Pour des évêques français, le « bébé-médicament » est une fausse piste

ROME, Mercredi 9 février 2011 (ZENIT.org) - « Concevoir un enfant pour l’utiliser - même pour soigner - n’est pas respectueux de sa dignité », ont affirmé 10 évêques de la province de l’ouest de la France, dans un communiqué publié le 8 février sur le site de la Conférence des évêques de France.

Ces évêques - dont Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président du groupe de travail épiscopal sur la bioéthique - réagissaient à la nouvelle de la naissance du premier « bébé-médicament » en France, le 26 janvier dernier. Un enfant sélectionné génétiquement parmi plusieurs embryons et dont les cellules souches recueillies dans le cordon ombilical à la naissance devraient permettre de soigner l’un de ses aînés atteint d’une maladie génétique grave.

« Vouloir guérir son frère en humanité est à l’honneur de l’homme », affirment les évêques. « Tant de personnes y consacrent leur vie ! Accompagner la souffrance de parents qui ont un enfant gravement malade est un devoir de la société. Nous comprenons leur détresse et leur espoir dans la médecine ».

« En revanche - affirment-ils - légaliser l’utilisation de l’être humain le plus vulnérable pour guérir est indigne de l’homme. Concevoir un enfant pour l’utiliser - même pour soigner - n’est pas respectueux de sa dignité. Que dira l’enfant quand il se découvrira « bébé médicament » ? ».

Les évêques estiment qu’un « tel utilitarisme est toujours une régression ». « Il est dangereux pour une société de ne pas respecter ‘l’intérêt primordial’ de l’enfant stipulé par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant », estiment-ils. « Nous encourageons la recherche afin qu’elle trouve de plus en plus les thérapies appropriées ».

Le communiqué est signé de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes ; de Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers ; de Mgr Yves Le Saux, évêque de Le Mans ; de Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes ; de Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes ; de Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval ; de Mgr Alain Castet, évêque de Luçon ; de Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper ; de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et de Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes.