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 - 29 mars 2024 - Sainte Gladys
Publié le : 14 avril 2006 Source : Zenit.org
 

 

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Que nous enseigne l’amour de Dieu manifesté sur la Croix ?

ROME, Vendredi 14 avril 2006 (ZENIT.org) – « Dieu est amour, et la croix du Christ en est la preuve suprême, la démonstration historique » a affirmé le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale au cours de son homélie, prononcée lors de la célébration du Vendredi Saint, dans la Basilique Saint-Pierre. Il a expliqué ce que cet amour manifesté sur la Croix nous enseigne.

Le père Cantalamessa cite l’encyclique de Benoît XVI Deus caritas est, qui « nous indique une nouvelle manière de faire l’apologie de la foi chrétienne, peut-être la seule possible aujourd’hui et certainement la plus efficace. Elle n’oppose pas les valeurs surnaturelles aux valeurs naturelles, l’amour divin à l’amour humain, l’eros et l’agape, mais en montre l’harmonie originelle, à redécouvrir et à guérir sans cesse, à cause du péché et de la fragilité humaine ».

L’Evangile concourt à la réalisation des idéaux humains. « Il les guérit, les élève, les protège. Il n’exclut pas l’eros de la vie mais le venin de l’égoïsme de l’eros », affirme-t-il.

Le père Cantalamessa cite les deux principaux enseignements que le croyant peut tirer de l’amour du Christ sur la Croix : il peut apprendre « l’amour qui pardonne » et « l’amour fidèle et éternel ».

Citant la phrase de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis », le prédicateur capucin précise que Jésus a non seulement donné sa vie pour ses amis mais aussi pour ses ennemis.

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses ennemis, en les considérant amis : voilà le sens de la phrase de Jésus », explique-t-il.

Pour apprendre de Jésus cet « amour qui pardonne », le prédicateur invite à réécouter les dernières paroles du Christ sur la Croix : « Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu’ils font ».

« C’est précisément de cette miséricorde et de cette capacité de pardon dont nous avons besoin aujourd’hui, pour ne pas glisser toujours davantage dans l’abîme de la violence mondialisée », affirme-t-il.

« Etre miséricordieux signifie avoir pitié (misereor) au plus profond de son coeur (cordis) de son propre ennemi, comprendre comment nous sommes tous faits et donc pardonner », poursuit le père Cantalamessa, en invitant les croyants à imaginer ce qui pourrait se passer si « par un miracle de l’histoire », au Proche Orient, « les deux peuples opposés depuis des décennies, commençaient à penser les uns aux souffrances des autres au lieu de penser à leur culpabilité, s’ils commençaient à avoir pitié les uns des autres ».

Le deuxième enseignement de la Croix est celui de l’amour « fidèle et éternel ».

« Dieu s’est engagé à aimer pour toujours, il s’est privé de la liberté de faire marche arrière », rappelle le père Cantalamessa.

Evoquant l’amour humain, il s’interroge : « Quelle relation peut exister entre l’amour de deux jeunes et la loi du mariage ; quel besoin a l’amour, qui n’est qu’élan et spontanéité, de ‘s’engager’ » ?

Le prédicateur explique : « la personne qui aime, plus elle aime de manière intense, plus elle perçoit avec angoisse le danger que court son amour. Un danger qui ne vient pas des autres mais d’elle-même. Elle est en effet consciente de son inconstance et elle sait que demain, hélas, elle pourrait déjà se lasser et ne plus aimer ou changer l’objet de son amour. Et parce que maintenant elle se trouve dans la lumière de l’amour, elle voit clairement quelle perte irréparable cela comporterait, elle se prémunit en ‘s’engageant’ à aimer par le lien du devoir et en ancrant ainsi dans l’éternité son acte d’amour posé dans le temps ».

« L’amour lui-même n’est pas un jeu ; c’est la chose la plus sérieuse et la plus lourde de conséquences qui existe au monde », ajoute-t-il.

Le prédicateur de la Maison pontificale conclut en citant une phrase de la lettre de saint Paul aux Romains : « Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur ».



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