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 - 26 juin 2025 - Saint Jean et Saint Paul
Publié le : 10 février 2012 Source : Zenit.org
 

 

Les news

Abus sexuels : Le devoir de vigilance des pasteurs

ROME, vendredi 10 février 2012 (ZENIT.org) – Les pasteurs de l’Eglise doivent rester «  vigilants  » dans l’attente du retour de Dieu, déclare le cardinal désigné Finoli. Une attente qui n’est pas «  inerte  » mais «  engagée  » et «  au service des frères  », notamment les plus vulnérables.

Mgr Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a commenté l’Evangile de Luc (12,35-49), au cours d’une messe célébrée le 8 février 2012, à Rome, en la basilique des Saints-Apôtres, dans le cadre du symposium organisé par l’Université pontificale grégorienne sur les abus sexuels.

Le cardinal Filoni a d’abord tenu à saluer l’initiative de ce congrès, qui « confirme l’engagement de l’Eglise  » pour la protection contre tous les abus commis sur des «  petits  » et des «  personnes vulnérables  ». Pour lui, ce congrès participe à combattre ce «  phénomène exécrable  », qui l’est «  encore davantage s’il est commis par des hommes et femmes d’Eglise  ».

Le devoir de vigilance

Etre pasteur dans l’Eglise implique de vivre avec « courage et vigilance », affirme le préfet qui sera cardinal le 18 février. Il s’agit en effet de correspondre à l’appel du Christ  : "Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller." (Lc 12,37)

Il explique en ce sens que la vigilance chrétienne n’est pas une « attente inerte » mais une «  attente dans l’espérance de l’au-delà  », qui est aussi «  engagée pour changer l’histoire ».

C’est pourquoi il distingue deux types d’hommes  : le premier, l’« homo vigilans », celui qui «  garde les yeux ouvert sur le présent et sur l’avenir  ». Il vit «  avec intensité  » la mission qui lui a été confiée, il «  discerne la présence du Seigneur dans les évènements et dans ses frères  », il est «  responsable et patient  », et il «  s’éprouve sur le long terme  ». En un mot, il vit une existence «  significative  ».

Cet homme est le contraire de l’« homo dormiens », poursuit le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui vit «  de façon superficielle et médiocre  ». Paresseux, il reste «  dans la somnolence et dans l’apathie  » et son «  style de vie  » est de «  ne rien voir et ne rien entendre  ».

Le cardinal reconnaît à ce sujet que certains «  ont beaucoup reçu  » et d’autres «  moins  ». Le pasteur est de ceux qui ont «  beaucoup reçu  ». Mais confronté au «  retard du maître, qui est Dieu  », il risque de se «  ramollir  ». Face à «  l’attente prolongée du Seigneur  », il doit garder son cœur « éveillé  » et garder «  vive  » l’attente du retour du Seigneur pour «  aider ses frères à vivre avec une sagesse dynamique et missionnaire  ».

Une mission de service

Si « l’impatience ou la superficialité » prennent le dessus, fait remarquer le cardinal, comme pour le serviteur de l’Evangile - "Mon maître tarde à venir" (v. 45) - c’est alors la communauté « qui en fait les frais » en premier lieu car "il se met à frapper serviteurs et servantes (v. 45)". Et lui-même se dénature finalement :"il se met à manger, à boire et à s’enivrer ".

Ce pasteur, qui a cessé d’être vigilant, «  affaiblit » l’Eglise, ou pire, la « décompose », insiste le préfet du dicastère misisonnaire, et par là « il trahit sa mission ». Dans l’Evangile, il subit «  une dure punition ».

En revanche, le serviteur fidèle reçoit une récompense «  inattendue  », souligne-t-il : «  Dieu, de maître, se fait serviteur  » : " Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour" (v. 37).

Servir est le «  don suprême  », explique le cardinal Filoni, et «  Dieu est le premier serviteur  ». On ne réfléchit jamais assez, insiste le cardinal, sur ce que signifie avoir un  "Dieu-serviteur"  : «  Le maître punit, le serviteur aide ; le maître juge, le serviteur redonne du courage ; le maître donne la loi, le serviteur écoute et ouvre son cœur.  »

Pour le cardinal, Jésus a «  lié toute autorité humaine au service d’une communauté  »  : le service est le «  nom nouveau  » de l’Eglise. La « récompense finale » du pasteur se joue donc sur le terrain du «  service de la communauté ».

Jésus, déclare-t-il par ailleurs, est venu apporter «  un feu sur la terre  »  : il veut abattre «  le mal qui enchaîne et étouffe l’homme » et brûler les «  idoles trompeuses  » de l’humanité  : «  pouvoir, argent, succès, peurs, dépressions, égoïsmes  », tentations dont l’Eglise aussi est traversée.

C’est pourquoi Benoît XVI, rappelle le cardinal pour conclure, a invité à maintes reprises l’Eglise à «  un bain d’humilité  », à la «  recherche de la vérité  » et à «  un profond renouveau  ».

Anne Kurian



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