Publié le : 10 avril 2006 Source : Zenit.org
Les newsLa cause de béatification d’Edmond Michelet a été ouverte en 1976ROME, Lundi 10 avril 2006 (ZENIT.org) – La cause de béatification de l’ancien Garde des Sceaux français, Edmond Michelet (1899-1970), héros de la Résistance, a été ouverte en 1976, par Mgr Brunon, alors évêque de Tulle, un diocèse confié depuis 2001 à la sollicitude pastorale de Mgr Bernard Charrier. A Brive, Edmond Michelet accueillait – entre autres - les Juifs allemands persécutés par le nazisme. Comme le rappelait le cardinal José Saraiva Martins dans l’entretien publié dans notre édition du 7 avril dernier, la cause de béatification et canonisation est d’abord ouverte dans le diocèse où est mort le baptisé ou la baptisée. Or, Edmond Michelet est né à Paris, le 8 octobre 1899, et il s’est éteint à Marcillac, près de Brive, dans le diocèse de Tulle, le 9 octobre 1970. Mais le président des « Compagnons de la fraternité Edmond Michelet », M. Jacques Lagabrielle, soulignait, en 1999, sur le site officiel du ministère français de la Culture que c’est à Pau que se formèrent son adolescence et sa jeunesse (cf. http://www.culture.gouv.fr:80/culture/actualites/celebrations/michelet.htm) : « C’est là qu’il prend ses premiers "engagements" à l’Association catholique de la jeunesse française. Son installation à Brive en 1925 marque le commencement de l’épanouissement de sa très riche et chaleureuse personnalité. Il y fonde un foyer rayonnant où naissent sept enfants ». Et de préciser encore : « Son insatiable curiosité intellectuelle, sa vitalité exceptionnelle, sa foi militante en font l’initiateur de plusieurs groupes d’amitié et de prière et l’organisateur de conférences aux sujets prophétiques, comme "Les périls qui menacent notre civilisation". Il accueille à Brive aussi bien les Juifs allemands persécutés par le nazisme que les républicains espagnols réfugiés. Son jugement lucide sur l’affrontement inévitable entre les fascismes et la liberté l’ont préparé à son premier acte de résistance : il fait distribuer par ses amis de tous bords dès le 17 juin 1940 dans les boîtes aux lettres ce passage de Péguy : "Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend...". Sa Résistance active et imprudente le conduit à Dachau dès 1943 pour vingt mois. Sans relâche, il parcourt le camp, il soutient, encourage, réconforte. Après l’exécution du général Delestraint, il devient "Président du Comité patriotique français". Son courage et sa générosité sont tels qu’un ancien déporté a pu écrire : "Je suis athée, mais pour nous tous Michelet c’est l’image que nous pouvons nous faire d’un saint". » Enfin, « appelé par le général de Gaulle au gouvernement, Edmond Michelet passera les vingt-cinq dernières années de sa vie dans l’action politique et il sera cinq fois ministre ». « Même ses adversaires reconnaîtront en lui un homme désintéressé, fidèle et juste », ajoute l’auteur. Le cardinal Saraiva Martins soulignait qu’une telle démarche n’a pas son origine dans une décision de l’évêque, mais qu’il faut en amont un mouvement dans le Peuple de Dieu avec la conviction durable que le défunt en question a vécu une vie de sainteté. Le président des conseils pontificaux de la Culture et pour le Dialogue interreligieux, le cardinal Paul Poupard, évoquait cette cause, à Rome, à l’Athénée pontifical Regina Apostolorum, le 1er décembre 2001, lors d’une conférence sur le thème : « France : témoin d’espérance pour le nouveau millénaire ». « Aux côtés de Schuman, je ne peux omettre de mentionner un autre acteur politique dont j’ai eu la joie de postuler, comme pour Robert Schuman, l’ouverture de la cause de béatification, disait le cardinal Poupard : Edmond Michelet, résistant de la première heure, inspiré par Péguy, déporté à Dachau, et devenu ministre de la République. Ce n’est pas sans admiration que son ami agnostique André Malraux l’a portraituré : « Il a été toute sa vie l’aumônier de la France. » Cette « confession » laïque n’est-elle pas la reconnaissance, sous forme d’hommage, d’une culture politique qui depuis le baptême de Clovis porte la marque de la grâce ? Les événements tragiques qui marquent ce début de millénaire, montrent à l’évidence le besoin d’un nécessaire recours à cette manière de faire de la politique pour le bien des peuples ». A Rome, le 29 juin 1999, en la Solennité de Saint-Pierre et Saint-Paul, lors d’un colloque de la francophonie, évoquant le thème « Christianisme et francophonie », le cardinal Poupard avait rendu hommage à Edmond Michelet comme « résistant de première heure, déporté à Dachau dont il est le saint laïque ». Il ajoutait : « Ministre de la République, il concilie sans équivoque sa vie privée de chrétien et sa vie publique d’homme d’État ». Mgr Benoît Rivière, nouvel évêque d’Autun, a rappelé pour sa part, en 2002, que son grand-père, Edmond Michelet, plusieurs fois ministre du Général de Gaulle, « n’a jamais eu d’ambition personnelle mais considérait sa charge comme devoir d’État ». « Il n’y a jamais eu chez lui ni confusion ni séparation entre l’amour de Dieu et l’amour du frère » chez cet « homme de réconciliation » que l’on surnommait « le ministre qui prie », soulignait Mgr Rivière. Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |