Publié le : 20 avril 2011 Source : Zenit.org
Les newsMéditations du Chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée
ROME, Mercredi 20 avril 2011 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous la présentation et les méditations du Chemin de Croix que le pape Benoît XVI présidera ce vendredi, à 21 heures, au Colisée. Les méditations ont été rédigées par soeur Maria Rita Piccione, O.S.A., présidente de la Fédération des monastères augustiniens d’Italie « Madonna del buon consiglio ». OFFICE DES CELEBRATIONS LITURGIQUES CHEMIN DE CROIX PRÉSIDÉ PAR LE SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
VENDREDI SAINT 2011 DE Sœur Maria Rita Piccione, O.S.A. Présidente de la Fédération
PRÉSENTATION « Ainsi en est-il de celui qui voit de loin sa patrie, mais qui en est séparé par la mer ; il a beau voir le but où il doit diriger ses pas, les moyens lui manquent pour s’y transporter. Pareillement (...) entre elle et nous s’étend la mer du siècle présent (...) ; toutefois dès maintenant nous voyons où nous allons. Afin de nous procurer le moyen d’y parvenir, celui-là est venu vers qui nous voulions aller. Il a préparé un navire sur lequel nous pourrons traverser la mer. Personne, en effet, ne peut traverser la mer de ce siècle, à moins que la Croix de Jésus-Christ ne le porte. (...) Il vaut donc mieux (...) ne pas se séparer de la Croix (...) et elle le conduira au port. » Ces paroles de saint Augustin, tirées des Traités sur l’Évangile de saint Jean (2, 2), nous introduisent à la prière de la Via Crucis. En effet, la Via Crucis a pour but de revivifier en nous ce geste de nous agripper au bois de la Croix du Christ tout au long de la mer de notre existence. La Via Crucis n’est donc pas une simple pratique de dévotion populaire à la veinure sentimentale ; elle exprime l’essence de l’expérience chrétienne : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa Croix et qu’il me suive » (Mc 8, 34). C’est pour cela que, tous les Vendredis Saints, le Saint-Père parcourt à nouveau la Via Crucis devant le monde entier et en communion avec lui. Pour préparer cette prière, le Pape Benoît XVI s’est adressé cette année au monde monastique augustinien féminin, confiant la rédaction des textes à sœur Maria Rita Piccione, o.s.a., Mère Présidente de la Fédération des Monastères Augustiniens d’Italie « Madonna del Buon Consiglio ». Sœur Maria Rita, qui appartient à l’ermitage augustinien de Lecceto (Sienne) - l’un des ermitages toscans du XIIIème siècle, berceau de l’Ordre de Saint-Augustin - est actuellement membre de la Communauté des Quatre Saints Couronnés à Rome, où se trouve la Maison de Formation commune pour les Novices et les Professes augustiniennes d’Italie. Non seulement les textes sont l’œuvre d’une Moniale augustinienne, mais les images aussi prennent la forme et la couleur d’une sensibilité artistique féminine et augustinienne. Sœur Elena Maria Manganelli, O.S.A., de l’ermitage de Lecceto, ex-sculptrice de profession, est l’auteur des planches qui illustrent les différentes stations de la Via Crucis. Cet entrelacs de paroles, de formes et de couleurs nous communique quelque chose de la spiritualité augustinienne,inspirée de la première communauté de Jérusalem et fondée sur la communion de vie. C’est un don pour tous de savoir que la préparation de cette Via Crucis naît de l’expérience de Moniales qui « vivent ensemble, pensent, prient, dialoguent » pour reprendre le portrait vivant et clair que Romano Guardini esquisse d’une communauté monastique augustinienne. Chaque station comporte dans l’incipit, sous l’énonciation classique, une très brève phrase qui veut offrir la clé de lecture de la station elle-même. L’idéal serait que nous puissions l’accueillir comme si elle était prononcée par un enfant, comme un appel à la simplicité des petits qui savent saisir le cœur de la réalité et comme un espace symbolique d’accueil, dans la prière de l’église, de la voix de l’enfance parfois blessée et exploitée. La Parole de Dieu proclamée est puisée dans l’Évangile de saint Jean, exception faite pour les stations qui n’ont pas un texte évangélique de référence ou qui l’ont dans d’autres Évangiles. À travers ce choix, c’est le message de gloire de la Croix de Jésus qui a voulu être souligné. Le texte biblique est ensuite illustré par une réflexion brève, mais claire et originale. La prière adressée à l’« humble Jésus » - expression chère au cœur d’Augustin (Conf. 7, 18, 24), mais qui abandonne l’adjectif humble avec la crucifixion-exaltation du Christ - est la confession que l’Église-Épouse adresse à l’Époux de Sang. Suit alors une invocation à l’Esprit Saint qui guide nos pas et répand dans notre cœur l’amour divin (cf. Rm 5, 5) : c’est l’Église apostolique et pétrinienne qui frappe à la porte du cœur de Dieu. Chaque station recueille une empreinte particulière laissée par Jésus le long du Chemin de Croix, que le croyant est appelé à parcourir. Ainsi, les pas qui scandent le parcours de la Via Crucis sont : vérité, honnêteté, humilité, prière, obéissance, liberté, patience, conversion, persévérance, essentialité, royauté, don de soi, maternité, attente silencieuse. Les planches de Sœur Elena Maria - dépouillées de figures et d’éléments accessoires, essentiels dans la couleur - représentent Jésus, seul dans sa passion, qui passe sur la terre aride en y creusant un sillon et en l’irriguant de sa grâce. Un rayon de lumière, toujours présent et placé de manière telle qu’il forme une Croix, indique le regard du Père, tandis que l’ombre d’une colombe, l’Esprit Saint, rappelle que le Christ « par un Esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu » (He 9, 14). À travers leur contribution à la prière de la Via Crucis, les Moniales augustiniennes désirent témoigner leur amour à l’Église et au Saint-Père Benoît XVI, en profonde syntonie avec la particulière dévotion et fidélité à l’Église et aux Souverains Pontifes professée par l’Ordre Augustinien. Nous sommes reconnaissants envers ces deux religieuses, Sœur Maria Rita et Sœur Elena Maria, qui, nourries par la méditation continuelle de la parole de Dieu et des écrits de saint Augustin et, soutenues par la prière des communautés de la fédération, ont accepté de partager, avec beaucoup de simplicité, leur expérience du Christ et du Mystère pascal, en cette année où la célébration de pâques tombe justement le 24 avril, jour anniversaire du baptême de saint augustin. INTRODUCTION Le Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces[1]. Frères et Sœurs dans le Christ, Nous nous retrouvons ce soir dans le cadre suggestif du Colisée romain, convoqués par la Parole qui vient d’être proclamée, pour parcourir avec le Saint-Père Benoît XVI le Chemin de Croix de Jésus. Fixons sur le Christ notre regard intérieur et invoquons-le d’un cœur ardent : « Je te prie, Seigneur, dis à mon âme : je suis ton salut ! Dis-le afin que je l’entende ! »[2]. Sa voix réconfortante se noue au fil fragile de notre « oui » et l’Esprit Saint, doigt de Dieu, tisse la trame solide de la foi qui conforte et conduit. Suivre, croire, prier : voici les pas simples et sûrs qui soutiennent notre marche tout au long du Chemin de Croix et qui nous laissent entrevoir petit à petit le chemin de la Vérité et de la Vie. PRIÈRE INITIALE Le Saint-Père : Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. R. Amen. Le Saint-Père : Prions. Brève pause de silence. Seigneur Jésus, C’est l’heure des ténèbres : En cette heure s’insinuent la tentation de la fuite, Et toi, Seigneur, qui lis dans le livre ouvert de notre cœur fragile, Non, Seigneur, nous ne pouvons ni ne voulons partir, « Nous te suivrons où que tu ailles »[9]. Dans cette adhésion réside notre adoration, R. Amen. PREMIÈRE STATION Jésus se tait ; il garde en lui la vérité V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. R. Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum. De l’Évangile selon saint Jean. 18, 37-40 Pilate dit à Jésus : « Donc tu es roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis : je suis roi. Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix ». Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Et, sur ce mot, il sortit de nouveau et alla vers les juifs. Et il leur dit : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais c’est pour vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la Pâque. Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » Alors ils vociférèrent de nouveau, disant : « Pas lui, mais Barabbas ! » Or Barabbas était un brigand. Pilate ne trouve en Jésus aucun motif de condamnation, de même qu’il ne trouve pas en lui la force de s’opposer à cette condamnation. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Stabat mater dolorosa iuxta crucem lacrimosa, dum pendebat Filius. Debout, la Mère douloureuse près de la Croix était en larmes devant son Fils suspendu. DEUXIÈME STATION Jésus porte sa Croix, il se charge du poids de la vérité V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. R. Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum. De l’Évangile selon saint Jean. 19, 6-7. 16-17 Les grands prêtres et les gardes vociférèrent, disant : « crucifie-le ! crucifie-le ! » Pilate leur dit : « prenez-le, vous, et crucifiez-le ; car moi, je ne trouve pas en lui de motif de condamnation. » Les juifs lui répliquèrent : « nous avons une loi et d’après cette loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait fils de Dieu. » (...) alors [Pilate] le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. et il sortit, portant sa Croix, et vint au lieu dit du crâne - ce qui se dit en hébreu Golgotha -. Pilate hésite, cherche un prétexte pour libérer Jésus, mais il cède à la volonté qui prédomine et maugrée : « Qu’on en appelle à la loi ! », lançant des insinuations. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Cuius animam gementem, Dans son âme qui gémissait, TROISIÈME STATION Jésus tombe, mais doux et Humble, il se relève V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Matthieu. 11, 28-30 Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et Humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger. Les chutes de Jésus le long du chemin de Croix n’appartiennent pas au texte sacré ; elles sont une transmission de la piété traditionnelle, conservée et cultivée dans le cœur de nombreux priants. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : O quam tristis et afflicta Qu’elle était triste et affligée, QUATRIÈME STATION Auprès de la Croix de Jésus « se tient » sa mère : V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile de saint Jean. 19, 25-27 Or près de la Croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. Saint Jean nous indique la présence de la mère auprès de la Croix de Jésus, mais aucun évangéliste ne parle directement d’une rencontre entre eux deux. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Quæ mærebat et dolebat, Qu’elle avait mal, qu’elle souffrait CINQUIÈME STATION Jésus apprend l’obéissance par amour
V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile de saint Luc. 23, 26 Quand ils l’emmenèrent, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et le chargèrent de la Croix pour la porter derrière Jésus. Simon de Cyrène est un homme que les évangélistes décrivent avec une précision particulière, indiquant son nom et sa provenance, sa parenté et son activité ; c’est un homme photographié à un endroit et à un moment déterminés, qui, de quelque manière, est contraint à porter une Croix qui n’est pas la sienne. en réalité, Simon de Cyrène est chacun de nous. Il reçoit le bois de la Croix de Jésus, comme nous, un jour, nous en avons reçu et accueilli le signe au baptême. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Quis est homo qui non fleret, Quel est celui qui sans pleurer SIXIÈME STATION Jésus ne tient pas compte de l’apparence. V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De la seconde Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 4, 6 Le Dieu qui a dit : « Que des ténèbres resplendisse la lumière », est celui qui a resplendi dans nos cœurs, pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ. Au long du chemin de Croix, la piété populaire décrit le geste, plein de délicatesse et de vénération, d’une femme, comme une traînée du parfum de Béthanie : Véronique essuie le visage de Jésus. dans ce visage, défiguré par la douleur, Véronique reconnaît le visage transfiguré par la gloire ; sous les traits du serviteur souffrant, elle voit le plus beau des enfants des hommes. C’est ce regard qui suscite le geste gratuit de la tendresse et qui reçoit en récompense le sceau du saint visage ! Véronique nous enseigne le secret de son regard de femme, « qui cherche à venir à sa rencontre et à lui être une aide : voir avec le cœur ! »[19] Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Quis non posset contristari, Qui pourrait sans souffrir comme elle SEPTIÈME STATION Jésus ne manifeste pas la puissance, V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De la première Lettre de saint Pierre apôtre. 2, 21b-24 Le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de faute - et il ne s’est pas trouvé de fourberie dans sa bouche ; lui qui insulté ne rendait pas l’insulte, souffrant ne menaçait pas mais s’en remettait à celui qui juge avec justice, lui qui, sur le bois, a porté lui-même nos fautes dans son corps, afin que, morts à nos fautes, nous vivions pour la justice ; lui dont la meurtrissure vous a guéris. Jésus tombe de nouveau sous le poids de la Croix. sur le bois de notre salut pèsent non seulement les infirmités de la nature humaine, mais aussi les adversités de l’existence. Jésus a porté le poids de la persécution contre l’église d’hier et d’aujourd’hui, de celle qui tue les chrétiens au nom d’un dieu étranger à l’amour et de celle qui porte atteinte à la dignité par « des lèvres trompeuses et des paroles arrogantes »[22]. Jésus a porté le poids de la persécution à l’égard de pierre, de celle contre la voix limpide de la « vérité qui interroge et libère le cœur »[23]. avec sa Croix, Jésus a porté le poids de la persécution contre ses serviteurs et ses disciples, contre ceux qui répondent par l’amour à la haine, par la douceur à la violence. avec sa Croix, Jésus a porté le poids de l’excessif « amour de soi-même qui aboutit au mépris de Dieu »[24] et dédaigne le frère. il a porté volontairement toutes choses, il a souffert toutes choses « avec sa patience, pour enseigner notre patience »[25]. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Pro peccatis suae gentis Pour les péchés de tout son peuple HUITIÈME STATION Jésus nous regarde V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Luc. 23, 27-31 Une grande masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit : « filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici venir des jours où l’on dira : heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : tombez sur nous ! Et aux collines : couvrez-nous ! Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du sec ? » Jésus le maître, sur le chemin du calvaire, continue à former notre humanité. rencontrant les femmes de Jérusalem, il recueille dans son regard de vérité et de miséricorde les larmes de compassion répandues sur lui. le Dieu qui a pleuré sur Jérusalem[27], éduque à présent ces femmes afin que leurs larmes ne demeurent pas une stérile commisération extérieure. Il les invite à reconnaître en lui le destin de l’innocent injustement condamné et brûlé, comme du bois vert, par le « châtiment qui nous rend la paix »[28]. Il les aide à interroger le bois sec de leur propre cœur pour expérimenter la douleur bénéfique du repentir. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Tui Nati vulnerati, Ton enfant n’était que blessures, NEUVIÈME STATION Jésus tombe pour la troisième fois Jésus, par sa faiblesse, V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Luc. 22, 28-30a.31-32 « Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves ; et moi je dispose pour vous du royaume, comme mon père en a disposé pour moi : vous mangerez et boirez à ma table en mon royaume [...]. En tombant pour la troisième fois, Jésus confesse avec quel amour il a embrassé pour nous le poids de l’épreuve et il réitère son appel à le suivre jusqu’au bout dans la fidélité. mais il nous concède aussi de jeter un regard au-delà du voile de la promesse : « si nous tenons ferme, avec lui nous règnerons »[30]. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Eia, mater, fons amoris, Daigne, ô Mère, source d’amour, DIXIÈME STATION Jésus est dépouillé de ses vêtements Jésus reste nu pour nous revêtir du vêtement des fils V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Jean. 19, 23-24 Puis les soldats... prirent les vêtements de Jésus et firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et la tunique. or la tunique était sans couture, tissée d’une pièce à partir du haut ; ils se dirent donc entre eux : « ne la déchirons pas, mais tirons au sort qui l’aura » : afin que l’écriture fût accomplie : « Ils se sont partagé mes habits, et mon vêtement, ils l’ont tiré au sort ». voilà ce que firent les soldats. Jésus reste nu. L’icône du Christ dévêtu est riche de réflexions bibliques : elle nous reconduit à la nudité innocente des origines et à la honte de la chute[35]. Humble Jésus, Viens, Esprit de Vérité,
Tous : Pater noster, qui es in cælis : Fac ut ardeat cor meum Fais qu’en mon cœur brûle un grand feu ONZIÈME STATION Jésus, élevé de terre, attire tous à lui V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Jean. 19, 18-22 Là, ils le crucifièrent et avec lui deux autres : un de chaque côté et, au milieu, Jésus. Pilate rédigea aussi un écriteau et le fit placer sur la Croix. il y était écrit : « Jésus le Nazôréen, le roi des juifs ». cet écriteau, beaucoup de juifs le lurent, car le lieu où Jésus fut mis en Croix était proche de la ville, et c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. les grands prêtres des juifs dirent à Pilate : « n’écris pas : "le roi des Juifs", mais : "cet homme a dit : je suis le roi des Juifs." » Pilate répondit : « ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ». Jésus crucifié est au centre ; l’inscription royale, en-haut de la Croix, dévoile les profondeurs du mystère : Jésus est le roi et la Croix est son trône. La royauté de Jésus, inscrite en trois langues, est un message universel : pour le simple et le savant, pour le pauvre et le puissant, pour celui qui se laisse guider par la loi divine et pour celui qui fait confiance au pouvoir politique. L’image du Crucifié, qu’aucune sentence humaine ne pourra jamais ôter des parois de notre cœur, restera pour toujours la parole royale de la vérité : « lumière crucifiée qui éclaire les aveugles »[36], « trésor caché, enveloppé que seule la prière peut découvrir »[37], cœur du monde. Seigneur Jésus, crucifié pour nous ! Viens, Esprit de Vérité, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Sancta mater, istud agas, Ô sainte Mère, daigne donc DOUZIÈME STATION Jésus vit sa mort V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Jean. 19, 28-30 Après quoi, sachant que désormais tout était achevé pour que l’écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : « j’ai soif. » un vase était là, rempli de vinaigre. on mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « c’est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. « J’ai soif ». « C’est accompli ! ». Par ces deux paroles, Jésus nous confie, en jetant un regard vers l’humanité et un autre vers le Père, le désir ardent qui a animé sa personne et sa mission : l’amour pour l’homme et l’obéissance au Père. Un amour horizontal et un amour vertical : voici le dessin de la Croix ! Et du point de rencontre du double amour, là où Jésus incline la tête, jaillit l’Esprit Saint, premier fruit de son retour au Père. Seigneur Jésus, mort pour nous ! Viens, Esprit Saint, Tous : Pater noster, qui es in cælis : Vidit suum dulcem Natum Elle vit son enfant très cher TREIZIÈME STATION Le corps de Jésus est accueilli V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Jean. 19, 32-35.38 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Venus à Jésus, quand ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage - son témoignage est véritable, et celui-là sait qu’il dit vrai - pour que vous aussi vous croyiez (...) Le côté ouvert de Jésus : la blessure devient une fente, une porte ouverte sur le cœur de Dieu. Ici, son amour infini pour nous se laisse puiser comme une eau qui vivifie et une boisson qui désaltère invisiblement, et fait renaître. Nous aussi, nous nous approchons du corps de Jésus descendu de la Croix et soutenu par les bras de sa mère. « Ce n’est pas, en effet, par la marche que nous nous approchons du Christ : c’est par la foi ; pour cela, nous n’avons pas de mouvement à imprimer à notre corps : il suffit d’avoir au cœur de la bonne volonté. »[48] Dans ce corps inanimé, nous nous reconnaissons comme ses membres blessés et souffrants, mais protégés par l’étreinte affectueuse de sa Mère. Seigneur Jésus, Viens, Esprit Saint,
Tous : Pater noster, qui es in cælis : Fac me vere tecum flere, Que vraiment je pleure avec toi, QUATORZIÈME STATION Jésus est mis au tombeau La terre du silence et de l’attende garde Jésus, V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi. De l’Évangile selon saint Jean. 19, 40-42 Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de linges, avec les aromates, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs. Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et, dans ce jardin, un tombeau neuf, dans lequel personne n’avait encore été mis. À cause de la Préparation des Juifs, comme le tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. Un jardin, symbole de la vie avec ses couleurs, accueille le mystère de l’homme créé et racheté. Dans un jardin, Dieu mit sa créature[50], et il l’en chassa après la chute[51]. Dans un jardin commença la Passion de Jésus[52] et dans un jardin un nouveau sépulcre accueille le nouvel Adam qui retourne à la terre[53], sein maternel qui conserve la semence féconde qui meurt. Tous : Pater noster, qui es in cælis : Quando corpus morietur, Au moment où mon corps mourra, DISCOURS DU SAINT-PÈRE Le Saint-Père s’adresse aux personnes présentes. À la fin de son discours, le Saint-Père donne la Bénédiction apostolique : V/. Dominus vobiscum. R/. Et cum spiritu tuo. V/. Sit nomen domini benedictum. R/. Ex hoc nunc et usque in sæculum. V/. Adiutorium nostrum in nomine domini. R/. Qui fecit cælum et terram. V/. Benedicat vos omnipotens Deus, R/. Amen.
R/. Crux fidelis, inter omnes arbor una nobilis, 1. Pange, lingua, gloriosi prœlium certaminis, 2. De parentis protoplasti fraude factor condolens, [1] 1 P 2, 21. [2] Saint Augustin, Les Confessions 1, 5, 5 (à partir de maintenant toutes les citations qui ne sont pas de l’Écriture Sainte et qui ne reportent pas le nom de l’auteur, sont de saint Augustin). [3] Cf. Is 24, 18. [4] Les Confessions 1, 1, 1. [5] Jn 6, 67. [6] Jn 6, 68. [7] Cf. Ep 1, 13. [8] Cf. Discours sur les Psaumes 45, 1. [9] Cf. Mt 8, 19. [10] Cf. Traités sur L’évangile de Saint Jean 115, 4. [11] La vraie Religion 39, 72. [12] Cf. Note de la Bible de Jérusalem, 1 P 3, 4. [13] Traités sur L’Évangile de saint Jean 26, 5. [14] Discours sur les Psaumes 127, 10. [15] Cf. Discours Sur Les Psaumes 118, Discours 29, 1. [16] Cf. Ep 3, 18. [17] Cf. Lettre 140, 26, 64. [18] Cf. R. Guardini, Lo Spirito Della Liturgia. I Santi Segni, Brescia 2000, p. 126. [19] Cf. Jean-Paul II, Lettre aux femmes, « à vous toutes, femmes du monde entier », n. 12. [20] Traités sur l’Évangile de saint Jean, 34, 9. [21] Cf. Discours sur les Psaumes 40, 13. [22] Ps 11 (12), 4. [23] Cf. Benoît XVI, L’elogio della coscienza. La Verità interroga il Cuore, Siena 2009. [24] La Cité de Dieu 14, 28. [25] Sermons 175, 3, 3. [26] Traités sur l’Évangile de saint Jean 113, 4. [27] Lc 19, 41. [28] Cf. Is 53, 5. [29] Cf. St Ambroise, Commentaire sur l’Évangile selon saint Luc X, 90. [30] 2 Tm 2, 12. [31] Cf. Sermon 50, 11. [32] Cf. Traités sur l’Évangile de saint Jean 113, 4. [33] He 4, 15. [34] Cf. Jn 15, 7. [35] Gn 2, 25 ; 3, 7. [36] Cf. Sermons 136, 4. [37] Cf. Ib. 160, 3. [38] Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Éd. du Rocher 2011, p. 218. [39] Cf. Jn 12, 31. [40] H. U. Von Balthasar, "Tu coroni con la tua grazia", Milano 1990, p. 188. [41] Ps 19 (18), 7. [42] Les Confessions 2, 1, 1. [43] Cf. Benoît XVI, Jésus de Nazareth, p. 221. [44] Gn 2, 2.73. [45] Cf. Col 1, 24. [46] Cf. Jn 16, 13. [47] Cf. Discours sur les Psaumes 143, 3. [48] Traités sur l’Évangile de saint Jean 26, 3. [49] Cf. Rm 5, 5. [50] Gn 2, 8. [51] Gn 3, 23. [52] Jn 18, 1. [53] Jn 19, 41. [54] Cf. Discours sur les Psaumes 38, 20. Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |