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 - 29 mars 2024 - Sainte Gladys
Publié le : 25 novembre 2014 Source : Zenit.org
 

 

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Parlement européen : un discours extraordinaire qui aura un relief historique

Pour le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, le discours du pape François au Parlement européen - soit pour plus de 500 millions d’Européens - est "un discours extraordinaire qui aura un relief historique".

Interrogé par la chaîne italienne catholique TV2000, le ministre italien a réagi "à chaud" juste après les paroles du pape François, ce mardi 25 novembre, devant le Parlement européen, à Strasbourg. Un témoignage d’autant plus important en ce semestre de présidence italienne de l’Union européenne.

Le ministre a fait observer qu’il s’agit d’un "pape qui vient de très loin, d’Amérique latine, très conscient de ce monde global, et qui redonne élan et espérance à une Europe définie, comme un peu vieillie et peureuse".

Et "ce pape qui vient de loin" vient donner à l’Europe "un élan pour récupérer ses racines et une vision" : ses paroles sont, ajoute le ministre italien un "encouragement pour les parlementaires et pour les gouvernements européen", un discours "extraordinaire".

Le pape, continue M. Gentiloni, indique à l’Europe "comment retrouver sa "mission", ses "références", ses "racines" et ses "valeurs".

La démocratie en Europe

A propos des paroles du pape sur la démocratie il fait aussi observer que c’est "une page d’extraordinaire actualité".

Le passage a été salué pas des applaudissements spontanés de l’assemblée. Rappelons les paroles du pape François : "Dans cette dynamique d’unité-particularité, se pose à vous, Mesdames et Messieurs les Eurodéputés, l’exigence de maintenir vivante la démocratie des peuples d’Europe. Il est connu qu’une conception uniformisante de la mondialité touche la vitalité du système démocratique, affaiblissant le débat riche, fécond et constructif des organisations et des partis politiques entre eux. On court ainsi le risque de vivre dans le règne de l’idée, de la seule parole, de l’image, du sophisme… et de finir par confondre la réalité de la démocratie avec un nouveau nominalisme politique. Maintenir vivante la démocratie en Europe demande d’éviter les « manières globalisantes » de diluer la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les fondamentalismes anhistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse. Maintenir vivante la réalité des démocraties est un défi de ce moment historique, en évitant que leur force réelle – force politique expressive des peuples – soit écartée face à la pression d’intérêts multinationaux non universels, qui les fragilisent et les transforment en systèmes uniformisés de pouvoir financier au service d’empires inconnus. C’est un défi qu’aujourd’hui l’histoire vous lance."

Le ministre Gentiloni souligne que le pape offre "une vision de l’Europe du retour à la dignité de l’homme et aux droits humains".

Mais le pape parle aussi de la démocratie et de la "nécessité pour les peuples de retrouver un espace, une voix, et que le jeu ne soit pas conduit par des multinationales sans racines" : le pape a proposé "une idée de démocratie confrontée à la mondialisation".

Il souligne que "l’Europe est le berceau de la démocratie" mais qu’elle doit "la confirmer face au risque de peuples qui perdent leur voix sur fond de mondialisation".

Le travail en Europe

Le pape a aussi été applaudi lorsqu’il a parlé de travail : "Il est temps de favoriser les politiques de l’emploi, mais il est surtout nécessaire de redonner la dignité au travail, en garantissant aussi d’adéquates conditions pour sa réalisation. Cela implique, d’une part, de repérer de nouvelles manières de conjuguer la flexibilité du marché avec les nécessités de stabilité et de certitude des perspectives d’emploi, indispensables pour le développement humain des travailleurs ; d’autre part, cela signifie favoriser un contexte social adéquat, qui ne vise pas l’exploitation des personnes, mais à garantir, à travers le travail, la possibilité de construire une famille et d’éduquer les enfants."

Pour M. Gentiloni, le pape s’est "fait l’interprète des préoccupations principales en Europe : l’éducation, la famille, l’environnement", mais le Parlement "a réagi à cette sollicitation" sur le travail. 

Il diagnostique deux "maladies de l’Europe soulignées par le pape : "la maladie d’idéaux, passage technocratie routine pour redécouvrir ses valeurs, ses racines" ; et la maladie du manque de travail ou du travail précaire, "peu stable, peu digne".

Le semestre de présidence  italienne

M. Gentiloni a souligné la convergence sur trois points entre le discours du pape François et trois directions de l’action de l’Italie pendant son semestre de présidence de l’Union européenne.

Alors que l’Europe souffre d’une "vision bureaucratique", elle est appelé à "redécouvrir son élan idéal", et pour cela il faut "parler aux Européens", comme la présidence italienne a cherché à le faire.

La préside s’est aussi dédiée à la volonté de "passer des règles de la seule austérité" à un discours sur "les investissements", la "croissance", le "travail".

Et parmi les choses rappelées par pape François, il souligne le passage du discours du pape sur l’immigration : "Il est nécessaire d’affronter ensemble la question migratoire. On ne peut tolérer que la Mer Méditerranéenne devienne un grand cimetière ! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’accueil et d’aide. L’absence d’un soutien réciproque au sein de l’Union Européenne risque d’encourager des solutions particularistes aux problèmes, qui ne tiennent pas compte de la dignité humaine des immigrés, favorisant le travail d’esclave et des tensions sociales continuelles. L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle et mettre en acte des législations adéquates qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ; si elle sait adopter des politiques justes, courageuses et concrètes qui aident leurs pays d’origine dans le développement sociopolitique et dans la résolution des conflits internes – cause principale de ce phénomène – au lieu des politiques d’intérêt qui accroissent et alimentent ces conflits. Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets."

La méditerranée, insiste le ministre italien "ne peut être cimetière". Pendant son semestre l’Italie a travaillé à "l’européanisation de la méditerranée" : le "flux" des migrants, comme les "interventions sur les causes de l’immigration". C’est, conclut-il, "une grande question qui concerne l’Europe entière".



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