Publié le : 20 février 2007 Source : Zenit.org
Les newsUn « écho » du pèlerinage de Mgr Vingt-Trois en IsraëlROME, Mardi 20 février 2007 (ZENIT.org) – Un pèlerinage de quelque 580 personnes a été conduit par Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris, en Israël, du 12 au 16 février, et préparé en lien avec le Service National de l’épiscopat français pour les relations avec le Judaïsme, et avec le soutien du Ministère du Tourisme d’Israël (cf. http://catholique-paris.cef.fr, et Zenit du 18 février 2007). Ce pèlerinage-découverte a été conçu, précise le site du diocèse, dans l’esprit de la visite du Pape Jean-Paul II : parcourant la « géographie du Salut », les pèlerins ont rencontré les diverses communautés et visiteront plusieurs institutions israéliennes et palestiniennes. Cécile Le Paire y était et a publié ce compte rendu sur le site « Un écho d’Israël » que nous republions avec l’aimable autorisation du site (http://www.un-echo-israel.net). Pèlerinage de Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris, en Israël Un rêve ? Non, nous n’avons pas rêvé : nous avons bel et bien passé quatre jours et trois nuits en Israël, dans cette Terre Sainte où Jésus est venu « demeurer parmi nous ». Il s’agissait de découvrir, à l’occasion de ce bref pèlerinage, non seulement les lieux où Dieu s’est révélé aux hommes, mais aussi quelques uns des hommes et des femmes qui y vivent aujourd’hui, aux prises avec un interminable conflit. Nous étions environ six cents, venus des quatre coins de l’hexagone et même au-delà, sous la houlette de Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris. Un défi relevé, un pari tenu pour les organisateurs - et pour nous aussi. Juste quelques impressions. Lundi 12 février Puis c’est la traversée de Tel Aviv et l’arrivée à l’université où les diverses personnalités juives nous réservent un accueil chaleureux. On souligne que la venue de Mgr Vingt-Trois en ces lieux marque une nouvelle étape dans les relations entre juifs et catholiques. Quelques questions restent sans réponse, après les interventions sur le thème « Ethique et sécurité au 21ème siècle »... On sent la profondeur de la crise que connaît le pays. Toute la tradition biblique et juive interdit de désespérer, nous affirme cependant le Grand Rabbin Amar. Mardi 13 février Lever très matinal car on nous promet une journée dense. Nous partons vers le nord. Il pleut. Les Européens que nous sommes sont prêts à faire la grimace, car la vue est bouchée, le lac perdu dans la brume. Mais ils s’en gardent bien : l’eau est si précieuse, la pluie une telle bénédiction dans ce pays... L’église de Tabgha et ses superbes mosaïques byzantines, Magdala, la primauté de Pierre, le mont des Béatitudes : nous goûtons la douceur de la Galilée en feuilletant (rapidement) ces pages d’évangile. C’est Nazareth, ensuite, qui nous attend. Là aussi, accueil chaleureux des représentants des églises locales, peu après réunis pour la messe à la basilique. Mercredi 14 février C’est par la visite de Yad Vashem, ou mémorial de la Shoah, que nous commençons notre journée. Un nouveau bâtiment, à l’architecture oppressante (un tunnel étroit, débouchant cependant sur le ciel) a été récemment inauguré. Au fur et à mesure que nous progressons dans les salles, le silence se fait plus lourd, l’accablement plus grand, les interrogations plus nombreuses, existentielles. Nous sommes totalement muets lorsque nous parcourons le mémorial des enfants. Notre prière emprunte les mots du psaume 83, lors de la cérémonie officielle. Les sœurs bénédictines nous offrent un panorama sublime sur la vieille ville, depuis leur monastère du mont des Oliviers. C’est là que nous entendons divers témoignages de représentants d’œuvres caritatives, chrétiennes et juives. Jeudi 15 février Nous partons pour Bethléem. Nous savons qu’une épreuve nous y attend. De fait, le mur est là (quel que soit le nom qu’on lui donne), qui emprisonne les habitants de Bethléem dans leur propre ville. C’est une hideuse balafre qui symbolise bien, me semble-t-il, l’impasse dans laquelle se trouvent les deux peuples qui revendiquent la même terre, les souffrances qu’ils ne cessent de s’infliger les uns aux autres. Certes, ce mur a été érigé par les Israéliens, mais n’est-ce pas pour remédier à une situation dont l’honnêteté oblige à dire qu’ils n’en sont pas les seuls responsables ? Que conclure sinon que, au retour de ce pèlerinage, nous nous devons d’apporter à nos interlocuteurs le soutien qu’ils nous ont si instamment demandé. Qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens, ils souhaitent que nous revenions, que d’autres leur rendent visite à leur tour, non seulement pour les aider matériellement, mais aussi pour les écouter, voire entretenir ou nouer avec eux des liens d’amitié. Notre rôle de chrétiens n’est-il pas en effet de faire tomber les murs et de bâtir des ponts, ainsi que l’a fortement rappelé Mgr Vingt-Trois ? N’est-il pas aussi et d’abord de nous abstenir de juger les protagonistes de ce drame, les familles si éprouvées dont l’aspiration à la paix n’est que trop évidente ? © Cécile Le Paire Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |