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 - 6 juillet 2025 - Sainte Maria Goretti
Publié le : 20 novembre 2009 Source : Zenit.org
 

 

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Le Christ a vaincu la puissance de la violence sauvage en l’homme


ROME, Vendredi 20 novembre 2009 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile du dimanche 22 novembre, proposé par le P. Laurent Le Boulc’h.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (18, 33-37)

Lorsque Jésus comparu devant Pilate, celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d’autres te l’ont dit ? »
Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »
Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. »
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »

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« Es-tu le roi des juifs ?... Alors, tu es roi ? » Voilà la question qui tourmente Pilate. C’est la question du pouvoir bien sûr. En tant que procurateur, Ponce Pilate aime le pouvoir. Le pouvoir est sa passion. Il le fait sentir de manière sanglante. Jaloux de son pouvoir, Pilate, sans état d’âme, supprime les opposants.

Pilate s’inquiète donc de la puissance de Jésus.

Or, lui répond Jésus, « ma royauté ne vient pas de ce monde ». Le Christ n’a pas à sa disposition des armées pour le protéger. Sa royauté n’est pas de ce monde. Et pourtant Jésus ne refuse pas vraiment le titre de roi. Car il est roi mais il est roi d’un autre royaume. Sa puissance est tout autre.

On comprend que pour Pilate qui n’a qu’une vision simple et carrée du pouvoir, ce que dit Jésus paraît bien obscur. Mais Jésus continue : « Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ».

Le pouvoir de Jésus a donc quelque chose à voir avec la vérité. La vérité dans l’évangile de Jean est du côté de Dieu. Jésus est venu rendre témoignage à la vérité de Dieu. Il est venu révéler la vérité de Dieu. Or, la vérité de Dieu révélée par le Christ a quelque chose de subversif par rapport au pouvoir.

Le Dieu de l’Evangile n’est pas un Dieu sans puissance. Le livre de l’Apocalypse le proclame : « A lui gloire et puissance pour les siècles des siècles. » Nous le confessons à chaque Credo : « Je crois en Dieu le Père tout puissant. » Il y a en Dieu une puissance infinie. Mais cette puissance de Dieu n’est pas celle que les hommes comprennent et désirent le plus souvent.

La puissance de Dieu s’est manifestée au monde en Jésus, son roi. La puissance de Dieu a manifesté tout son éclat dans la manière dont Jésus a fait face à la violence. C’est dans le rapport de Jésus à la violence des hommes que s’est révélée la toute puissance de Dieu.

Jésus est venu prendre sur lui la violence des hommes dans ce qu’elle a de plus terrible. Car il y a violence et violence en l’homme. Toutes n’ont pas la même radicalité. Il y a des violences légitimes qui font partie de la vie sociale. Dans le travail de l’éducation, il faut bien exercer parfois des sanctions... Mais il est une autre violence en l’homme absolument terrifiante, insoutenable, celle qui pousse à l’extermination et qui veut en finir avec l’humanité des hommes. Violence qui dénie à l’autre toute forme d’existence.

Cette violence peut prendre bien des formes individuelles ou collectives. C’est un délire d’anéantissement qui, bien qu’irrationnel, peut s’abriter derrière toutes sortes de justifications. Violence du régime nazi dans son extermination du peuple juif, violence des terroristes fanatiques qui ensanglantent des innocents, violence des dictateurs qui condamnent les opposants, violence de tous ceux et celles qui obligent les autres au silence. Cette violence peut surgir en tout homme à n’importe quel moment comme la volonté démoniaque de détruire l’autre devant lui pour ne plus le voir, pour en finir avec lui.

Le pouvoir de Pilate est lié à cette violence aveugle. Et même si Pilate le cynique se lave les mains, il est bien complice du crime qui condamne à mort l’innocent.

Vaincre cette violence demande une énergie extraordinaire. Il faut pour cela une grande puissance mais une puissance qui pourtant ne doit céder en rien à cette violence car on ne ferait alors que réactiver ou amplifier son jeu. De fait, combien de réactions contre la violence sont contaminées par la violence qu’elles veulent pourtant dénoncer ? On fait la révolution pour lutter contre l’oppression politique et on tombe dans la terreur. On pratique la lutte des classes contre l’inégalité et l’on tombe dans la dictature du prolétariat. On fait la guerre aux dictateurs et l’on devient soi-même ultra autoritaire. On lutte contre la richesse méprisante des autres et l’on devient soi-même riche de la même façon.

Comment rester lucide par rapport à la violence ? Comment la vaincre sans recourir à ses armes ?

Aux hommes, cela semble impossible. Il y a si souvent en nous une part de revanche. Mais Jésus notre roi est le grand vainqueur. Il a laissé la violence des hommes éclater sur lui jusqu’au bout, jusqu’à le mettre à mort de la manière la plus injuste. Il a lutté contre elle, la dénonçant à chaque instant, mais ne s’en faisant jamais le complice. Il l’a affrontée avec une énergie qui n’était en rien violence en lui parce qu’elle est l’énergie de l’Esprit.

C’est au jour de la résurrection que la puissance de Jésus contre la violence des hommes a révélé toute sa force. Le Christ est le vainqueur de la toute puissance de la violence sauvage en l’homme, le grand vainqueur du mal et de la mort. « Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » annonçait déjà le prophète Daniel.

Il est notre roi. Celui qui inaugure le nouveau règne de Dieu délié de toute violence. Encore faut-il que nous laissions le Christ Jésus étendre sa domination dans notre vie. Encore faut-il que nous le laissions inspirer nos actions et nos sentiments. Grâce à la force de son Esprit, gouverner autrement nos vies. Puiser dans sa puissance d’amour le courage de traverser ou de dépasser la violence absolue tapie en nous. L’un des plus beaux signes que le règne de Dieu s’est imposé en nous, c’est alors celui du pardon donné. Là enfin l’amour du Roi Jésus surpasse en nous la haine et le règne de Dieu se manifeste à nous.

Frères et sœurs, prions le Christ notre roi de nous aider à gouverner nos vies dans son Esprit. Prions notre Père de faire advenir en nous son Royaume : « Notre Père, que ton Règne vienne ! » Amen.

Le P. Laurent Le Boulc’h est curé de la paroisse de Lannion et modérateur de la paroisse de Pleumeur Bodou, secrétaire général du conseil presbytéral du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier (Côtes d’Armor - France). Il est âgé de 49 ans. Il a été ordonné prêtre en 1988 pour le diocèse de Saint Brieuc et Tréguier. Il est particulièrement investi dans la catéchèse et l’initiation chrétienne, et s’intéresse au lien entre la culture et la foi.



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