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 - 22 juin 2025 - Saint Thomas More
Publié le : 20 août 2012 Source : Zenit.org
 

 

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France : la prière ne fait pas abstraction de la vie sociale

Anne Kurian

ROME, lundi 20 août 2012 (ZENIT.org) – «  La prière ne fait pas abstraction de la vie sociale  », estime le cardinal Barbarin à propos de la prière pour la France, lue le 15 août 2012 dans tout le pays.

La Conférence des évêques de France a en effet proposé une «  prière universelle  » pour la France, à toutes les paroisses du pays, à l’occasion de la solennité de l’Assomption (cf. Zenit du 30 juillet 2012).

Si la prière pour la France n’est pas une nouveauté – elle a été instaurée au XVIIe siècle par Louis XIII, qui a consacré la France à la Vierge Marie le 15 août 1638 – cependant l’initiative a suscité cette année bien des débats.

Sur les 4 intentions de prières – pour les victimes de la crise, pour les gouvernants, pour les familles et pour les enfants et les jeunes – c’est la dernière qui a retenu l’attention, parce qu’elle invite à prier pour que les enfants «  bénéficient pleinement de l’amour d’un père et d’une mère.  »

Certaines voix se sont étonnées de cette prière, y lisant une allusion contre le «  mariage  » et l’adoption d’enfants par des personnes de même sexe et une intrusion de l’Eglise dans le politique.

En parallèle, un appel à l’avis des téléspectateurs sur la chaine de télévision M6, le 15 août 2012, indiquait que 55 % des Français «  comprennent  » la position de l’Eglise catholique et seulement 38 % ne le comprennent pas.

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, explique les enjeux de cette prière dans une interview de Jean-Marie Guénois parue le 13 août 2012 sur le site du Figaro.

Dimension politique

La prière, estime-t-il, est la «  mission première  » de l’Eglise, qui « doit parler quels que soient les courants qui traversent l’opinion publique  ».

«  L’engagement des époux, les enfants et les jeunes  », sont des intentions «  qui montent spontanément au cœur des croyants  », constate le cardinal, appelant à ne pas «  terroriser le bon sens  ».

En outre, la laïcité n’interdit pas la prière, ajoute-t-il car la France n’est pas une « tyrannie  » où il faudrait «  soumettre nos rites et nos formulaires au commandement de la « pensée unique »  ».  

Si «  prier est d’abord un acte spirituel  », de «  confiance  » en Dieu, cependant la prière a aussi une «  dimension politique  », poursuit-il  : il est « naturel  » de «  prier pour sa famille, pour son pays  » car la prière ne fait pas «  abstraction des questions de la vie sociale, encore moins des souffrances des hommes  ».

«  Ce qui donne à penser, dans ces réactions - et paradoxalement à se réjouir -, c’est que certains semblent avoir peur de la prière  », fait-il remarquer également : «  elle est puissante, en effet !  ».

Le rôle des gouvernants

Cette prière pour la France intervient alors que «  l’heure est grave  », souligne par ailleurs le cardinal, qui dénonce «  une rupture de civilisation  » dans le fait de «  dénaturer le mariage, qui est depuis toujours une réalité merveilleuse et fragile  ».

Par la prière, le croyant «  affirme que la source ultime du bien n’est pas dans l’autorité politique  », rappelle-t-il. A ce titre, le pouvoir politique est aussi invité à voir «  ce qui dépend de lui et ce qui le dépasse  ». En l’occurrence, fait-il observer, «  changer le mariage et la famille  » ne relève pas de l’autorité d’un Parlement. 

Pour le cardinal, le rôle des gouvernants est de « de veiller sur la santé, l’éducation, la répartition des biens, les transports, la sécurité, et d’abord la paix  ». Ils ont «  de grandes responsabilités, pour l’équilibre de la vie sociale, l’amélioration de nos conditions de vie  », insiste-t-il.

Aujourd’hui, concède-t-il, la crise actuelle laisse «  peu de marge de manœuvre  » au gouvernement. Mais il ne doit pas pour autant « trouver des dérivatifs sur des sujets dits « sociétaux »  », met en garde le cardinal.

Dans La Croix du 18 juillet 2012, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, est revenu sur sa rencontre personnelle avec François Hollande, le 17 juillet 2012.

Le cardinal a notamment rappelé au président de la République que « le mariage n’est pas une façon de reconnaître l’authenticité des liens entre deux personnes qui s’aiment » mais « une institution sociale pour assurer le mieux possible la bonne éducation des enfants. »



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