C’est l’Esprit Saint, souffle de vie, qui donne leur élan aux chrétiens

ROME, Dimanche 9 octobre 2005 (ZENIT.org) – C’est à travers l’Esprit Saint que l’histoire des hommes a été façonnée. C’est l’Esprit Saint qui fait naître l’héroïsme jusqu’au sacrifice, des chrétiens et qui inspire le programme de vie de l’Eglise.

C’est le témoignage qu’ont donné Jesús Carrascosa, responsable du Centre international du mouvement Communion et Libération (CL), Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, et le père Marcial Maciel, fondateur de la Congrégation des Légionnaires du Christ et du mouvement « Regnum Christi », lors d’un congrès qui s’est déroulé à Lucca en Italie du 30 septembre au 2 octobre. Le thème du congrès était : « Les signes de l’Esprit au XXe siècle. Une relecture historique : le récit des témoins » (cf. www.lucca2005.org et www.rns-italia.it).

Jesús Carrascosa a fait parvenir un message au congrès, rappelant l’intervention de Mgr Luigi Giussani, fondateur du mouvement Communion et Libération décédé en février dernier, à l’occasion de la XXIe Convocation du Renouveau dans l’Esprit Saint de 1998.

« Les hommes de notre temps, écrivait Giussani, attendent de rencontrer des personnes pour lesquelles le Christ est un fait présent qui les changent, au point que toute la réalité ennemie se découvre amie, et toute circonstance devient bonne… ».

« Aujourd’hui, comme il y a deux mille ans, l’Esprit du Seigneur se répand dans le monde à travers des personnes. Il les choisit et les saisit pour diffuser la présence du Christ dans le temps et dans l’espace. Ce sont des personnes dont le témoignage est plus pénétrant, plus pédagogique, plus convainquant. Ainsi, l’action du baptême s’incarne dans le tempérament et l’histoire de celui qui est touché par l’Esprit Saint », ajoutait le fondateur de Communion et Libération.

Selon Jesús Carrascosa, « ces quelques lignes témoignent de la certitude d’avoir été saisis personnellement et individuellement par le Christ et d’être réunis dans un ensemble, sous la direction de l’Esprit, un ensemble porteur de salut pour l’humanité entière ».

Le témoignage du père Marcial Maciel, L.C. a été transmis par le père Alvaro Corcuera, directeur général de la Congrégation des Légionnaires du Christ. Dans son message au Congrès, le père Maciel évoque sa vocation née au cours de la persécution des « cristeros » au Mexique : « Déjà à l’époque, et de plus en plus au fil du temps, je me demandais quelle motivation poussait ces hommes et ces femmes à tout abandonner, y compris la vie, de façon parfois aussi cruelle ».

« La réponse au fond de mon cœur était toujours la même : ‘l’amour pour le Christ’. Le Christ Notre Seigneur était pour eux une personne vivante, qu’ils aimaient de tout leur cœur et pour qui ils étaient disposés à tout perdre, à condition de ne pas perdre la raison qui donnait un sens à tout et qui était pour eux Jésus Christ », a écrit le père Maciel.

Pour le fondateur des Légionnaires du Christ, c’est grâce à « l’action puissante de l’Esprit Saint » que ces chrétiens ont trouvé la force surnaturelle pour faire face aux dangers les plus épouvantables et endurer les pires tourments.

« Cette même force qui soutint les apôtres lorsqu’ils durent témoigner du Christ après la Pentecôte, et qui transforma ces hommes remplis de crainte, restés enfermés dans le cénacle par peur des juifs, en annonciateurs intrépides de l’Evangile », a-t-il observé.

« Se laisser guider par l’Esprit Saint, a-t-il poursuivi, signifie tout simplement se laisser pénétrer par la charité de Dieu envers l’humanité entière. Cela signifie vivre pleinement le commandement nouveau du Seigneur et témoigner de l’amour mutuel jusqu’à donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari a expliqué comment devenir instruments de l’Esprit Saint.

Elle a précisé que « lorsque Dieu prend une créature par la main, pour faire naître l’une de ses œuvres dans l’Eglise, la personne ne sait pas ce qu’elle devra faire. Elle est un instrument. Et je pense que cela peut être mon cas ».

Chiara Lubich raconte qu’elle n’a jamais su, au cours des 60 ans d’existence du mouvement, qu’elle était l’idée de Dieu. « Je n’avais pas de programme, je ne savais rien. L’idée de l’Oeuvre était en Dieu, le projet au Ciel », explique-t-elle.

Elle raconte qu’au cours de la deuxième guerre mondiale, elle était tourmentée par une question : « Mais il existe un idéal qui ne meurt pas, qu’aucune bombe ne peut détruire, auquel nous pouvons nous donner entièrement ? », à laquelle elle a fini par trouver la réponse : « Oui, Dieu ».

Le mouvement des Focolari s’est alors diffusé « sous l’impulsion de l’Esprit Saint », a expliqué la fondatrice, et selon « un dessein précis de Dieu, que nous avons toujours ignoré, mais qui se révèle progressivement ».

« Mais qui a suscité l’expansion mondiale du mouvement ? » s’interroge Chiara Lubich. « Le Christ présent dans ses membres, grâce à l’unité entre eux et l’Eucharistie. Et avec Lui, Marie, considérée depuis toujours notre mère, maîtresse, modèle, notre guide ».

« Mais le dessein de Dieu sur ce mouvement est-il terminé ? » s’interroge enfin Chiara Lubich. « L’expérience dit que nous verrons des choses nouvelles », conclut-elle.