La conversion de saint Paul, un modèle pour tous, affirme le P. Cantalamessa

ROME, Vendredi 5 décembre 2008 (ZENIT.org) - La conversion de saint Paul est l’évènement qui, après la mort et la résurrection du Christ, a eu la plus grande influence sur l’avenir du christianisme, a affirmé ce vendredi le P. Raniero Cantalamessa ofmcap.

Le prédicateur de la Maison pontificale a prononcé ce matin sa première méditation de l’Avent, en présence du pape et de membres de la curie romaine au Vatican.

Le P. Cantalamessa a expliqué que la rencontre « très personnelle » de Paul avec Jésus « a créé un avant et un après » dans sa vie.

« Personne ne saura jamais exactement ce qui s’est passé dans ce bref dialogue : ‘Saul, Saul !’ ‘Qui es-tu, Seigneur ? Je suis Jésus !’. Une ‘révélation’, comme il la définit. Ce fut comme une fusion incandescente, un éclair de lumière qui, aujourd’hui encore, après deux mille ans, illumine le monde », a-t-il dit.

« Jusqu’alors, Paul avait cru qu’il pourrait se sauver par lui-même et être un juste devant Dieu moyennant l’observance scrupuleuse de la loi et des traditions parentales. Il comprend à présent que le salut s’obtient tout autrement », a expliqué le prédicateur.

« Jésus lui a fait expérimenter personnellement ce qu’il allait proclamer un jour à toute l’Eglise : la justification par la grâce, moyennant la foi », a-t-il souligné.

« La conversion de Paul nous apparaît, dans cette lumière, comme le modèle même de la vraie conversion chrétienne qui consiste avant tout à accepter le Christ, à ‘se retourner’ vers lui à travers la foi », a précisé le P. Cantalamessa.

Le prédicateur de la Maison pontificale a illustré cette expérience, qu’il appelle « le coup d’audace de la foi », par une histoire, racontée par Charles Péguy, « l’histoire du plus grand acte de foi de sa vie ».

« Un homme, raconte-t-il (et nous savons que cet homme, c’était lui), avait trois enfants et, un jour maudit, ils tombèrent malades, tous les trois ensemble. Il prit alors une décision particulièrement audacieuse. (...) il avait pris - par la prière - ses trois enfants malades et les avait mis dans les bras de Celle qui est chargée de toutes les souffrances du monde : ‘Tu vois, disait-il, je te les donne, je tourne les talons et je file pour que tu ne me les rendes pas. Je ne les veux plus, tu vois bien ! Tu dois t’en occuper toi’ (Métaphore à part, il était allé à pied en pèlerinage de Paris à Chartres pour confier ses trois enfants malades à la Vierge). Après ce jour, tout alla bien, naturellement, car c’était la Sainte Vierge qui s’en occupait », a déclaré le P. Cantalamessa.

« C’est même curieux, a-t-il commenté, que tous les chrétiens ne fassent pas de même. C’est tellement simple, mais on ne pense jamais à ce qui est simple ».

Le prédicateur s’est alors interrogé : « De quelle foi s’agit-il quand on parle de la justification ‘par la foi’ ? Il s’agit d’une foi très spéciale : la foi-appropriation ! »

Il a alors cité saint Bernard qui disait : « Moi, ce que je ne peux pas obtenir par moi-même, je me l’approprie (je l’usurpe !) avec confiance du côté transpercé du Seigneur ».

Le P. Cantalamessa a conclu en expliquant que la liturgie de Noël nous parle du « saint échange » entre Dieu et nous, réalisé dans le Christ : « ce qui est à moi, c’est-à-dire le péché, la faiblesse, passe au Christ ; et ce qui appartient au Christ, c’est-à-dire la sainteté, passe à moi ».

Il a expliqué enfin que « dans l’Eglise catholique nous avons un moyen privilégié pour faire concrètement l’expérience, dans la vie de tous les jours, de cet échange sacré et de la justification par la grâce à travers la foi : les sacrements ».

[Le texte intégral de la prédication du P. Cantalamessa est disponible en "Document"]