondons-nous nous, chrétiens, à la question de la mort  ? Nous répondons par la foi en Dieu, avec un regard de solide espérance qui se fonde sur la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Alors, la mort ouvre à la vie, à la vie éternelle, qui n’est pas un double infini du temps présent, mais quelque chose de complètement nouveau.

La foi nous dit que la vraie immortalité à laquelle nous aspirons n’est pas une idée, un concept, mais une relation de communion pleine avec le Dieu vivant  : être entre ses mains, dans son amour, et devenir avec Lui une seule chose, avec tous les frères et sœurs qu’Il a créés et rachetés, avec toute la création.

Notre espérance repose alors sur l’amour de Dieu qui resplendit dans la Croix du Christ et qui fait résonner dans le cœur les paroles de Jésus au bon larron  : «  Aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis  » (Lc 23,43). C’est la vie arrivée à sa plénitude  : celle qui est en Dieu  ; une vie que nous pouvons seulement entrevoir pour le moment, comme l’on aperçoit le ciel serein à travers le brouillard.

Dans ce climat de foi et de prière, chers frères, nous nous recueillons autour de l’autel pour offrir le Sacrifice eucharistique en suffrage pour les cardinaux, les archevêques et les évêques qui, au cours de l’année, ont achevé leur existence terrestre.

Nous rappelons en particulier nos frères, les regrettés cardinaux John Patrick Foley, Anthony Bevilacqua, José Sánchez, Ignace Moussa Daoud, Luis Aponte Martínez, Rodolfo Quezada Toruño, Eugênio de Araújo Sales, Paul Shan Kuo-hsi, Carlo Maria Martini, Fortunato Baldelli.

Nous étendons notre affectueux souvenir aussi à tous les archevêques et évêques défunts, en demandant au Seigneur, compatissant, juste et miséricordieux  (cf. Ps 114), de vouloir leur accorder la récompense éternelle promise aux fidèles serviteurs de l’Evangile. En repensant aux témoignages de nos vénérés frères, nous pouvons reconnaître en eux des disciples «  doux  », «  miséricordieux  », «  au cœur pur  », «  artisans de paix  » dont nous a parlé la péricope évangélique (Mt 5,1-12) : amis du Seigneur qui, en faisant confiance à sa promesse, dans les difficultés et aussi dans les persécutions, ont conservé la joie de la foi, et maintenant ils habitent pour toujours dans la maison du Père et ils jouissent de la récompense céleste, comblés de bonheur et de grâce.

Les pasteurs dont nous faisons mémoire aujourd’hui ont en effet servi l’Eglise avec fidélité et amour, en faisant face parfois à de lourdes épreuves, afin d’assurer au troupeau qui leur était confié attention et sollicitude. Dans la variété de leurs dons et charges respectifs, ils ont donné l’exemple d’une vigilance active, d’un dévouement sage et zélé pour le Royaume de Dieu, en offrant une contribution précieuse à la saison post-conciliaire, temps de renouveau dans toute l’Eglise.

La table eucharistique, de laquelle ils se sont approchés d’abord en tant que fidèles et puis de façon quotidienne en tant que ministres, anticipe d’une façon très éloquente ce que le Seigneur a promis dans le «  Discours de la Montagne  »  : la possession du Royaume des Cieux, la participation à la table de la Jérusalem céleste.

Prions pour que cela s’accomplisse pour tous. Notre prière est nourrie par cette ferme espérance qui «  ne déçoit pas  » (Rm 5,5), parce qu’elle est garantie par le Christ qui a voulu vivre dans la chair l’expérience de la mort pour triompher d’elle par l’événement prodigieux de la résurrection. «  Pourquoi cherchez vous parmi les morts celui qui est vivant  ? Il n’est pas ici, il est ressuscité  » (Lc 24, 5-6).

Cette annonce des anges, proclamée le matin de Pâques, auprès du tombeau vide, est parvenue jusqu’à nous à travers les siècles, et elle nous propose, y compris dans cette célébration liturgique, le motif essentiel de notre espérance. En effet, «  si nous sommes morts avec le Christ – rappelle saint Paul en faisant allusion à ce qui est advenu dans le baptême – nous croyons qu’avec lui nous vivrons  » (Rm 6,8).

C’est le même Esprit Saint par lequel l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs qui fait que notre espérance n’est pas vaine (cf. Rm 5, 5). Dieu le Père, riche en miséricorde, qui a abandonné son Fils unique à la mort, alors que nous étions encore pécheurs, comment ne nos donnerait-il pas le salut maintenant que nous avons été justifié dans son sang (cf. Rm 5,6-11) ? Notre justice se fonde sur la foi dans le Christ. C’est Lui le «  Juste  », annoncé par toutes les Ecritures  ; c’est grâce à son Mystère pascal qu’en franchissant le seuil de la mort, nos yeux pourront voir Dieu, contempler son visage (cf. Jb 19, 27a).

A côté de l’existence humaine singulière du Fils de Dieu il y a celle de sa Mère très sainte, que nous vénérons, seule parmi toutes les créatures, comme Immaculée et pleine de grâce. Nos frères cardinaux et évêques dont nous faisons aujourd’hui mémoire, ont été aimés avec prédilection par la Vierge Marie, et ils lui ont rendu cet amour avec une dévotion filiale. Nous voulons confier leurs âmes aujourd’hui à son affection maternelle, afin qu’ils soient introduits par elle dans le Royaume éternel du Père, entourés de tant de leurs fidèles pour lesquels ils ont dépensé leur vie. Avec son regard plein de tendresse, que Marie veille sur eux qui dorment maintenant du sommeil de la paix, dans l’attente de la résurrection bienheureuse. Et nous élevons notre prière vers Dieu en leur faveur, soutenus par l’espérance de nous retrouver tous un jour unis pour toujours au paradis.

[Texte orriginal italien]

© Libreria Editrice Vaticana

Traduction de Zenit, Anita Bourdin



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