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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
Publié le : 30 mars 2009 Source : Zenit.org
 

 

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« Contre le SIDA, l’éducation, plus efficace que le préservatif »

ROME, Lundi 30 mars 2009 (ZENIT.org) - « Contre le SIDA, l’éducation est plus efficace que le préservatif » : cette « rencontre avec le frère Giusti, depuis trente ans en Ouganda » est publiée par L’Osservatore Romano en italien du 22 mars 2009 et a été traduite par la Conférence des évêques de France qui présente l’entretien. 

Dans son édition du 22 mars 2009, L’Osservatore Romano, le quotidien officiel du Saint-Siège, publie une étude sur les campagnes « ABC » de lutte contre le SIDA menées en Afrique subsaharienne. L’interview de frère Daniel Giusti, médecin pendant 30 ans en Ouganda, explique pourquoi, dans ce pays, la fréquence d’infection est passée de 15% en 91 à 5% en 2001. 

En région subsaharienne, on compte 10% de la population mondiale et 66% des habitants de la planète contaminés par le SIDA, des chiffres impressionnants. Toutefois, au cours de ces dernières années, dans certains pays de la région, on a remarqué une diminution décisive de la fréquence des infections chez les adultes. 

Le « modèle abc », basé sur une campagne qui promeut l’abstinence sexuelle - en particulier pour les plus jeunes -, la fidélité dans le couple, et uniquement en dernier ressort l’usage du préservatif, s’est révélé efficace. 

Comme l’expliquent les docteurs Filippo Ciantia et Pier Alberto Bertazzi dans un article paru dans le quotidien en ligne ilsussidiario.net, en Ouganda, en particulier, la fréquence des infections par le VIH dans la population est passée de 15% en 1991 à 5% en 2001. La méthode a été étudiée avec intérêt au cours de ces dernières années et discutée dans des revues internationales telles que « The Lancet », « Science », « British Medical Journal ». 

Le frère combonien Daniele Giovanni Giusti, est médecin et a une expérience de trente ans en Ouganda. Il a travaillé pendant vingt ans dans divers hôpitaux du pays. Au cours des dix dernières années, il a été chargé de la coordination des services sanitaires de l’Église catholique ougandaise. C’est donc un témoin oculaire de ce qui se passe actuellement dans cette région d’Afrique. 

Interview du frère Daniele Giovanni Giusti 

L’OR : C’est donc l’unique stratégie efficace dans la lutte contre le SIDA en Afrique ? 

Frère Giusti : Le préservatif a fonctionné dans des épidémies circonscrites et entre groupes particuliers : prostituées, homosexuels et drogués. Mais il n’en est pas de même en d’autres cas.

Dire que le préservatif est la stratégie la meilleure dans des épidémies mûres, c’est-à-dire répandues dans la population en général, c’est se fourvoyer.

Il faut tenir compte de l’expérience particulière faite en Ouganda et citée unanimement comme une des victoires dans la lutte contre le SIDA.

La campagne de conscientisation a été centrée sur le modèle abc. On demande l’abstinence aux personnes encore insuffisamment mûres pour exprimer leur sexualité (adolescents et jeunes), on préconise la fidélité avec le partenaire de préférence à la promiscuité pour les personnes sexuellement actives, et - pour ceux qui n’entrent pas dans ces deux premières catégories - l’utilisation du préservatif en remplacement. Le gouvernement ougandais a soutenu cette campagne en dépit de nombreuses pressions. C’est ce qui a permis de vaincre ce défi. Ceux qui soutiennent qu’on obtient des résultats par l’usage des préservatifs disent une chose fausse.

L’expérience sur le terrain dit le contraire. Le facteur principal de ce succès résulte de l’éducation et du changement de comportement. 

L’OR : Quelle a été la réponse de la population ? 

Frère Giusti : Nous avons constaté une hausse de l’âge du début de la sexualité chez la population jeune, et une diminution du nombre de partenaires chez les personnes sexuellement actives. Ceci a causé un abaissement de ce qui prévalait, c’est-à-dire que le virus se transmet moins dans la population. Le préservatif a bien été utilisé, mais de façon dérisoire, et il n’a donc pas influencé de façon significative les résultats obtenus. 

L’OR - En substance, l’éducation est-elle la vraie réponse à l’épidémie ? 

Frère Giusti  L’éducation transmet une conception de la personne humaine qui aide au changement. On se fonde sur la fidélité et le bon sens de la personne. On explique ce que le risque comporte, ce qui le réduit et ce qui l’élimine. L’abstinence annule le risque dans les cas de transmission par voie sexuelle. C’est la stratégie la plus forte. Si l’on donne aux jeunes un message consistant, ils changent leur comportement sexuel. La fidélité dans le rapport sexuel réduit le risque. Si les deux partenaires sont fidèles, le risque est notablement réduit. L’usage du préservatif réduit le risque mais ne l’élimine pas. 

L’OR : Que disent les grandes agences internationales engagées dans la lutte contre le SIDA ? 

Frère Giusti : Par le passé, les agences internationales avaient épousé la ligne de l’usage du préservatif. Aujourd’hui, même si c’est en sourdine, la stratégie est en train de changer. L’expérience sur le terrain a démontré que dans les pays où l’on a tout misé sur le préservatif, on n’a pas obtenu - dans la population générale - des résultats aussi satisfaisants que ceux de l’Ouganda. La propagande pour l’usage du préservatif ne tient pas compte de la mentalité de la population ni de la manière dont celle-ci reçoit les messages.



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