Publié le : 22 octobre 2006 Source : Zenit.org
Les newsUn code éthique pour les scientifiques : Intervention du Saint-Siège à l’UNESCOROME, Dimanche 22 octobre 2006 (ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous le texte du discours prononcé le 11 octobre dernier à Paris, par l’Observateur permanent du Saint-Siège, Mgr Francesco Follo, à la 175ème session du Comité exécutif de l’UNESCO concernant le débat sur l’opportunité d’élaborer une déclaration internationale sur l’éthique scientifique (Point 13), distribué ce samedi par la salle de presse du Saint-Siège. * * * Monsieur le Président, Il est important de saluer le rôle que joue la COMEST au sein de l’UNESCO pour la promotion d’une réflexion éthique dans le domaine des sciences et de la technologie au plan de la communauté scientifique internationale. On ne peut que vouloir favoriser l’universalité et l’effectivité de normes éthiques dans ces domaines tant les enjeux sur l’environnement et le devenir du genre humain sont importants. Vouloir élaborer un code éthique de conduite à l’intention des scientifiques est donc une intention louable. Mais quelle est la faisabilité d’un tel projet lorsque la démarche proposée reste principalement inductive grâce à la création d’un Observatoire de l’éthique ? On consulte les experts sur ce qu’ils font déjà, sur les questions auxquelles ils sont confrontés, on analyse les codes de conduite et de déontologie déjà existants, on s’accorde pour que les règles ne puissent pas compromettre les recherches et les financements publics et en même temps utiles pour sauvegarder la liberté du chercheur face à des pressions in-éthiques, on veut respecter les différences culturelles des pays et en même temps élaborer des normes au plan international. Bref, il s’agit encore une fois d’une œuvre titanesque d’analyse de l’existant sans qu’une réflexion plus fondamentale sur l’exigence universelle du respect de l’être humain ne soit menée pour fonder l’universalité des principes moraux qui doivent lier la communauté scientifique. Le point faible de la multiplication des morales sectorielles que nous développons actuellement, c’est de réduire les problèmes moraux à des questions purement éthico-techniques et d’oublier la question de l’universalité des normes proposées. Seule une éthique philosophique fondamentale devrait nous conduire à désigner ce qui est effectivement humanisant pour toute l’humanité et par voie de conséquences ce que les scientifiques ne peuvent pas faire. Mais pour cela il faut accepter de redonner un rôle à la philosophie dans nos programmes éthiques. Je vous remercie, Monsieur le Président, de votre attention. Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |