Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 22 juin 2025 - Saint Thomas More
Publié le : 9 juillet 2012 Source : Zenit.org
 

 

Les news

La théologie catholique doit trouver une réponse dans ses propres sources

Anne Kurian

ROME, lundi 9 juillet 2012 (ZENIT.org) – «  La théologie catholique doit trouver une réponse dans ses propres sources  », déclare Mgr Gerhard Ludwig Müller, nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans l’édition du 6 juillet 2012 du quotidien bavarois «  Mittelbayerische  ».

Mgr Müller, qui confie avoir appris sa nomination le 16 mai, logera à Rome dans l’appartement que Benoît XVI habitait lorsqu’il était lui-même préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi  : « Même les livres sont encore là  », précise l’archevêque, qui explique qu’«  ils seront rendus disponibles, selon les volontés du pape, pour l’Institut Benoît à Ratisbonne, qui publie les travaux de Joseph Ratzinger  ».

Bien que Mgr Müller, qui était jusqu’ici évêque de Ratisbonne, se dise heureux de sa culture – restant même fidèle au club de football «  SSV Jahn Ratisbonne  » – il se réjouit de travailler désormais avec «  15 nations  » différentes, faisant ainsi l’expérience de « l’Eglise du monde  ».  

Celui qui est présenté parfois comme un «  libéral  » dans son pays, accepte le qualificatif en citant saint Thomas d’Aquin : «  Deus maxime liberalis est – Dieu est le plus grand libéral  ». Dans le sens général, explique-t-il, la "liberalitas" signifie la générosité … dans ce sens-là, j’aime être un libéral  ».

Théologie de la libération

Revenant sur ses affinités avec la théologie de la libération – comme étudiant et ami du P. Gustavo Gutierrez, le «  père  » de cette théologie – Mgr Müller souligne que la foi catholique est inséparable de «  la responsabilité pour le monde, de l’amour du pauvre  ». C’est pourquoi «  toute théologie chrétienne a quelque chose à voir avec la liberté de l’homme  ».

Pour Mgr Müller, devant «  la misère et l’injustice flagrante  » vécue en Amérique du sud, l’attitude du chrétien est une «  question de théologie  »  : « Nous ne pouvons pas, insiste-t-il, passer notre chemin avec un pieux froncement des sourcils  », car «  foi et bonne action vont de pair  ».

Le nouveau préfet se dit en «  accord total  » avec Benoît XVI, qui n’a d’ailleurs pas «  remis entièrement en question la théologie de la libération  », mais «  seulement certains aspects  » que l’archevêque partage.

Il souligne que la théologie de la libération ne peut être «  un mélange douteux de communisme et de foi catholique  ». La théologie catholique, explique-t-il, «  doit trouver une réponse dans ses propres sources  ». D’ailleurs, «  l’enseignement social de l’Eglise catholique a montré qu’il était bien supérieur aux analyses marxistes  ».

Il s’agit de ne pas cautionner «  une société divisée entre les riches et les pauvres, et dans laquelle l’un a accès à l’éducation, et pas l’autre  ». Pour l’archevêque, «  employés et employeurs ne doivent pas agir les uns contre les autres, comme des groupes d’intérêt mais ils doivent tous être engagés pour le bien commun  ».

Communion des divorcés-remariés

Revenant par ailleurs sur la question de la communion pour les divorcés-remariés, très discutée en Allemagne, Mgr Müller se dit à nouveau en accord avec le pape : « Un mariage valide entre chrétiens est indissoluble, et inclut la promesse d’une fidélité pour la vie  ».

En outre, il serait faux de croire que «  si l’on ne peut pas aller communier, on n’est rien dans l’Eglise  », ajoute-t-il. En effet, on peut être «  investi dans la célébration de la messe  », engagé dans le «  mystère salvifique de Jésus Christ  », et ce même sans communier.

S’il faut «  reconnaitre la situation difficile des époux dont la faute n’est pas toujours à part égale  », il ne faut pas oublier cependant «  les blessures d’enfants de parents divorcés  », rappelle également Mgr Müller.

C’est pourquoi l’archevêque invite à remettre en question «  la mentalité qui considère la promesse du mariage et la formation de la famille d’une manière trop floue  ».

Penser à l’unité de l’Eglise

Enfin, évoquant les négociations en cours du Vatican avec la fraternité Saint-Pie X, Mgr Müller estime qu’elles sont «  amicales, chrétiennes et humaines  », mais aussi «  en formation  ».

Pour être catholique, souligne-t-il, il faut «  reconnaître l’autorité du pape et des évêques  ». Les négociations vont parvenir à un «  point de non-retour  », poursuit-il, et il faudra décider en pensant à «  l’unité de l’Eglise  ».

Pour l’archevêque, il n’y a pas d’autre chemin que de passer par «  l’acceptation de la forme et du contenu du Concile Vatican II  », car même s’il y a eu «  des abus  », la réforme liturgique de Vatican II était «  juste et nécessaire  ».



Zenit.org, 2006. Tous droits réservés
- Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter :
www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org
- Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici
Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales