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 - 17 mai 2024 - Saint Pascal Baylon
Publié le : 26 septembre 2005 Source :
 

 

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Le théologien Hans Küng a été reçu par le pape Benoît XVI

Le pape Benoît XVI a reçu samedi 24 septembre à Castel Gandolfo le théologien suisse contestataire Hans Kung, suspendu d’enseignement par le Vatican en 1979, a confirmé lundi le porte-parole du Saint-Siège. La rencontre entre les deux hommes s’est déroulée "dans un climat amical", souligne le communiqué Joaquin Navarro-Valls.

Le pape, ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, et le théologien, âgé de 77 ans, ont convenu de ne pas entrer dans le détail des questions doctrinales qui opposent le théologien suisse au magistère de l’Eglise.

Joaquin Navarro-Valls a précisé que le pape avait apprécié "l’effort" du professeur Küng de "contribuer à une reconnaissance renouvelée des valeurs morales essentielles de l’humanité", à travers le dialogue des religions et dans la rencontre avec la raison séculaire. Le pape et le théologien contestataire ont échangé sur la question de l’éthique mondiale et sur le dialogue de la raison des sciences naturelles avec la raison de la foi chrétienne.

"L’entretien s’est par conséquent concentré sur deux thématiques qui ont récemment revêtu un intérêt particulier pour le travail de Hans Küng, a poursuivi Navarro-Valls, la question de l’éthique mondiale - ou Weltethos - et le dialogue de la raison des sciences naturelles avec la raison de la foi chrétienne".

"Le professeur Küng a souligné que son projet de Weltethos n’est en aucun cas une construction intellectuelle abstraite ; y sont plutôt mis en lumière les valeurs morales autour desquelles convergent les grandes religions du monde, malgré toutes les différences, et le fait qu’il peut y avoir des critères valides perceptibles - attendu sa bien-fondée raison d’être - à la raison séculaire", a expliqué le directeur de la salle de presse vaticane.

"Le pape a apprécié l’effort du professeur Küng de contribuer à une reconnaissance renouvelée des valeurs morales essentielles de l’humanité, à travers le dialogue des religions et dans la rencontre avec la raison séculaire", a-t-il encore déclaré. "Il a souligné que l’engagement pour une conscience renouvelée des valeurs qui soutiennent la vie humaine est aussi un objectif important de son pontificat". "En même temps, le pape a réaffirmé son accord concernant la tentative du professeur Küng de raviver le dialogue entre foi et sciences naturelles et de faire valoir, vis-à-vis de la pensée scientifique, la conscience et la nécessité de la Gottesfrage (la question autour de Dieu)", a ajouté Joaquin Navarro-Valls.

"De son côté, le professeur Küng a exprimé son approbation concernant les efforts du pape en faveur du dialogue des religions, et aussi autour de la rencontre avec les différents groupes sociaux du monde moderne", a conclu le porte-parole du Saint-Siège.

Le théologien et philosophe Küng a participé au Concile Vatican II, tout comme Joseph Ratzinger. Nommé par le pape Jean XXIII, il était consultant officiel en théologie. Mais il a déclenché plus tard des débats controversés dans l’Eglise catholique.

Le Vatican lui a d’ailleurs retiré en 1979, la permission officielle d’enseigner au nom de l’Eglise. Hans Küng "ne peut plus être considéré comme un théologien catholique", pour s’être "écarté de la vérité de la foi catholique", déclara alors la Congrégation pour la doctrine de la foi. Mais l’université de Tübingen, en Allemagne, créa pour lui une chaire d’études oecuméniques pour qu’il continue son travail. Le théologien controversé critiquait vivement la papauté et son infaillibilité, accusant en 1998 les évêques allemands "d’obéissance servile" à l’égard de ce qu’il appelait le "Kremlin romain". Il dénonça aussi sans cesse le conservatisme de Jean Paul II et du cardinal allemand Joseph Ratzinger, devenu préfet pour la Congrégation de la doctrine de la foi en 1981.

Hans Küng s’est montré très critique face au nouveau pape, qualifiant le choix du collège des cardinaux d’"immense déception" pour de nombreux fidèles qui espéraient un pape pastoral et réformateur. Il a cependant expliqué qu’"on doit attendre", car "le service pétrinien dans l’Eglise catholique est un tel défi qu’il peut changer toute personne". Il faut laisser "une chance" au nouveau souverain pontife, avait-il cependant aussi déclaré le 19 avril 2005, les premiers signaux étant pour lui aussi "très parlants". "Le nouveau pape devra garantir l’égalité de l’homme et de la femme à tous les niveaux de l’Eglise et promouvoir l’œcuménisme", avait-il encore estimé.

Le théologien suisse a une certaine renommée et influence dans le monde. Il a rédigé l’avant-projet de la Déclaration pour une éthique mondiale du parlement des religions du monde qui s’est tenu à Chicago en 1993. Il a reçu le 11 mai 2005, le 22e prix pour la paix de la Fondation bouddhiste japonaise pour la paix Niwano. Ce prix lui a été remis "pour sa contribution et sa coopération au dialogue interreligieux". Acteur de paix, "il a gagné la reconnaissance dans le monde entier", avait alors expliqué la Fondation qui le considère "comme l’un des plus importants théologiens du 20e siècle".

Auteur de nombreux ouvrages, Hans Küng, né le 19 mars 1928 à Sursee, dans le canton de Lucerne, a été ordonné prêtre le 10 octobre 1954. Il est également président en Allemagne et en Suisse de la Fondation Weltethos ou Fondation pour une éthique mondiale. En octobre 2004, le théologien avait fêté ses 50 ans de sacerdoce.

Source : Apic


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