Publié le : 9 novembre 2005 Source : Zenit.org
Les newsLes 50 propositions du Synode sur l’EucharistieROME, Mercredi 9 novembre 2005 (ZENIT.org) – A la fin du Synode des évêques sur l’Eucharistie, qui s’est achevé dimanche 23 octobre, les pères synodaux ont rédigé une liste de 50 propositions (dont le texte officiel est en latin) destinées au pape Benoît XVI. Celui-ci a autorisé la publication d’une version non officielle en italien de ces propositions. Nous proposons ci-dessous la traduction de l’ensemble des propositions. * * * Introduction Proposition 1 Documents présentés au Souverain Pontife Seront soumis à l’attention du Souverain Pontife – outre les documents sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise relatifs à ce synode, c’est-à-dire les Lineamenta, l’Instrumentum laboris, les Rapports ante et post disceptationem ainsi que les textes des interventions, aussi bien ceux qui ont été présentés en salle que ceux qui l’ont été par écrit, les Rapports des Carrefours et leurs discussions – en particulier quelques propositions spécifiques que les Pères ont retenues comme particulièrement importantes. Les Pères synodaux demandent humblement au Saint-Père de juger s’il est opportun ou non d’offrir un document sur le mystère insondable de l’Eucharistie dans la vie et dans la mission de l’Eglise. Proposition 2 La réforme liturgique de Vatican II L’Assemblée synodale a rappelé avec gratitude l’influence bénéfique que la réforme liturgique mise en œuvre à partir du Concile Vatican II a eue pour la vie de l’Eglise. Celle-ci a mis en évidence la beauté de l’action eucharistique qui resplendit dans le rite liturgique. Des abus ont été constatés dans le passé, et ne manquent pas aujourd’hui encore même s’ils ont sensiblement diminué. De tels épisodes ne peuvent toutefois voiler la bonté et la validité de la réforme, qui contient encore des richesses qui n’ont pas été totalement explorées ; ils invitent plutôt à accorder avec urgence une plus grande attention à l’ars celebrandi dont bénéficie pleinement l’actuosa participatio. Première partie Le peuple de Dieu éduqué à la foi dans l’Eucharistie La foi dans l’Eucharistie Proposition 3 Le novum du mystère pascal En instituant l’Eucharistie Jésus a créé une nouveauté radicale : il a réalisé en Lui-même l’alliance nouvelle et éternelle. Dans le cadre de la cène rituelle juive, qui concentre dans le mémorial l’événement passé de la libération d’Egypte, son importance présente et la promesse future, Jésus insère le don total de Soi. Le vrai Agneau immolé s’est sacrifié une fois pour toutes dans le mystère pascal et est en mesure de libérer définitivement l’homme du péché et des ténèbres de la mort. Proposition 4 Le don eucharistique L’Eucharistie est un don qui naît de l’amour du Père, de l’obéissance filiale de Jésus poussée jusqu’au sacrifice de la croix rendu présent pour nous dans le sacrement, par la puissance de l’Esprit Saint qui, appelé sur les dons par la prière de l’Eglise, les transforme en Corps et Sang de Jésus. Dans l’Eucharistie se révèle pleinement le mystère de l’amour de Dieu pour l’humanité et s’accomplit Son dessein de salut sous le signe d’une gratuité absolue, qui répond seulement à Ses promesses, accomplies au-delà de toute mesure. Proposition 5 Eucharistie et Eglise La relation entre l’Eucharistie et l’Eglise est comprise dans la grande tradition chrétienne comme constitutive de l’être et de l’agir de l’Eglise elle-même, au point que l’antiquité chrétienne désignait par les mêmes paroles Corpus Christi le corps né de la Vierge Marie, le corps eucharistique et le corps ecclésial du Christ. Proposition 6 L’adoration eucharistique Le Synode des Evêques, reconnaissant les multiples fruits de l’adoration eucharistique dans la vie du peuple de Dieu dans de si nombreuses parties du monde, encourage fortement le maintien et la promotion, selon les traditions, aussi bien de l’Eglise latine que des Eglises orientales, de cette forme de prière, recommandée si souvent par le vénérable serviteur de Dieu, le pape Jean-Paul II. Il reconnaît que cette pratique naît de l’action eucharistique – qui est en soi le plus grand acte d’adoration de l’Eglise, qui permet aux fidèles de participer pleinement, consciemment, activement et de manière fructueuse au sacrifice du Christ selon le désir du Concile Vatican II – et y reconduit. Ainsi vécue, l’adoration eucharistique soutient les fidèles dans leur amour et le service chrétien envers les autres et promeut une plus grande sainteté personnelle et des communautés chrétiennes. En ce sens, le renaissance de l’adoration eucharistique, y compris parmi les jeunes, apparaît aujourd’hui comme une caractéristique prometteuse de nombreuses communautés. Pour cette raison, afin de favoriser la visite au Très Saint Sacrement, veillons à ce que, dans la limite du possible, les églises dans lesquelles est présent le Saint Sacrement restent ouvertes. Eucharistie et sacrements Proposition 7 Eucharistie et sacrement de la réconciliation L’amour pour l’Eucharistie conduit à apprécier toujours davantage le sacrement de la Réconciliation, dans lequel la bonté miséricordieuse de Dieu permet un nouveau commencement de la vie chrétienne et montre la relation intrinsèque existant entre le baptême, le péché et le sacrement de la Réconciliation. L’état de grâce est nécessaire pour recevoir dignement l’Eucharistie. Proposition 8 Eucharistie et sacrement du mariage Dans l’Eucharistie s’exprime l’amour de Jésus Christ qui aime l’Eglise comme son épouse, jusqu’à donner Sa vie pour elle. L’Eucharistie corrobore inlassablement l’unité et l’amour indissoluble de tout mariage chrétien. Proposition 9 Eucharistie et polygamie La nature du mariage exige que l’homme soit lié de manière définitive à une seule femme et inversement. Dans ce contexte, il convient d’aider les polygames qui s’ouvrent à la foi chrétienne à intégrer leur projet humain dans la nouveauté et la radicalité du message du Christ. En tant que catéchumènes, le Christ les rejoint dans leur situation spécifique et les appelle aux renoncements et aux ruptures nécessaires à la communion, qu’un jour ils pourront célébrer à travers plusieurs sacrements, surtout à travers l’Eucharistie. Proposition 10 Modalité des Assemblées dominicales dans l’attente d’un prêtre Dans les pays dans lesquels la pénurie de prêtres et les grandes distances rendent pratiquement impossible la participation à l’Eucharistie dominicale, il est important que les communautés chrétiennes se rassemblent pour louer le Seigneur et faire mémoire du Jour qui Lui est consacré en communion avec l’Evêque, avec toute l’Eglise particulière et l’Eglise universelle. Il est également très important de préciser la nature de l’engagement des fidèles à participer à ces assemblées dominicales. Proposition 11 Pénurie de prêtres La caractère central de l’Eucharistie pour la vie de l’Eglise fait ressentir avec une souffrance aiguë le grave problème du manque de prêtres dans certaines parties du monde. De nombreux fidèles sont ainsi privés du Pain de vie. Pour répondre à la faim eucharistique du peuple de Dieu qui, souvent doit se passer de la célébration eucharistique pendant une longue période, il est nécessaire de recourir à des initiatives pastorales efficaces. Dans ce contexte les Pères synodaux ont affirmé l’importance du don inestimable du célibat eucharistique dans la pratique de l’Eglise latine. En faisant référence au Magistère, en particulier au Concile Vatican II et au magistère des derniers souverains pontifes, les Pères ont demandé que soient expliquées de façon adéquate aux fidèles les raisons de la relation entre le célibat et l’ordination sacerdotale, dans le respect total de la tradition des Eglises orientales. Certains ont évoqué les « viri probati », mais cette hypothèse a été jugée comme voie à ne pas emprunter. Proposition 12 Pastorale des vocations Comme réponse au devoir urgent de l’Eglise d’offrir le don de l’Eucharistie de façon habituelle à tous les fidèles, et étant donnée la pénurie de prêtres en différents lieux, notre regard se tourne vers le Seigneur et nous lui demandons avec insistance d’envoyer des ouvriers à Sa moisson. Catéchèses et mystagogie Proposition 13 La séquence des sacrements de l’initiation chrétienne Le lien étroit existant entre le baptême, la confirmation et l’eucharistie n’est pas suffisamment perçu. Il est par conséquent opportun d’expliquer que nous sommes baptisés et confirmés en relation à l’Eucharistie. Il convient donc de favoriser une meilleure intégration du lien entre les trois sacrements de l’initiation chrétienne dans la célébration de chacun de ces sacrements, quel que soit l’ordre chronologique ou l’âge de la confirmation et de la première communion. Un approfondissement théologique et pastoral de la confirmation pourrait en ce sens être de grande valeur. Tout cela aurait par ailleurs une valeur positive dans le dialogue œcuménique. Proposition 14 Eucharistie, catéchèses et formation L’Eucharistie, mysterium fidei, inscrit dans l’alliance de Dieu avec Son peuple, est la source d’inspiration de toute proposition de formation pastorale. Celle-ci doit manifester l’Eucharistie dans sa relation intime avec tous les autres sacrements, en conduisant les hommes et les femmes de notre temps vers une vie nouvelle dans le Christ. Proposition 15 Famille et initiation aux sacrements Il convient d’associer la famille chrétienne à l’initiation sacramentelle des enfants. Il ne faut pas limiter sans raison l’accès des enfants à la table eucharistique. La première communion, notamment, est un pas très important pour une vie engagée sur les voies de la sainteté, emplie de charité, de joie et de paix. Toute famille, soutenue par la paroisse, les prêtres, les personnes consacrées, des collaborateurs laïcs et, de façon spéciale, par l’école catholique, doit favoriser un processus d’éducation à l’Eucharistie. Proposition 16 Catéchèse mystagogique La tradition la plus ancienne de l’Eglise rappelle que le cheminement chrétien, sans négliger l’intelligence systématique des contenus de la foi, est une expérience qui naît de l’annonce, qui s’approfondit dans la catéchèse et trouve sa source et son sommet dans la célébration liturgique. Foi et sacrements sont deux aspects complémentaires de l’activité sanctificatrice de l’Eglise. Suscitée par l’annonce de la Parole de Dieu, la foi est nourrit et grandit dans la rencontre de grâce avec le Seigneur ressuscité dans les sacrements. La foi s’exprime dans le rite et le rite renforce et fortifie la foi. Proposition 17 Compendium sur l’Eucharistie Les bureaux compétents du Saint-Siège et/ou les Conférences épiscopales devraient envisager l’élaboration d’un projet de Compendium eucharistique ou d’un instrument d’aide pastorale qui regrouperait à la fois des éléments liturgiques, doctrinaux, catéchistiques et liés à la dévotion sur l’Eucharistie, pour aider à développer la foi et la piété eucharistique. Deuxième partie La participation du peuple de Dieu à la célébration eucharistique La structure de la célébration eucharistique Proposition 18 La Parole de Dieu dans la célébration eucharistique Des deux tables de la Parole de Dieu et du Corps du Christ l’Eglise reçoit et offre aux fidèles le pain de vie, en particulier dans la sainte liturgie. La parole de Dieu, comme tout le mystère eucharistique, n’est accessible que dans la foi. Il convient par conséquent que les lectures soient proclamées avec soin, si possible par des lecteurs confirmés. Proposition 19 L’homélie La meilleure catéchèse sur l’Eucharistie est l’Eucharistie elle-même, bien célébrée. On demande pour cela aux ministres ordonnés de considérer la célébration comme leur principal devoir. Ils doivent en particulier préparer l’homélie avec soin, en se basant sur une connaissance appropriée des Saintes Ecritures. L’homélie doit mettre la Parole de Dieu proclamée dans la célébration en relation étroite avec la célébration sacramentale (cf. SC 52) et avec la vie de la communauté, afin que la Parole de Dieu soit réellement le soutien et la vie de l’Eglise (DV 21) et se transforme en nourriture pour la prière et pour la vie quotidienne. Proposition 20 L’offrande du travail humain Le pain et le vin, fruits de la terre et du travail de l’homme, que nous mettons sur l’autel comme expression de l’offrande de la vie de la famille humaine, signifient que toute la création est assumée par le Christ pour être transformée dans son amour récapitulateur et être présentée au Père. Il convient de mettre toujours plus en évidence comment la dignité du travail des hommes et des femmes du monde entier est intimement unie au sacrifice rédempteur du Christ Seigneur à travers la célébration eucharistique. Proposition 21 Acclamations durant la prière eucharistique Les prières eucharistiques pourraient être enrichies d’acclamations, pas seulement après la consécration, mais à d’autres moments également, comme il est prévu dans les prières eucharistiques pour les célébrations avec les enfants et comme cela se fait dans différents pays. Proposition 22 Epiclèse Etant donné que la lex orandi exprime la lex credendi, il est essentiel de vivre et d’approfondir la foi dans l’Eucharistie à partir de la prière avec laquelle l’Eglise la célèbre depuis toujours, c’est-à-dire la prière eucharistique. Proposition 23 Le signe de paix Le salut de paix au cours de la messe est un signe expressif, de grande valeur et de grande profondeur (cf. Jn 14,27). Toutefois, dans certains cas, il prend un poids qui peut devenir problématique, lorsqu’il se prolonge trop ou suscite même de la confusion précisément avant de recevoir la communion. Il serait peut-être utile d’envisager de placer le signe de paix à un autre moment de la célébration, en tenant compte également d’habitudes anciennes et vénérables. Proposition 24 Ite missa est Pour rendre plus explicite le rapport entre Eucharistie et mission, qui est au cœur de ce Synode, il conviendrait de préparer de nouvelles formules de conclusion (bénédictions solennelles, prières sur le peuple ou autre) qui soulignent la mission dans le monde des fidèles qui ont participé à l’Eucharistie. Ars celebrandi. Proposition 25 La dignité de la célébration Ceux qui participent à l’Eucharistie sont appelés à vivre la célébration avec la certitude d’être le peuple de Dieu, le sacerdoce royal, la nation sainte (cf. 1P 2, 4-5.9). Chacun d’eux y exprime sa vocation chrétienne spécifique. Ceux qui parmi eux ont reçu un ministère ordonné l’exercent selon leur rang : l’évêque, les prêtres et les diacres. Le rôle des diacres et le service rendu par les lecteurs et les acolytes méritent en particulier une plus grande attention. Proposition 26 Inculturation et célébration En vue d’une participation plus efficace des fidèles à l’Eucharistie, le Synode souhaite la promotion d’une plus grande inculturation dans le cadre de la célébration eucharistique, tenant compte des possibilités d’adaptation offertes par l’Istitutio generalis du Missel Romain, des critères fixés par la IVème Instruction de la Congrégation pour le culte divin en vue d’une juste application des constitutions conciliaires sur la liturgie de 1994, et des directives exprimées dans les Exhortations post-synodales Ecclesia in Africa, Ecclesia in Asia, Ecclesia in Oceania, Ecclesia in America. A cette fin, les conférences épiscopales assument la pleine responsabilité de développer l’inculturation en favorisant un juste équilibre entre critères et directives déjà publiés, et les nouvelles adaptations. Proposition 27 L’art au service de la célébration eucharistique Dans l’histoire de la célébration de la messe et de l’adoration eucharistique, l’art sacré revêt une fonction de grande importance dans ses diverses expressions à commencer par l’architecture. En effet, celle-ci transpose la signification spirituelle des rites de l’Eglise dans des formes compréhensibles et concrètes, qui illuminent la conscience, touchent le coeur et forment la volonté. En outre, l’étude de l’histoire de l’architecture liturgique et de manière plus générale de l’art sacré, de la part des laïcs, des séminaristes et surtout des prêtres, est en mesure d’éclairer la réflexion théologique, d’enrichir la catéchèse et de redonner ce goût au langage symbolique qui facilite la mystagogie sacramentelle. Enfin, une connaissance approfondie des formes que l’art a su produire tout au long des siècles peut aider ceux qui sont appelés à collaborer avec les architectes et les artistes à organiser de manière adaptée, au service de la vie eucharistique des communautés d’aujourd’hui, aussi bien les lieux de célébrations que les programmations iconographiques. Proposition 28 Le tabernacle et son emplacement En conformité avec l’Introduction générale du Missel Romain (cf. n.314), le Synode rappelle que le tabernacle conservant le Très Saint Sacrement doit être situé, dans l’Eglise, dans un emplacement digne, important, bien visible, bien représenté artistiquement et adapté à la prière. L’évêque sera consulté à cette fin. Proposition 29 Eucharistie et moyens de communication sociale Les moyens de communications sociale, y compris Internet, sont utiles à ceux qui ne peuvent pas participer à la Messe, pour des raisons d’âge ou de santé par exemple. Ils peuvent en outre toucher des baptisés qui se sont éloignés et même des non croyants. Lorsqu’on utilise les moyens de communication, il est important de célébrer l’Eucharistie dans des lieux dignes, appropriés et bien préparés. Il est rappelé que dans des situations normales, pour accomplir le commandement, la présence physique à la célébration de l’Eucharistie est nécessaire, et que suivre le rite à travers les moyens de communications ne suffit pas. En effet, le langage de l’image est représentation et ne correspond pas à la réalité elle-même. Actuosa participatio Proposition 30 Dies Domini Comme fruit de l’année de l’Eucharistie, le Synode recommande vivement de réaliser des efforts significatifs pour mettre en valeur et vivre le Jour du Seigneur dans toute l’Eglise. Il est nécessaire de réaffirmer le caractère central du Dimanche et de la célébration de l’Eucharistie dominicale dans les diverses communautés du diocèse, en particulier dans les paroisses (cf. SC 42). Le Dimanche est véritablement le jour ou l’on célèbre avec les autres le Christ ressuscité, jour saint et consacré au Créateur, jour de repos et de disponibilité. La célébration eucharistique du Dimanche est une grâce humanisante pour la personne individuelle et la famille parce qu’elle nourrit l’identité chrétienne au contact du Christ ressuscité. Le devoir d’y participer est donc triple : à l’égard de Dieu, à l’égard de soi même et à l’égard de la communauté. Il est proposé d’aider les fidèles à considérer comme paradigmatique l’expérience de la communauté primitive et celle des générations des premiers siècles. Il est donné aux chrétiens l’opportunité, à travers la catéchèse et la prédication, de méditer sur le jour du Christ comme jour de la résurrection du Seigneur et, précisément à cause de cela, comme fête de la libération, jour donné pour goûter les bienfaits du Royaume de Dieu, jour de la joie de la rencontre avec le Vivant présent parmi nous. Proposition 31 La Parole de Dieu dans la prière chrétienne La célébration eucharistique est la célébration centrale de l’Eglise mais, pour la vie spirituelle d’une communauté, les célébrations de la Parole de Dieu sont également très importantes. Proposition 32 La célébration eucharistique en petits groupes Les Messes célébrées pour des petits groupes doivent favoriser une participation plus consciente, active et fructueuse à l’Eucharistie. Les critères suivants ont été proposés :
Proposition 33 Le prêtre et les ministères liturgiques Il convient de clarifier les tâches du prêtre et celles qui sont liées à d’autres ministères liturgiques. Proposition 34 Le respect à l’égard de la sainte Eucharistie Devant l’Hostie consacrée il convient d’observer la pratique de la génuflexion ou d’autres gestes d’adoration selon les différentes cultures. On rappelle l’importance de s’agenouiller lors des moments les plus importants de la prière eucharistique, en signe d’adoration et de louange au Seigneur présent dans l’Eucharistie. On encourage par ailleurs l’action de grâce après la communion, également par un temps de silence. Proposition 35 Recevoir la Communion Dans notre société pluraliste et multiculturelle il convient que la signification de la Communion soit expliquée également à des personnes non baptisées ou qui appartiennent à des Eglises ou des communautés non catholiques, assistant par exemple à la messe à l’occasion d’un baptême, d’une confirmation, d’une première communion, d’un mariage, d’un enterrement. Dans de nombreuses métropoles et de nombreuses villes, surtout d’art, il n’est pas rare que des visiteurs d’autres religions et confessions et des non croyants assistent à l’Eucharistie. Proposition 36 L’utilisation du latin dans les célébrations liturgiques Dans la célébration de l’Eucharistie au cours des rencontres internationales, toujours plus fréquentes aujourd’hui, pour mieux exprimer l’unité et l’universalité de l’Eglise, on propose :
Proposition 37 Les grandes concélébrations Les pères synodaux reconnaissent la grande valeur des concélébrations, notamment celles présidées par l’évêque et ses prêtres, les diacres et les fidèles. On demande, cependant, aux organismes compétents de mieux étudier la pratique de la concélébration lorsque le nombre des célébrants est très élevé. Troisième partie La mission du peuple de Dieu nourri de l’Eucharistie Eucharistie et communauté chrétienne Proposition 38 Reconnaissance pour les prêtres, les diacres et les autres ministres et collaborateurs liturgiques L’Assemblée synodale exprime sa profonde reconnaissance, son appréciation et son encouragement aux prêtres, en particulier aux prêtres « fidei donum », ministres de l’Eucharistie, qui avec compétence et un généreux don de soi édifient la communauté avec l’annonce de la Parole de Dieu et du pain de la vie. On recommande vivement aux prêtres la célébration quotidienne de la messe, même s’il n’y a pas de participation de fidèles. Proposition 39 Spiritualité eucharistique et vie quotidienne Les fidèles chrétiens ont besoin d’une meilleure compréhension des relations entre l’Eucharistie et la vie quotidienne. La spiritualité eucharistique n’est pas seulement la participation à la messe et la dévotion au Très Saint Sacrement. Celle-ci engage la vie tout entière. Proposition 40 Les divorcés remariés et l’Eucharistie En continuité avec les nombreuses déclarations du Magistère de l’Eglise et partageant la douloureuse préoccupation exprimée par de nombreux pères, le Synode des évêques rappelle l’importance d’une attitude et d’une action pastorale d’attention et d’accueil envers les fidèles divorcés et remariés. Dans le même temps le synode souhaite que tous les efforts possibles soient mis en oeuvre aussi bien pour assurer le caractère pastoral, la présence et l’activité correcte et pleine de sollicitude des tribunaux ecclésiastiques pour les causes de nullité du mariage (cf Dignitas connubii), que pour approfondir davantage les éléments essentiels en ce qui concerne la validité du mariage, tenant également compte des problèmes venant d’un contexte de profonde transformation anthropologique de notre temps, par lequel les fidèles eux-mêmes risquent d’être conditionnés, en particulier à cause d’un manque de formation chrétienne