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 - 7 juin 2025 - Sainte Marie-Thérèse
Publié le : 8 mars 2007 Source : Zenit.org
 

 

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Jean-Paul II avait écrit à Deng Xiao-Ping pour demander la liberté religieuse en Chine

ROME, Jeudi 8 mars 2007 (ZENIT.org) – Jean-Paul II avait écrit au président chinois Deng Xiao-Ping en 1983 pour demander la liberté religieuse pour les chrétiens, révèle le sénateur italien Vittorino Colombo, dans les colonnes du quotidien catholique italien Avvenire.

Un épisode raconté au moment où l’on attend pour Pâques une lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine.

Le sénateur de la Démocratie chrétienne a en effet porté lui-même cette lettre au leader chinois. Le Vatican l’avait même autorisé à discuter de Taiwan, mais on lui refusa la rencontre avec le président.

C’est le 15 novembre 1983 que le pape Jean-Paul II avait reçu au Vatican le sénateur Colombo, qui devait se rendre à Pékin à la tête d’une délégation de l’Institut italo-chinois, qu’il présidait.

Le lendemain, Mgr Achille Silvestrini, alors secrétaire du Conseil pour les Affaires publiques de l’Eglise – et créé cardinal ensuite – écrivait au sénateur : « Je vous envoie ce document comme convenu. Ci-joint un cadeau dont vous pouvez dire qu’il vient personnellement du donateur, et a été remis à vous personnellement : ce sont trois médailles (or- argent – bronze) c’est-à-dire le triptyque de l’élection de 1978. Que le Seigneur guide vos pas et éclaire votre parole ».

Les mots « document », « cadeau », « personnel », « élection » sont soulignés.

C’est donc « chargé expressément par le pape » que Vittorino Colombo devait remettre la lettre et les médailles directement à Deng Xiao-Ping, leader indiscuté de la Chine continentale.

Le sénateur eut quelques entretiens préalables avec l’ambassadeur de Chine populaire à Rome en 1983, et il en avait averti le Saint-Siège. Un calendrier des rendez-vous avait été concordé, et l’assurance d’une rencontre avec le président Deng avait été donnée.

Le sénateur aurait abordé explicitement deux questions avec le leader chinois : la liberté religieuse des catholiques – avec la douloureuse distinction entre Eglise « patriotique » et Eglise « souterraine », et la question de Taiwan, avec laquelle le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques depuis 1951, provoquant l’ire de Pékin qui demandait la rupture avec Taipei comme présupposé aux négociations.

Cette lettre, « personnelle », citée toujours par le quotidien, pose les deux questions, qui sont liées. « Je suis d’avis, écrit Jean-Paul II, que la poursuite du bien commun de l’humanité encourage quelque chose qui est aussi parmi mes plus vifs désirs : un contact direct entre le Saint-Siège et les autorités du Peuple chinois ».

Le patriotisme des catholiques chinois, insiste le pape polonais, en citant ce « profond sens de la loyauté et de l’amour pour leur terre ») n’est absolument pas remis en question par le fait qu’ils soient unis « au Pape et aux communautés catholiques de tous les autres pays ».

« Il s’agit d’un lien, explique Jean-Paul II, qui est essentiel pour la foi religieuse des catholiques et qui du reste ne peut pas menacer l’idéale et concrète unité de leur Nation, ou être au détriment de son indépendance et de sa souveraineté ».

A propos de Taiwan, Jean-Paul II affirme, indique la même source : « Elle représente sans aucun doute une situation complexe dans laquelle le Saint-Siège s’est trouvé impliqué en raison d’une série d’événements pas toujours dépendants de sa volonté ».

Le pape Jean-Paul II affirme : « Je suis de toute façon confiant que, dans le cadre d’un examen concret de la question, il sera possible d’arriver à une solution positive… ».

Le dialogue entre Pékin et le Vatican aurait pu reprendre grâce à la visite du sénateur italien.

Or, rappelons qu’en mai 1983, la béatification par Jean-Paul II de deux salésiens martyrs en Chine avait bloqué les choses. Le document du pape semblait être une main tendue par-delà cet incident diplomatique.

C’est pourquoi le pape Jean-Paul II demandait dans sa lettre au leader communiste de « permettre au sénateur Vittorino Colombo, dans l’esprit de l’amitié qu’il porte à la grande Nation chinoise, et étant donné la connaissance qu’il a du Saint-Siège et de l’Eglise, de pouvoir exposer à fond toutes les considérations utiles sur ce problème important des rapports entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine. Il en est chargé par moi expressément… ».

En 1971, le sénateur italien avait réussi à obtenir la réouverture, pour la première fois, de la cathédrale de Pékin pour la messe des hôtes étrangers.

Il avait rencontré le ministre Chou Enlai, et, par la suite, en 1978 et en 1981, également Deng Xiao-Ping lui-même, ainsi que différentes hautes autorités chinoises du Parti communiste et du gouvernement. Il en avait tiré la conviction que les questions de la liberté religieuse et de Taiwan devaient être traitées de façon contemporaine.

Il avait pour cela informé le pape Jean-Paul II à différentes reprises à Castel Gandolfo en août 1982, mais aussi le cardinal Agostino Casaroli, Secrétaire d’Etat.

Quelques indices de dégel avaient été perçus, et la lettre de Jean-Paul II aurait dû faire avancer le dialogue.

Mais le sénateur italien se voit refuser la rencontre avec le président Deng Xiao-Ping, et ce fut une douche froide : « Le président ne se sent pas très bien, il est très occupé, il ne pourra vous recevoir » lui répond Wang Binan, président de l’Association pour l’Amitié des Peuples.

Le sénateur demande au moins une rencontre avec le premier ministre Zhao Zhung. Qui le reçoit à 17 h le 23 novembre. Et il l’informe que le président a bien reçu la lettre : « Nous l’avons examinée ensemble »,dit le Premier ministre.

Mais il ajoute que le document du pape est « très compliqué et réclame un examen plus approfondi… » et que pour « les développement ultérieurs » le sénateur doit « se tenir en contact » avec l’ambassadeur à Rome. Une invitation à la patience.

Vittorino Colombo répond qu’il faut au contraire « accélérer », que la lettre manifeste la « disponibilité » du Saint-Siège et que Pékin doit faire de même.

Le ministre Zhao répond : « Merci, merci ! J’ai écouté attentivement le point de vue exprimé par Votre Excellence ».



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