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 - 27 avril 2024 - Sainte Zita
Publié le : 11 septembre 2006 Source : Le Figaro
 
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Benoit XVI à Munich : « L’évangélisation doit avoir la priorité »

Dans sa « belle patrie », Benoît XVI se sent bien. Le Pape, réservé, n’est jamais apparu aussi à son aise pour mettre en garde l’Occident où règne le « cynisme ». Hier, devant plus de 200 000 fidèles réunis à la Neue Messe de Munich pour la première grand-messe de son voyage de six jours en Bavière, il a pointé « la surdité face à Dieu » de la société occidentale. Le Pape théologien, dans une homélie aux accents politiques, est ainsi revenu fermement sur le thème de la sécularisation et du rationalisme qui représentent pour lui des maux mortels pour la civilisation occidentale.

Celui qui s’est qualifié à son arrivée, vendredi, dans la capitale bavaroise, de « bête de somme » au service de la foi catholique, a ainsi regretté que l’Église préfère l’activisme social à l’évangélisation. Pour lui, comme il l’avait déjà souligné dans sa première encyclique Deus Caritas est, l’Église catholique n’est pas une ONG. Un rappel sous forme de critique pour l’Église allemande riche et généreuse, mais dont les engagements sont plus sociaux que spirituels.

« L’évangélisation doit avoir la priorité », a ainsi estimé le Pape. Et abordant un thème particulièrement sensible, il a estimé que c’est par la diffusion de la foi catholique que « le sida pourra être combattu en affrontant véritablement ses causes profondes et les malades soignés avec attention et l’amour nécessaire ». Ce rappel aux principes très discutés de l’Église catholique en matière de prévention, fondés sur la fidélité et l’abstinence, tranche avec le ton plus conciliant que le Pape avait adopté en matière de morale lors de son voyage à Valence (Espagne) en juillet dernier.

Ainsi, pour le Souverain Pontife, apporter une aide technique aux pays en voie de développement, c’est « trop peu ». L’Afrique et l’Asie, a-t-il expliqué, où les mouvements évangélistes concurrencent l’Église catholique, sont « effrayés par une forme de raison qui exclut totalement Dieu de la vision de l’homme ». La véritable menace pour eux « n’est pas la foi chrétienne, mais au contraire la dépréciation de Dieu » qui considère « l’insulte du sacré », le blasphème, « comme un droit à la liberté ».

La tolérance « dont nous avons besoin de façon urgente comprend la crainte de Dieu », a-t-il alors rappelé. Un principe que le Pape avait abordé lors de la crise des caricatures de Mahomet, l’hiver dernier, pointant ainsi la faiblesse fondamentale de l’Occident sous la coupe de « la dictature du relativisme » face à l’Islam.

Dans la soirée, lors de la célébration des vêpres dans la cathédrale de Munich, le Pape devait d’ailleurs insister sur cette éducation au sacré. En cette période de rentrée scolaire, Benoît XVI a ainsi regretté que dans « un monde pluraliste, il soit difficile d’avoir à l’école un discours sur la foi ». Dans un système éducatif laïque, « il n’est pas suffisant que les enfants acquièrent à l’école les seules connaissances techniques, et pas les critères qui donnent à la conscience une orientation et un sens ».


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