La Garde suisse, « une petite armée aux grands idéaux »

ROME, Vendredi 6 mai 2005 (ZENIT.org) - La Garde suisse est « une petite armée aux grands idéaux » : le pape Benoît XVI a ainsi proposé aux Gardes suisses un résumé des idéaux qui animent et doivent animer ce Corps prestigieux.

Courage et humilité
La Garde et les 31 nouvelles recrues devant prêter serment cet après-midi, ont en effet été reçus par Benoît XVI ce matin, à 11 heures, en la salle Clémentine du palais apostolique, ainsi que leurs parents. Cette année, les recrues sont en majorité de langue allemande (25), 4 sont francophones, un hallebardier est de langue italienne, et un de langue romanche. Ils sont entrés dans la Garde en juin 2004, en novembre 2004, en décembre 2004 et le 1er février 2005. Ils ont entre vingt et trente ans.

« Ces idéaux, qui donnent vie à cet esprit sans lequel la Garde suisse ne pourrait pas être à la hauteur de sa mission si importante, sont les suivants : solidité dans la foi catholique, manière chrétienne de vivre convaincue et convaincante, fidélité inébranlable et profond amour de l’Église et du Vicaire du Christ, conscience et persévérance dans les tâches petites et grandes du service quotidien, courage et humilité, sens des autres et humanité », soulignait le pape, en français.

Un véritable lien spirituel entre vous
« Chers Gardes suisses, disait encore Benoît XVI en français, le motif de votre engagement peut avoir été différent pour chacun de vous : du goût de l’aventure, en passant par l’envie de faire quelque chose de vraiment différent, jusqu’au noble désir de servir l’Église et le Pape et par là d’approfondir votre foi en venant à Rome. Quelle que soit la raison de votre décision, ce qui importe maintenant, ici au Vatican, c’est d’en vivre l’esprit, qui peut susciter un véritable lien spirituel entre vous. Cet esprit de la Garde suisse se nourrit de la glorieuse tradition de presque cinq siècles de la vie d’une petite armée aux grands idéaux ».

Dès les premières heures de mon pontificat
En allemand, le pape leur avait auparavant adressé la salutation habituelle bavaroise « Grüß Gott » et il leur avait souhaité la bienvenue « dans la maison du pape ».

Le pape soulignait qu’il était entouré de leur « fidélité » et de leur « serviabilité » « depuis les premières heures » de son pontificat : la Garde protégeait les cardinaux en conclave dans la chapelle Sixtine !

« Vous accompagnez les allées et venues du successeur de Pierre et vous assurez sa « protection » de façon à ce qu’il « puisse accomplir son service pour le salut des hommes et le bien des peuples », libre de « tout souci de sa sécurité », soulignait Benoît XVI. Le pape s’est en effet déplacé ces dernières semaines à l’intérieur du Vatican, de Sainte-Marthe au palais apostolique, de Sainte-Marthe à son ancien appartement, ou à Castelgandolfo, jeudi, ou de ses appartements à la basilique, mais aussi jusqu’à Saint-Paul-hors-les-Murs. Demain soir, il sera au Latran et à Sainte-Marie Majeure.

Le pape disait vouloir saisir l’occasion de cette prestation de serment qui a lieu eu début même de son pontificat pour leur dire sa « reconnaissance », sa « gratitude », et les « encourager », tout particulièrement les nouvelles recrues ainsi que leurs familles. Il invitait ces dernières, venues à Rome, à accompagner les gardes de leur « amour » et de leur « prière ».

Il ajoutait : « Tout pèlerinage véritable nous rapproche de Dieu, le but de notre route de pèlerins ». Il leur souhaitait de pouvoir « approfondir » leur « foi » en ces jours, ainsi que leur « lien avec le Successeur de Pierre », grâce aux « fêtes liturgiques » et aux « rencontres ».

L’Eglise est vivante. Et l’Eglise est jeune
Après son allocution en français, le pape soulignait, en italien, les qualités nécessaires aux Gardes : « Chers Gardes suisses, la collaboration que vous offrez au Successeur de Pierre, Pasteur de l’Eglise universelle, réclame le grand professionnalisme des services de sécurité modernes, mais en même temps, il revêt une dimension ecclésiale authentique et significative. Dans la personne du pape, vous servez l’Eglise entière ; vous placez à son service votre élan juvénile, votre vitalité, et votre fraîcheur intérieure. En vous regardant, chers amis, il me revient à l’esprit ce que j’ai dit au début de mon pontificat : « L’Eglise est vivante. Et l’Eglise est jeune. Elle porte en elle l’avenir du monde et c’est pourquoi elle montre aussi à chacun de nous le chemin de l’avenir ». Chers Gardes, vous pouvez et vous devez être un exemple et un témoignage vivant de cela. Ce sera une façon de vivre la vocation de chrétiens, engagés à refléter dans votre comportement de chaque jour la grandeur de la vie nouvelle reçue au baptême ».

Enfin, revenant à l’allemand, langue de la majorité des nouvelles recrues et langue dans laquelle les ordres sont donnés, le pape les confiait à l’intercession de la Vierge Marie et des saints patrons de la Garde : Martin, Sébastien et Nicolas de Fluë, saint protecteur de « votre belle patrie au cœur de l’Europe », avant de leur accorder ainsi qu’à leurs familles et amis la bénédiction apostolique.