L’Europe rejette les trois quarts des demandeurs d’asile

ROME, Mercredi 5 mai 2010 (ZENIT.org) - En 2009, 73 % des demandes d’asile présentées dans les pays de l’Union européenne ont été rejetées, annonce l’office européen des statistiques Eurostat.

D’après les dernières données d’Eurostat, publiées mardi 4 mai, « sur les 229.500 décisions prises suite à une demande d’asile, 166.900 ont été négatives », seuls 12 % des demandeurs obtenant le statut de réfugiés, et 11% se voyant octroyer une « protection subsidiaire », statut selon lequel leur est reconnue l’existence de risques dans leur pays d’origine et qui empêche l’expulsion.

« 4 % ont été autorisés à séjourner pour raisons humanitaires », ajoute l’Office européen.

D’après Eurostat, les quelque 260.000 demandes d’asile enregistrées dans l’Union européenne proviennent principalement d’Afghanistan, de Russie, de Somalie et du Kosovo.

Passant en revue la situation pays par pays, Eurostat souligne que « sur les plus de 35.000 décisions prises en France en 2009, plus de 30.000 ont fait l’objet d’un rejet », tandis que l’Allemagne a rejeté 17.000 demandes sur les quelque 27.000 qui lui étaient présentées.

Seuls trois pays de l’UE sur 27 (Malte, Portugal et Slovaquie) ont pris plus de décisions positives que négatives concernant les demandes d’asile, et certains pays comme le Danemark ou les Pays-Bas ont pris presque autant de décisions positives que négatives.

Enfin selon les données d’Eurostat, le plus grand nombre de demandeurs d’asile a été enregistré en France (47.600), en Allemagne (31.800) et au Royaume-Uni (30.300).

« Mais proportionnellement à leur population, relève Eurostat, les taux les plus élevés de demandeurs d’asile, ont été enregistrés à Malte (5.800 demandeurs par million d’habitants), à Chypre (3.300), en Suède (2.600) et en Belgique (2.000) », précise l’organisme soulignant que « la moyenne européenne est de 520 demandeurs d’asile par million d’habitants ».

Le mois dernier, suite à la fermeture aux Pays-Bas du centre d’hébergement pour les demandeurs d’asile déboutés par les autorités néerlandaises, le JRS, centre Jésuite des réfugiés, avait mis en garde contre ce phénomène, affirmant qu’il s’étendait à l’ensemble du continent.

« Plus de la moitié d’entre eux (les demandeurs d’asile) se retrouvent à la rue » avait-il averti, faute de pouvoir rentrer chez eux.

D’après les chiffres officiels, quelque 2.000 Somaliens ont été expulsés des centres d’hébergement néerlandais. Ce qui fait peser une pression énorme sur les organismes caritatifs privés.

Pour faire face, quelques conseils locaux envisagent de rouvrir les centres d’hébergement d’urgence pour les demandeurs d’asile déboutés afin de limiter le nombre de réfugiés vivant dans la rue.

Isabelle Cousturié