Publié le : 22 mars 2011 Source : Zenit.org
Les newsLes chrétiens sont en droit « d’exister », en Irak et partout ailleursROME, Mardi 22 mars 2011 (ZENIT.org) - On dit que fondamentaliste islamique qui a assassiné le père Ragheed Ganni en 2007 lui a crié avant de le tuer : « Je t’avais dit de fermer l’Eglise. Pourquoi es-tu encore ici ? », a raconté le cardinal Seán Brady, l’archevêque d’Armagh, en Irlande, dans son intervention à la présentation du Rapport 2011 de l’association Aide à l’Eglise en Détresse (AED) sur les chrétiens opprimés à cause de leur foi, intitulé « Persécutés et oubliés ». Une réflexion qui faisait suite à une intervention de l’archevêque irakien d’Erbil, Mgr Bashar Warda, affirmant que « les Irakiens sont des personnes qui ont vécu d’énormes souffrances mais qui sont en même temps forts et résistants, prêts à réclamer leur droit d’exister ». « Nous n’en sommes pas arrivés là pour tout abandonner maintenant », a-t-il lancé. Evoquant les causes des problèmes de l’Irak et des Irakiens, Mgr Warda a mis en avant celui de la culture qui est en crise, en train de changer, dans une région qui ne sait pas décider « entre la démocratie et la loi islamique ; entre le droit des êtres humains de vivre en liberté et le contrôle des esprits ». Le pays, a-t-il dit, est resté avec une constitution faible qui cherche à « satisfaire deux maîtres » : d’un côté l’idée des droits pour tous, de l’autre la loi islamique pour la majorité musulmane. Passant alors en revue les horreurs quotidiennes qui affligent les chrétiens d’Irak, l’archevêque a souligné qu’entre 2006 et 2010, 17 prêtres et 2 évêques irakiens ont été enlevés, certains retenus pendant quelques jours, d’autres pendant des semaines, alors que d’autres encore ont été frappés, torturés. Il y a eu des libérations, a-t-il rappelé, mais un évêque, quatre prêtres et trois sous-diacres ont été assassinés. Sans compter les églises qui ont été attaquées et bombardées depuis 2003 (41 à Bagdad, 19 à Mossoul, 5 à Kirkuk et une à Ramadi) ainsi que deux couvents, un monastère, et un orphelinat. « Il y a des milliers d’exemples de souffrance éclatante des chrétiens irakiens », a souligné Mgr Warda. « La douleur et la peine de notre communauté sont palpables. Pas une personne n’a été épargnée par cette tragédie depuis 2003 ». Mais face à ces souffrances, preuve manifeste d’un sentiment antichrétien privé et public agressif, le cardinal Brady a affirmé que ce sentiment ne se limite pas à l’Irak, mais qu’il est perceptible dans tout le Moyen-Orient, qu’on le trouve aussi en Afrique, en Asie, et de manière croissante dans ceux qui autrefois étaient les pays chrétiens de l’occident européen. « A travers l’Europe et à travers le monde occidental, il est demandé aux chrétiens : ‘Pourquoi êtes-vous encore ici ?’ », a déclaré le cardinal. Il propose qu’il y ait une « reconnaissance » générale de « l’existence d’une guerre culturelle en cours en Occident, comme celle qui est à l’œuvre au Moyen-Orient » car, « même s’il n’y a pas effusion de sang, et que les règles sont différentes, c’est la même chose qui est en jeu : le droit des chrétiens de se réunir publiquement et de professeur leur foi en paroles et actions ». Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |