Publié le : 6 juin 2012 Source : Zenit.org
Les newsPour sortir de la crise, soyez créatifs et responsables !Anne Kurian ROME, mercredi 6 juin 2012 (ZENIT.org) – Les chrétiens sont appelés à devenir des « protagonistes créatifs » dans la société, pour contribuer à la sortie de crise, exhorte le cardinal Péter Erdő, président du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE), faisant appel à la « responsabilité » de chaque citoyen. Le cardinal Erdő a en effet ouvert les travaux du IIIe Forum Européen catholique-orthodoxe, sur le thème « Foi et crise économique », hier, 5 juin 2012, à Lisbonne. Le cardinal a voulu donner des repères du point de vue de l’Eglise catholique. Ces travaux communs entre catholiques et orthodoxes, a-t-il précisé, « visent à présenter une proposition chrétienne aux personnes et communautés qui vivent en Europe et subissent la crise », en mettant en évidence la « responsabilité » de chacun. Bonheur et développement La crise peut ainsi « devenir un appel à la responsabilité de tous envers chaque personne humaine », souligne-t-il, car une société soumise « aux simples intérêts économiques et qui ne met pas la personne au centre », devient inhumaine : au lieu d’apporter le « bonheur et le développement », elle « détruit la personne ». En ce sens, la personne ne peut pas être réduite à un « numéro » ou à un « moyen pour atteindre une autre fin », mais doit être « vue et traitée comme fin », comme « un être plein de dignité, quelle que soit son origine ou sa condition sociale ». Une communion fondamentale Cette réalité est une « indication éthique », explique-t-il : « l’attention aux personnes, et de façon particulière aux pauvres et aux nécessiteux, est une obligation pour la société dans sa totalité ». « Seul l’amour et la gratuité, insiste-t-il, sont capables de faire naître des relations de confiance et des œuvres solidaires, sans lesquelles l’économie et la société meurent ». Par ailleurs, affirme-t-il, la société humaine « n’est pas un rassemblement d’individus » mais une « communauté de personnes, qui ne sont pas des objets à utiliser, mais des frères à aimer ». Or la première cellule de cette communauté, c’est la famille, « où l’on fait la première expérience d’être aimé » et où « l’on apprend à aimer » : elle est donc le lieu « où chacun peut découvrir un sens à sa vie et apprendre à vivre en société ». La famille est une ressource fondamentale pour sortir de la crise, précise-t-il, dénonçant « la décision de ne pas avoir d’enfant pour jouir des plaisirs de l’instant présent ou par peur de l’avenir », ce qui est le signe d’un « manque d’une joie vraie et durable » et de « l’absence d’une responsabilité vis-à-vis des autres ». Protagoniste créatif « Si à la base de la crise il y a une perte du sens de la personne et de la famille, alors la solution doit venir de cette réalité », déclare-t-il : la personne et la famille doivent être placées « au centre des intérêts économiques et de la politique », mais elles doivent aussi être des « protagonistes de toute la vie sociale ». Pour être « protagoniste », il s’agit de « vivre intensément » : « la personne qui vit intensément réussit à donner vie à une famille », et les familles vivantes sont « les cellules d’un peuple qui à son tour génère des actions, des idées, des propositions potentiellement en mesure de changer la société et de donner l’espérance à notre temps ». En temps de crise, insiste-t-il, « on ne peut pas rester immobile et attendre que les puissants fassent quelque chose seuls » : « tous sont appelés à collaborer ». La plaie du chômage « La capacité créative de la personne, ajoute-t-il, quand elle est mue par l’amour, agit pour le bien de tous et devient aussi inspiratrice de réponses originales aux défis de son temps. » Cependant, constate le cardinal hongrois « la liberté comporte aussi la possibilité de décider contre l’homme et contre Dieu », le péché est « présent » dans le cœur de l’homme comme une « graine d’un amour de soi myope qui créé la division et porte à une société de personnes égoïstes et violentes ». La miséricorde, remède à la crise Pour conclure, le cardinal souligne que le « but final du comportement humain et chrétien » se trouve « dans l’au-delà », et non pas « dans les limites de la vie terrestre ». En effet, la nature de l’homme est d’être « en relation », non seulement avec les autres créatures, mais aussi « avec l’infini » : sans cette « ouverture à la réalité qui la transcende », qui est son origine et son destin, « la nature humaine demeure incompréhensible », fait observer le cardinal. « Chaque personne, qu’elle en soit consciente ou non, est capable de Dieu et trouve sa pleine réalisation seulement en Dieu » car son cœur « a soif de Dieu » et cela exige « une réponse qui vienne de Dieu-même », une réponse « permanente et enracinée dans la raison et dans le cœur ». Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |