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 - 26 juin 2025 - Saint Jean et Saint Paul
Publié le : 23 décembre 2011 Source : Zenit.org
 

 

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La 4e prédication de l’Avent, par le P. Cantalamessa, ofmcap.

ROME, vendredi 23 décembre 2011 (ZENIT.org) – Le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap., prédicateur de la Maison pontificale, a évoqué le rôle des laïcs dans la nouvelle évangélisation dans sa quatrième prédication de l’Avent, ce vendredi matin, 23 décembre, au Vatican , en la chapelle Redemptoris Mater, en présence de Benoît XVI (cf. Zenit des 2, 9 et 16 décembre 2011 pour les trois premières prédications).

Après avoir traité, le 2 décembre de la « première vague » de l’évangélisation, le prédicateur de la Maison pontificale a traité, le 9 décembre, des « invasions barbares », il a évoqué, le 16 décembre, « la première évangélisation du continent américain » et le rôle des religieux dans l’annonce de l’Evangile sur le nouveau continent, et ce 23 décembre le rôle des laïcs.

Voici le texte intégral de cette quatrième et dernière prédication de l’Avent :

REPARTIR DU COMMENCEMENT
La vague d’évangélisation en cours

1. Un nouveau destinataire de l’annonce

Prope est iam Dominus : venite, adoremus » : Le Seigneur est proche : venez, adorons-le. Commençons cette méditation, comme commence la Liturgie des heures en ces jours qui précèdent Noël, afin que celle-ci fasse, elle aussi, partie de notre préparation à cette solennité.
Nous concluons aujourd’hui nos réflexions sur l’évangélisation. Jusqu’ici, j’ai cherché à reconstruire les trois grandes vagues évangélisatrices de l’histoire de l’Eglise. On pouvait certainement rappeler d’autres grandes œuvres missionnaires, comme celle commencée par saint François-Xavier au XVIe siècle en Orient- Inde, Chine et Japon – et comme l’évangélisation du continent africain au XIXe siècle par Daniele Comboni, le cardinal Guglielmo Massaia et tant d’autres. Il y a toutefois une raison à ce choix et, j’espère que mes réflexions auront permis de la voir.

Ce qui change et fait la différence entre les diverses vagues d’évangélisation évoquées, ce n’est pas l’objet de l’annonce – « la foi, transmise aux saints une fois pour toutes », selon les termes de la Lettre de Jude -, mais ses destinataires, respectivement le monde grec et romain, le monde barbare et le nouveau monde, c’est-à-dire le continent américain.

On se demande donc : quel est ce nouveau destinataire qui nous permet de parler d’une nouvelle vague d’évangélisation aujourd’hui, la quatrième ? La réponse est : le monde occidental sécularisé et, sous certains aspects, postchrétien. Cette précision qui apparaissait déjà dans les documents du bienheureux Jean-Paul II, est devenue explicite dans le magistère de Benoît XVI. Le motu proprio, par lequel il a institué le « Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation », parle de « nombreux pays d’ancienne tradition chrétienne, devenus réfractaires au message évangélique » .
Pour l’Avent de l’an dernier, j’ai tenté de mettre en évidence ce qui caractérise ce nouveau destinataire de l’annonce, en le résumant sous trois facettes : scientisme, sécularisation, rationalisme. Trois tendances qui mènent au même résultat : le relativisme.

fois qu’un nouveau monde à évangéliser voyait le jour nous assistions, parallèlement, à l’arrivée d’une nouvelle catégorie d’annonceurs : les évêques durant les trois premiers siècles (surtout au IIIe s.), les moines dans la deuxième vague et les religieux dans la troisième. Aujourd’hui aussi nous assistons à l’apparition d’une nouvelle catégorie d’évangélisateurs : les laïcs. De toute évidence, il ne s’agit pas d’une catégorie qui vient en remplacer une autre mais d’une nouvelle force du peuple de Dieu venant s’ajouter aux autres, les évêques restant toujours, sous la conduite du pape, les guides de référence autorisés et les derniers responsables du devoir missionnaire de l’Eglise.

2. Comme le sillon d’un beau vaisseau

J’ai dit qu’au fil des siècles, les destinataires de l’annonce avaient changé, mais pas l’annonce elle-même. Je dois néanmoins préciser cette dernière affirmation. Il est vrai que l’essentiel de l’annonce ne saurait changer, mais la manière de la présenter, les priorités, le point d’où il nous faut partir dans cette annonce, peuvent et doivent changer.

Résumons le chemin que l’annonce évangélique a fait pour arriver jusqu’à nous. Il y a tout d’abord l’annonce que Jésus a faite et qui a pour objet central cette nouvelle : « Le Royaume de Dieu est venu jusqu’à vous ». A cette phase unique, que nous appelons « le temps de Jésus » fait suite, après Pâques, « le temps de l’Eglise ». Jésus n’y est plus l’annonceur, mais l’annoncé ; le mot « Evangile » ne signifie plus « la bonne nouvelle apportée par Jésus », mais la bonne nouvelle sur Jésus, c’est-à-dire qui a Jésus pour objet et, en particulier, sa mort et sa résurrection. C’est toujours ce que saint Paul entend par le mot « Evangile ».

Mais il faut faire attention à ne pas trop détacher les deux périodes et les deux annonces, celle de Jésus et celle de l’Eglise, ou, comme on a pris l’habitude de dire, le « Jésus historique » du « Christ de la foi ». Jésus n’est pas que l’objet de l’annonce de l’Eglise, la chose annoncée. Gare à ne le réduire qu’à ça ! Cela signifierait oublier sa résurrection. Dans l’annonce de l’Eglise, c’est le Christ ressuscité qui, avec son Esprit, parle encore ; il est aussi le sujet qui annonce. Comme le dit un texte du concile : « Le Christ est présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Eglise les Saintes Ecritures » .
Partant de l’annonce initiale de l’Eglise, c’est-à-dire du kérygme, nous pouvons résumer sous forme d’image le déroulement successif de la prédication de l’Eglise. Imaginons le sillon d’un vaisseau. Celui-ci commence par une pointe qui est la proue du vaisseau, mais une pointe qui s’élargit au fur et à mesure, jusqu’à se perdre à l’horizon et finir par toucher les deux rives opposées de la mer. Voila ce qui s’est passé dans l’annonce de l’Eglise : celle-ci commence par une pointe : le kérygme, « Jésus, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (cf. Rm 4,25 ; 1 Co 15,1-3) ; de manière encore plus synthétique : « Jésus est le Seigneur ! » (Ac 2,36 ; Rm 10,9).

On a une première dilatation de cette pointe avec la naissance des quatre évangiles, écrits pour expliquer ce noyau initial, et avec le reste du Nouveau Testament ; puis vient la tradition de l’Eglise, avec son magistère, sa liturgie, sa théologie, ses institutions, ses lois, sa spiritualité. Le résultat final est un immense patrimoine qui fait précisément penser au sillon d’un vaisseau dans sa plus haute dilatation.

A ce point, si l’on veut évangéliser le monde sécularisé, un choix s’impose. D’où partir ? De n’importe quel point du sillon, ou de la pointe ? L’immense richesse de doctrine et d’institutions peut devenir un handicap si nous cherchons à nous présenter avec elle à l’homme qui a perdu tout contact avec l’Eglise et ne sait plus qui est Jésus. Cela serait comme mettre à un enfant un de ces énormes et lourds vêtements de brocart que portaient dans certaines fonctions les évêques et les prêtres.

Il faut aider cet homme à entrer en contact avec Jésus ; faire avec lui ce que Pierre a fait le jour de la Pentecôte avec les trois mille personnes présentes : leur parler de Jésus que nous avons crucifié et que Dieu a ressuscité, l’amener au point où lui aussi, touché dans son cœur, finira par demander : « Frères , que devons-nous faire ? » et nous-mêmes répondrions, comme Pierre a répondu : « Repentez-vous, faites-vous baptiser, si vous ne l’êtes pas encore, ou confessez-vous, si vous êtes déjà baptisés. »

Ceux qui répondront à l’annonce s’uniront, aujourd’hui aussi, comme en ce jour là, à la communauté des croyants, ils écouteront l’enseignement des apôtres et prendront part à la fraction du pain ; selon la grâce et la réponse de chacun, ils pourront faire leur, peu à peu, tout cet immense patrimoine, né du kérygme. On n’accepte pas Jésus sur la parole de l’Eglise, mais on accepte l’Eglise sur la parole de Jésus.

Nous avons un allié dans cet effort : l’échec de toutes les tentatives faites par le monde sécularisé de remplacer le kérygme chrétien par d’autres « cris » et d’autres « manifestes ». Je cite souvent l’exemple du célèbre tableau « Le cri » de l’artiste norvégien Edvard Munch. Un homme sur un pont, contre un fond rougeâtre, les mains autour de la bouche grande ouverte, pousse un cri qui, on le comprend immédiatement, est un cri d’angoisse, un cri vide, sans paroles, seulement un son. Cette description de la situation de l’homme moderne me paraît la plus efficace. La situation d’un homme qui a oublié le cri rempli de contenu qu’est le kérygme et se retrouve à devoir hurler à vide sa propre angoisse existentielle.

3. Le Christ, notre contemporain

Maintenant je voudrais essayer d’expliquer pourquoi il est possible, dans le christianisme, de repartir, à tout moment, de la proue du vaisseau, sans que cela ne soit une fiction mentale, ou une simple opération d’archéologie. La raison est simple : ce vaisseau sillonne encore la mer et le sillon commence encore par une pointe !

Bien qu’il ait dit de très belles choses sur la foi et sur Jésus, il y a un point où je ne suis pas d’accord avec le philosophe Kierkegaard. Un de ses thèmes préférés est la contemporanéité du Christ. Mais cette contemporanéité, il la conçoit comme s’il nous fallait, nous, devenir des contemporains du Christ. « Celui qui veut croire au Christ – écrit-il – est obligé de devenir son contemporain dans l’abaissement » . L’idée est que pour croire vraiment, de cette même foi qui fut demandée aux apôtres, il faut faire abstraction des 2000 ans d’histoire et de confirmations sur le Christ et se mettre à la place de ceux auxquels Jésus adressait sa parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11,28). Aura-t-on le courage de croire à une pareille promesse, quand celui qui la fait n’a lui-même une pierre où pouvoir poser sa tête ?

La vraie contemporanéité du Christ est autre chose : c’est lui qui devient notre contemporain car, étant ressuscité, il vit dans l’Esprit et dans l’Eglise. Si c’était à nous de devenir les contemporains du Christ, cette contemporanéité ne serait qu’intentionnelle ; si c’est le Christ qui devient notre contemporain, cette contemporanéité est réelle. Selon une pensée audacieuse de la spiritualité orthodoxe, « l’anamnèse est un souvenir joyeux qui rend le passé encore plus présent que lorsqu’il a été vécu ». Ce n’est pas une exagération. Dans la célébration liturgique de la messe, l’évènement de la mort et de la résurrection du Christ devient plus réel pour moi que pour ceux qui y ont assisté concrètement et matériellement car, à l’époque, c’était une présence « selon la chair », maintenant il s’agit d’une présence « selon l’Esprit ».

Même chose pour ceux qui proclament avec foi : « Le Christ est mort pour mes péchés, il est ressuscité pour ma justification, il est le Seigneur ». Un auteur du IVe siècle écrit : « Pour chaque homme le commencement de la vie est celui où le Christ a été immolé pour lui. Mais le Christ est immolé pour lui au moment où il reconnaît la grâce et devient conscient des effets que lui procure cette immolation » .

Je me rends compte qu’il n’est pas facile, voire peut-être même impossible, de dire ces choses aux gens, et encore moins au monde sécularisé d’aujourd’hui ; mais c’est ce que nous, évangélisateurs, nous devons avoir bien clair à l’esprit, pour y puiser notre courage et croire à la parole de l’évangéliste Jean qui dit : « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jn 4,4).

4. Les laïcs, protagonistes de l’évangélisation

Je disais au début que les laïcs, dans la phase actuelle de l’évangélisation, sont les nouveaux protagonistes. De ce rôle on traité le concile, dans l’ « Apostolicam actuositatem », Paul VI dans l’ « Evangelii nuntiandi », et Jean Paul II dans « Christifideles laici » .
Les prémisses de cet appel universel à la mission se trouvent déjà dans l’Evangile. Après le premier envoi des apôtres en mission, Jésus, lit-on dans l’évangile de Luc, « en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes localités où lui-même devait aller » (Lc 10,1). Ces soixante-douze disciples étaient probablement tous ceux qu’il avait rassemblés jusqu’à ce moment-là, ou du moins tous ceux qui étaient disposés à s’engager sérieusement pour lui. Jésus envoie donc « tous » ses disciples.

J’ai connu un laïc des Etats-Unis, père de famille, qui, à côté de son métier, exerce une intense activité d’évangélisation. C’est un homme plein d’ humour qui évangélise à coups de gros éclats de rire, comme seuls les américains savent si bien faire. Quand il se rend dans un nouvel endroit, il commence en disant très sérieusement : « Deux mille cinq cents évêques, réunis au Vatican, m’ont demandé de venir vous annoncer l’Evangile ». Les gens naturellement sont pris de curiosité. Il explique alors que les deux mille cinq cents évêques sont ceux qui ont pris part au concile Vatican II et qui ont écrit le décret sur l’apostolat des laïcs dans lequel chaque laïc chrétien est appelé à participer à la mission évangélisatrice de l’Eglise. Il avait parfaitement raison de dire « m’ ont demandé » . Ces paroles ne sont pas des paroles en l’air, dites à tous et à personne : elles s’adressent à chaque laïc catholique personnellement.

Aujourd’hui nous connaissons l’énergie nucléaire qui se dégage d’une « fission » de l’atome. Un atome d’uranium est bombardé et « brisé » en deux par le choc d’une particule appelée neutron, libérant, dans ce processus, de l’énergie. Commence alors une réaction en chaîne. Les deux nouveaux éléments font subir une « fission », c’est-à-dire cassent, à leur tour, deux autres atomes, ces deux atomes quatre autres et ainsi de suite pour des milliards d’atomes, si bien qu’à la fin, l’énergie « libérée », résulte immense. Et pas nécessairement de l’énergie destructive, car l’énergie nucléaire peut être utilisée aussi dans des buts pacifiques, pour le bien de l’homme.

En ce sens là nous pouvons dire que les laïcs sont une sorte d’énergie nucléaire de l’Eglise, au plan spirituel. Un laïc touché par l’Evangile, vivant entouré, peut en « contaminer » deux autres, et avec eux quatre autres, et comme les laïcs chrétiens ne se comptent pas uniquement par dizaines de milliers comme le clergé, mais par centaines de millions, ils peuvent vraiment jouer un rôle décisif, pour répandre la lumière bénéfique de l’Evangile dans le monde.

Ce n’est pas qu’à partir du concile Vatican II que l’on a commencé à parler de l’apostolat des laïcs : on en parlait déjà depuis longtemps. Mais ce que le concile a apporté de nouveau dans le domaine c’est le titre sous lequel les laïcs concourent à l’apostolat de la hiérarchie. Ce ne sont pas de simples collaborateurs appelés à apporter leur contribution professionnelle, leur temps et leurs ressources ; ils sont porteurs de charismes, grâce auxquels, dit Lumen Gentium, « ils sont rendus aptes et disponibles pour assumer les diverses charges et offices utiles au renouveau et au développement de l’Église »
Jésus a voulu que ses apôtres soient des pasteurs de brebis et des pêcheurs d’hommes. Pour nous, le clergé, il s’avère plus facile d’être des pasteurs que des pêcheurs ; c’est-à-dire, nourrir par la parole et les sacrements ceux qui viennent à l’Eglise, plutôt que d’aller à la recherche de ceux qui sont au loin, dans les milieux les plus disparates de la vie. La parabole de la brebis perdue, se présente aujourd’hui à l’envers : quatre-vingt-dix-neuf se sont éloignées et une est restée à la bergerie. Le danger est de passer tout son temps à nourrir la seule qui soit restée et ne pas avoir le temps, ne serait-ce que par manque de prêtres, d’aller à la recherche de celles qui se sont égarées. En cela, l’apport des laïcs nous apparaît providentiel.

Les « mouvements ecclésiaux » sont les plus en avance dans ce domaine. Leur contribution spécifique à l’évangélisation est d’offrir aux adultes une occasion de redécouvrir leur baptême et de devenir des membres actifs et engagés de l’Eglise. Beaucoup de conversions chez les non-croyants et de retours à la pratique religieuse chez les chrétiens se vérifient aujourd’hui dans le cadre de ces mouvements.
Récemment, en vue de cette évangélisation, le Saint-Père Benoît XVI est revenu sur l’importance de la famille, parlant d’un « un rôle de premier plan » des familles chrétiennes dans ce domaine. « De même que l’éclipse de Dieu et la crise de la famille sont liées, disait-il, de même la nouvelle évangélisation est inséparable de la famille chrétienne » .

Commentant le texte de Luc où il est dit que Jésus « désigna encore soixante-douze disciples, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller » (Lc 10,1), saint Grégoire le Grand écrit qu’il les envoie deux par deux « car à moins de deux il ne peut y avoir d’amour », et l’amour est ce qui permettra aux hommes de reconnaître que nous sommes des disciples du Christ. Ceci vaut pour tout le monde, mais surtout, spécialement, pour deux parents. Si ceux-ci ne peuvent plus rien faire pour aider leurs enfants dans la foi, ils feraient déjà beaucoup si, en les regardant, ceux-ci pouvaient se dire entre eux : « Regardez papa et maman, comme ils s’aiment ! ». « L’amour vient de Dieu », dit l’Ecriture (1 Jn 4,7) et cela explique pourquoi partout où il y a un peu d’amour vrai, Dieu est toujours annoncé.

La première évangélisation commence entre les murs domestiques. A un jeune qui lui demandait ce qu’il devait faire pour être sauvé, Jésus répondit un jour : « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres…, puis viens et suis-moi » (Mc 10,21) ; mais à un autre qui voulait tout quitter et le suivre, il n’y consentit pas et il lui dit : « Rentre chez toi, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » (Mc 5,19).

Il y a un negro-spiritual très connu qui dit : « There is a balm in Gilead » - « Il y a un baume à Gilead » -. Certaines de ses paroles peuvent encourager les laïcs, mais pas seulement eux, dans leur devoir d’évangéliser de personne à personne, de porte en porte. Il dit :
« If you cannot preach like Peter, if you cannot preach like Paul, go home and tell your neighbor, He died to save us all ».
« Si tu ne sais pas prêcher comme Pierre ; si tu ne sais pas prêcher comme Paul, rentre chez toi et dis à tes proches : Il est mort pour sauver nous tous ! »

Dans deux jours, c’est Noël. C’est un réconfort pour nos frères laïcs de se souvenir qu’autour du berceau de Jésus, à côté de Marie et de Joseph, il n’y avait que leurs représentants, les bergers et les mages.

Noël nous ramène à la pointe de la pointe du sillon du vaisseau, car tout est parti de là, de cet Enfant dans la mangeoire. Dans la liturgie, nous entendrons proclamer « Hodie Christus natus est, hodie Salvator apparuit », « Aujourd’hui le Christ est né, aujourd’hui le Sauveur est apparu ». En écoutant cela, repensons à ce que nous avons dit de l’anamnèse qui rend l’évènement passé encore plus présent que lorsqu’il a eu lieu la première fois ». Oui, le Christ naît aujourd’hui, car il naît vraiment pour moi au moment où je reconnais le mystère, où je crois en ce mystère. « A quoi me sert-il que le Christ soit né une fois à Bethléem de Marie, s’il ne naît pas à nouveau dans mon cœur, par la foi ? » : ce sont des paroles prononcées par Origène et répétées par saint Augustin et saint Bernard .

Faisons nôtre l’appel choisi par notre Saint-Père pour ses vœux de Noël cette année et répétons-le d’un seul souffle, de tout notre cœur : « Veni ad salvandum nos », « Viens, Seigneur, et sauve-nous ! ».

P. Raniero Cantalamessa, ofmcap.



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