solide. Proposition 41 L’admission des fidèles non catholiques à la communion Sur la base de la communion de tous les chrétiens, que le Baptême unique rend déjà efficace, même si c’est encore de manière incomplète, la séparation à la table du Seigneur est vécue à juste titre comme un fait douloureux. Aussi bien au sein de l’Eglise catholique que de la part de nos frères et sœurs non catholiques, la demande urgente de la possibilité de communion eucharistique entre les chrétiens catholiques et les autres est donc présentée très fréquemment. Il faut éclaircir le fait que l’Eucharistie ne désigne et ne réalise pas seulement notre communion personnelle avec Jésus Christ, mais surtout la pleine « communio » de l’Eglise. Nous demandons par conséquent que les chrétiens non catholiques comprennent et respectent le fait que pour nous, selon toute la tradition biblique établie, la communion eucharistique et la communion ecclésiale sont intimement liées et que par conséquent la communion eucharistique avec les chrétiens non catholiques n’est généralement pas possible. Plus encore, la concélébration œcuménique est exclue. Il faudrait de même éclaircir le fait que en vue du salut personnel l’admission de chrétiens non catholiques à l’Eucharistie, au sacrement de la Pénitence et à l’Onction des malades, dans des situations déterminées, à des conditions précises, est possible et même recommandée (UR 8, 15 ; Directoire œcuménique 129-131 ; CdC 844 § 3 et 4 ; CCEO 671 §4 ; Lettre encyclique Ut unum sint 46 ; Lettre encyclique Ecclesia de Eucaristia 46). Le synode insiste pour que les conditions présentées dans le Catéchisme de l’Eglise catholique (1398-1401) et dans son Compendium (293) soient observées. L’Eucharistie pour le monde Proposition 42 Eucharistie et mission Les fidèles sont invités à prendre conscience qu’une Eglise véritablement eucharistique est une Eglise missionnaire. De fait, l’Eucharistie est source de mission. Dans l’Eucharistie nous devenons toujours davantage disciples du Christ, écoutant la Parole de Dieu qui nous conduit à une rencontre communautaire avec le Seigneur à travers la célébration du mémorial de sa mort et de sa résurrection et à travers la communion sacramentelle avec Lui. Cette rencontre eucharistique se réalise dans l’Esprit Saint qui nous transforme et nous sanctifie. Elle réveille chez le disciple la ferme volonté d’annoncer aux autres, avec audace, ce qu’il a écouté et vécu, pour les conduire eux aussi à cette même rencontre avec le Christ. Le disciple, envoyé par l’Eglise, s’ouvre ainsi à une mission sans frontière. Proposition 43 Spiritualité eucharistique et sanctification du monde L’Eucharistie est à l’origine de toute forme de sainteté. Pour développer une spiritualité eucharistique profonde il est nécessaire que le peuple chrétien, qui rend grâce à travers l’Eucharistie, ait conscience de le faire au nom de la création tout entière, en aspirant à la sanctification du monde et en y travaillant. La vie chrétienne trouve son chemin dans la célébration eucharistique : l’offrande de soi, la communion et la solidarité sont des aspects de la « logiké latreia » (cf. Rm 12,1). Proposition 44 L’Eucharistie et les malades Nous considérons de première importance le fait de favoriser la célébration eucharistique pour les résurrection du Christ. L’Eucharistie, en tant que sommet de la vie chrétienne, est revêtue d’une signification spéciale liée à sa réception comme Saint Viatique. Du fait qu’elle entrouvre au malade la plénitude pascale on recommande d’en intensifier la pratique. Proposition 45 L’Eucharistie et les migrants En remerciant tous ceux qui oeuvrent dans ce secteur, le synode invite tous les évêques à étendre leur sollicitude pastorale aux migrants. Ces fidèles doivent être accueillis comme des membres du Corps du Christ, quelle que soit leur race, leur statut ou leur condition, notamment lors des célébrations eucharistiques. La charité du Christ nous presse pour que les autres Eglises locales et les instituts de vie consacrée aident généreusement les diocèses qui accueillent un grand nombre de migrants. Proposition 46 La cohérence eucharistique des hommes politiques et législateurs catholiques Les hommes politiques et les législateurs catholiques doivent se sentir particulièrement interpellés, dans leur conscience, bien formée, sur la grave responsabilité sociale de présenter et de soutenir des lois iniques. Il n’existe pas de cohérence eucharistique lorsque l’on promeut des lois qui vont contre le bien intégral de l’homme, contre la justice et le droit naturel. On ne peut pas séparer la sphère privée et la sphère publique, en s’opposant à la loi de Dieu et à l’enseignement de l’Eglise, et cela doit être considéré également par rapport à la réalité eucharistique (cf. 1 Co 11, 27-29). Qu’en appliquant cette directive les évêques témoignent des vertus de force et de prudence, en tenant compte des situations locales concrètes. Proposition 47 L’Eucharistie et l’écologie Que les chrétiens, renforcés par le sacrement de l’Eucharistie, s’engagent avec plus de décision à témoigner de la présence de Dieu dans le monde. Que l’Eglise encourage un changement de mentalité et de cœur, qui favorise une relation harmonieuse et responsable de l’être humain avec la création. Cette réflexion peut par ailleurs aider les chrétiens à faire le lien entre la doctrine sur la création et la doctrine sur la « création nouvelle » inaugurée dans la résurrection du Christ, nouvel Adam, qui a donné à l’Eglise la tâche de préparer la transformation de la création en « cieux nouveaux et terre nouvelle ». Proposition 48 Dimension sociale de l’Eucharistie Le sacrifice du Christ est un mystère de libération qui nous interpelle. C’est à travers l’engagement à transformer les structures injustes pour rétablir la dignité de l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, que l’Eucharistie devient dans la vie ce qu’elle signifie dans la célébration. Ce mouvement dynamique s’ouvre aux dimensions du monde : il met en question le processus de mondialisation qui souvent creuse l’écart entre pays riches et pays pauvres ; dénonce les puissances politiques et économiques qui dilapident les richesses de la terre ; rappelle les profondes exigences de la justice distributive face aux inégalités qui crient vers le ciel ; encourage les chrétiens à s’engager et à intervenir dans la vie politique et dans l’action sociale. Proposition 49 L’Eucharistie et la réconciliation de peuples en conflit L’Eucharistie est un sacrement de communion entre frères qui acceptent de se réconcilier dans le Christ, qui a fait des juifs et des grecs un seul peuple, détruisant le mur de haine qui les séparait (cf. Ep 2,14). Au cours de ce synode, plusieurs témoignages ont montré que, grâce aux célébrations eucharistiques, des peuples en conflit ont pu se rassembler autour de la Parole de Dieu, écouter son annonce prophétique de la réconciliation à travers le pardon gratuit, recevoir la grâce de la conversion qui permet la communion au même pain et à la même coupe. Jésus Christ, qui s’offre dans l’Eucharistie, renforce la communion entre les frères et, en particulier, presse ceux qui sont en conflit de hâter leur réconciliation à travers le dialogue et la justice. Cela permet de communier dignement au Corps et au Sang du Christ (cf. Mt 5,23-24). Conclusion Proposition 50 Verum Corpus natum de Maria Virgine L’Eglise voit en Marie, « Femme eucharistique », surtout au pied de la croix, son propre visage et le contemple comme un modèle irremplaçable de vie eucharistique ; sur l’autel, en présence du « verum Corpus natum de Maria Virgine », l’Eglise vénère la Très Sainte Vierge par la bouche du prêtre, et avec une reconnaissance spéciale. [Texte original italien – Traduction réalisée par Zenit] Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |