Publié le : 26 juin 2011 Source : Zenit.org
Les newsEthiopie : Une Eglise qui remonte à l’époque des apôtresROME, Dimanche 26 juin 2011 (ZENIT.org) – L’histoire de l’Eglise d’Ethiopie remonte à l’apôtre Philippe qui baptisa un Ethiopien, comme le relatent les Actes des Apôtres. Aujourd’hui, le pays a toujours une minorité chrétienne, composée de seulement 1% de catholiques. L’Eglise a, toutefois, une valeur importante à transmettre à l’Eglise universelle, selon l’archevêque d’Addis Abeba et président de la Conférence épiscopale d’Ethiopie et d’Eryhtrée. Mgr Berhaneyesus Souraphie a été interviewé à l’émission de télévision « Là où Dieu pleure ». Q : L’Ethiopie est mentionnée 78 fois dans la Bible et elle est le second pays à avoir reconnu officiellement le christianisme. L’Eglise en Ethiopie est une des plus anciennes du monde. Pouvez-vous nous parler un peu de cette Eglise et de la vie des fidèles aujourd’hui ? Quelle est la vie des fidèles aujourd’hui ? Les chrétiens représentent 60% de la population, les catholiques seulement 1%. Quelles sont les différentes traditions présentes en Ethiopie ? C’est intéressant aussi parce que l’islam, aux tous débuts, avait cherché refuge en Ethiopie à cause des persécutions, et l’Ethiopie est le seul pays à avoir accueilli les disciples de Mahomet… Chaque chrétien en Ethiopie, à son baptême, reçoit ce qu’on appelle un matab. Qu’est-ce qu’un matab et quelle est sa signification ? Souvent les Ethiopiens ont une croix tatouée à l’intérieur du poignet ? Est-ce une tradition seulement des orthodoxes, ou aussi des catholiques ? Des orthodoxes, surtout. Voyez-vous, la croix est un signe de victoire pour les chrétiens – par la croix le Christ a détruit le péché et la mort. En Ethiopie, la croix est partout : au-dessus des églises, sur le toit des maisons, dans les tatouages sur le front ou sur la main, sur les vêtements, sur les écrits et sur les manuscrits. Il y a plus de 200 dessins différents de croix éthiopiennes. Les prêtres tiennent la croix dans la main pour que les gens puissent la baiser et la saluer. L’Ethiopie célèbre la Fête de la Vraie Croix, qui rappelle que l’impératrice Hélène, mère de Constantin, a découvert trois croix enterrées sous un chantier de fouilles à Jérusalem et comment elle a identifié la vraie croix sur laquelle Jésus a été crucifié, en constatant la guérison de malades. La croix joue un très grand rôle en Ethiopie et une partie de la [vraie] croix est conservée dans un monastère d’Ethiopie, le monastère de Gishen Mariam. Votre Excellence, l’Ethiopie a elle aussi ses croix, ses difficultés. C’est l’un des pays les plus pauvres du monde. Quels sont les défis particuliers auxquels le pays doit faire face aujourd’hui ? L’Eglise catholique fournit à elle seule environ 90% de l’aide sociale en Ethiopie ? Comment l’Eglise, étant si minoritaire, peut-elle être aussi active ? Vous avez raison. l’Eglise catholique constitue une minorité, environ 1%, et elle fournit la plus grande partie de l’aide sociale : centres médicaux, écoles, centres sociaux qui prennent soin des sans-abris, des nécessiteux et des malades du sida etc. Un travail comme celui des sœurs de Mère Teresa. L’Eglise a commencé à observer et à demander quels sont les besoins en Ethiopie. Les besoins sont bien évidemment liés au problème de la pauvreté comme les questions de santé. Par exemple, si un enfant de moins de cinq ans n’a pas accès à l’eau potable, il mourra ; le problème de l’eau potable est donc de première importance. Les enfants plus âgés sont assurés normalement de vivre jusqu’à 48 ou 50 ans, soit l’espérance de vie en Ethiopie. Donner du savon et des médicaments, surtout aux enfants et aux femmes, leur apprend à vivre ; l’Eglise défend la vie. L’enfant a besoin aussi d’instruction : nous avons plus de 200 écoles en Ethiopie ; principalement dans les zones rurales, mais également dans les villes où les personnes dans le besoin peuvent y avoir accès. C’est une extraordinaire preuve de confiance de la part du gouvernement de vous avoir confié autant d’activités. Oui, parce que nous ne faisons pas de discrimination. Les services fournis par l’Eglise catholique sont ouverts à tous, chrétiens et musulmans. La chose importante est la personne humaine avec ses besoins humains. C’est sur cette base que l’Eglise a travaillé et encore aujourd’hui, à la demande des gens et du gouvernement, l’Eglise catholique construit une université catholique à Addis Abeba, en collaboration avec le gouvernement afin qu’elle soit une université nationale. Est-ce parce que vous avez fourni autant de services en Ethiopie qu’un plus grand espace a été accordé à l’Eglise catholique ? Que peut apporter l’Eglise d’Afrique à l’Eglise universelle ? Je dirais, ses valeurs. L’Eglise en Afrique possède les valeurs de la famille. La famille est tellement importante. Je me souviens de la visite du Saint-Père au Cameroun. Nous l’avons accueilli et il était si heureux de voir tous ces Africains danser et l’accueillir dans un immense stade. Et l’archevêque de Yaoundé lui disait : « Vous savez, Votre Sainteté, en Afrique, nous appelons les évêques ‘grands-pères’, et vous êtes notre grand Mwamba (notre arrière grand-père) », et il était heureux. Nous avons du respect pour nos parents, pour nos aînés, pour nos ancêtres et aussi pour ceux qui nous entourent ; tout être humain a une valeur et ne peut être mesuré ou quantifié uniquement sur des critères matériels. L’Afrique peut apporter cette valeur au monde. Propos recueillis par Mark Riedermann pour l’émission télévisée « La où Dieu pleure », conduite par la Catholic Radio and Television Network (CRTN), en collaboration avec l’association Aide à l’Eglise en Détresse (AED). Sur le Net : - Aide à l’Eglise en détresse France - Aide à l’Eglise en détresse Belgique - Aide à l’Eglise en détresse Canada - Aide à l’Eglise en détresse Suisse Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |