Benoit XVI pour une solidarité mondiale

Benoît XVI a été reçu vendredi aux Nations unies par le secrétaire général, Ban Ki-moon, avec qui il a eu un entretien en tête-à-tête d’environ un quart d’heure.

Un peu plus tard, le pape a prononcé un discours, où il a plaidé pour une solidarité mondiale, déplorant que le multilatéralisme reste "subordonné aux décisions d’un petit nombre".

Evoquant "le paradoxe évident d’un consensus multilatéral qui continue à être en crise parce qu’il est encore subordonné aux décisions d’un petit nombre", il a affirmé que "les problèmes du monde exigent, de la part de la communauté internationale, des interventions sous forme d’actions communes".

Benoît XVI a aussi rappelé aux Etats leur devoir de protéger leurs populations victimes de violations des droits de l’Homme.
"Tout Etat a le devoir primordial de protéger sa population contre les violations graves et répétées des droits de l’Homme, de même que des conséquences de crises humanitaires liées à des causes naturelles ou provoquées par l’action de l’Homme", a-t-il dit devant l’Assemblée générale de l’ONU.

"S’il arrive que les Etats ne soient pas en mesure d’assurer une telle protection, il revient à la communauté internationale d’intervenir avec les moyens juridiques prévus par la Charte des Nations unies et par d’autres instruments internationaux", a ajouté Benoît XVI.

Par ailleurs, le pape a appelé à une science respectueuse de la personne humaine, qui n’amène pas à "une violation évidente de l’ordre de la création, au point non seulement d’être en contradiction avec le caractère sacré de la vie, mais d’arriver à priver la personne humaine et la famille de leur identité naturelle".

Benoit XVI s’est aussi attaché à défendre le droit à la liberté religieuse. "Il n’est donc pas imaginable que des croyants doivent se priver d’une partie d’eux-mêmes - de leur foi - afin d’être des citoyens actifs" a-t-il dit.

Dans une rencontre avec le personnel du siège de l’Organisation dans la salle de l’Assemblée générale, Benoit XVI a rendu hommage au dévouement des personnels de l’ONU à New York et dans le monde, notamment ceux qui ont été tués dans l’accomplissement de leur mission.

Il a exprimé "sa gratitude personnelle et celle de l’Eglise" à tous ceux qui "accomplissent leur mission avec beaucoup de dévouement et professionnalisme".

"Nous nous souvenons tout particulièrement des nombreux civils et soldats de la paix qui ont sacrifié leur vie sur le terrain pour le bien des populations qu’ils aidaient, 42 lors de la seule année 2007", a-t-il déclaré.

"Nous gardons aussi en mémoire la multitude de ceux qui dédient leur vie à une tâche qui n’est jamais suffisamment reconnue, souvent dans des conditions difficiles", a ajouté Benoît XVI, évoquant la multiplicité des personnels onusiens, des traducteurs aux secrétaires en passant par les humanitaires ou les Casques bleus.