Le rassemblement jésuite à Lourdes insiste sur le rôle des laïcs

Le rassemblement de la famille jésuite pour la première fois au complet à Lourdes a été l’occasion de montrer au grand jour le rôle croissant joué par les laïcs.

"Vous avez votre part de la mission de l’Eglise à assumer", a dit mercredi le supérieur général des jésuites, Peter-Hans Kolvenbach, aux membres de la Communauté laïque Vie Chrétienne (CVX, qui compte environ 6.000 membres en France). Les origines de cette communauté laïque remontent au temps d’Ignace de Loyola, fondateur des jésuites en 1540, et dont la famille spirituelle "ignatienne" tire son nom.

Le père Kolvenbach a demandé à tous les laïcs suivant les valeurs et pratiques ignatiennes, de parfaire leur formation : "notre temps demande des hommes et des femmes qui soient, comme laïcs, des appuis et des références en matière spirituelle".

Venu tout exprès de Rome, le père Kolvenbach dirige la Compagnie depuis 23 ans et doit présenter sa démission à la prochaine congrégation générale en 2008, date à laquelle il aura 80 ans.

"Lourdes est le début d’un chemin, notre chemin à nous tous, les membres de la famille ignatienne, pèlerins de Dieu sur les routes du monde", a-t-il lancé aux représentants de chaque institut ou mouvement présents laïcs, "en signe de la mission" partagée.

Dix mille personnes au total, dont un millier d’enfants, ont participé au rassemblement : jésuites et laïcs de la mouvance jésuite : congrégations féminines ignatiennes, CVX, Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ), Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC), Communauté du Chemin Neuf, Réseau jeunesse ignatien, anciens élèves, Centres Madeleine Daniélou.

Tous sont venus manifester leur vitalité, dans l’animation liturgique, la réflexion —par exemple les liens spiritualité-politique avec pour invité le secrétaire général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Pascal Lamy—, l’action sociale ou internationale.

Depuis une trentaine d’années, dans la foulée de Vatican II, les jésuites ont noué des partenariats nombreux avec laïcs et religieuses de leur famille ignatienne, notamment pour les collèges. Ainsi, le célèbre lycée Sainte-Geneviève à Versailles (surnommé "Ginette") est dirigé par une femme et les jésuites de son aumônerie ont une mère de famille pour responsable.

Les jésuites eux-mêmes voient leur nombre baisser, conformément à une évolution générale dans l’Eglise catholique : ils sont 19.564 dans le monde (dont 575 en France) contre 28.000 voilà trente ans. Leur moyenne d’âge est de 68 ans en France (contre 53 ans pour les membres de CVX).

A Lourdes mercredi, trois jésuites ont prononcé leurs voeux solennels, promettant "pauvreté, chasteté et obéissance" mais aussi de s’employer "à instruire les enfants et les pauvres", en plus d’un voeu d’obéissance spéciale au pape.

Agés de 42 à 49 ans, ils ont dû suivre environ 14 ans de formation.