Publié le : 14 décembre 2008 Source : Zenit.org
Les newsDiscours de Benoît XVI aux universitaires
ROME, Dimanche 14 décembre 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le discours que le pape Benoît XVI a adressé aux étudiants des universités de Rome, à l’occasion de la traditionnelle rencontre, dans la basilique Saint-Pierre, avant Noël. Il est intervenu à la fin de la messe qui a été présidée par le cardinal Agostino Vallini, vicaire de Benoît XVI pour le diocèse de Rome. Messieurs les cardinaux, Madame le ministre, et éminentes autorités, Vénérés frères, Illustres recteurs et professeurs, Chers étudiants ! L’approche de Noël m’offre l’occasion, toujours appréciée, de rencontrer le monde universitaire romain. Je salue cordialement le cardinal Agostino Vallini, mon vicaire pour le diocèse de Rome, ainsi que le cardinal George Pell, archevêque de Sydney, dont la présence nous ramène par l’esprit et le cœur à l’inoubliable expérience de la Journée mondiale de la Jeunesse du mois de juillet dernier. Le passage de l’icône de Marie Sedes Sapientiae de la délégation roumaine à la délégation australienne nous rappelle que ce grand « réseau » de jeunes dans le monde entier est toujours actif et en mouvement. Je remercie le recteur de l’Université La Sapienza de Rome et l’étudiante qui m’ont salué au nom de tous. Je remercie pour sa présence également le ministre pour l’Université et de la Recherche, en formant les meilleurs vœux pour ce secteur, si important pour la vie du pays. J’adresse un salut particulier aux étudiants israéliens et palestiniens qui étudient à Rome grâce aux subventions de la région du Latium et des universités romaines, ainsi qu’aux trois recteurs qui ont participé hier à la rencontre sur le thème : « De Jérusalem à Rome pour construire un nouvel humanisme ». Chers amis, cette année, l’itinéraire préparé pour vous, étudiants universitaires du diocèse de Rome, se conjugue de façon opportune avec l’année Saint-Paul. Le bimillénaire de la naissance de l’Apôtre des nations aide toute l’Eglise à redécouvrir sa vocation missionnaire fondamentale et, dans le même temps, à puiser à pleines mains au trésor théologique et spirituel inépuisable des Lettres de saint Paul. Moi-même, comme vous le savez, je développe chaque semaine un cycle de catéchèses sur ce thème. Je suis convaincu que pour vous aussi, tant sur le plan personnel que sur celui de l’expérience communautaire, et de l’apostolat à l’université, la confrontation avec la figure et le message de saint Paul constitue une occasion très enrichissante. Pour cette raison, je vous remettrai tout à l’heure la Lettre aux Romains, expression suprême de la pensée paulinienne et signe de sa considération particulière pour l’Eglise de Rome, ou - pour utiliser les paroles du salut initial de la Lettre - pour « tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome, aux saints par vocation » (Rm 1, 7). La Lettre aux Romains - certains des professeurs ici présents le savent bien - est sans aucun doute l’un des textes les plus importants de la culture de tous les temps. Mais elle est et demeure principalement un message vivant pour l’Eglise vivante, et en tant que tel, je le remets ce soir entre vos mains. Puisse cet écrit, jailli du cœur de l’Apôtre, devenir une nourriture substantielle pour votre foi, en vous conduisant à croire davantage et mieux, et également à réfléchir sur vous-mêmes, pour arriver à une foi « pensée » et en même temps, pour vivre cette foi, en la mettant en pratique selon la vérité du commandement du Christ. Ce n’est qu’ainsi que la foi que l’on professe devient « crédible » également pour les autres, qui sont conquis par le témoignage éloquent des faits. Laissez Paul vous parler, professeurs et étudiants de la Rome d’aujourd’hui, et vous faire participer à l’expérience qu’il a faite personnellement : c’est-à-dire que l’Evangile de Jésus Christ est « une force de Dieu pour le salut de tout homme qui croit » (Rm 1, 16). L’annonce chrétienne, qui fut révolutionnaire dans le contexte historique et culturel de Paul, eut la force d’abattre le « mur de séparation » qui existait entre juifs et païens (cf. Ep 2, 14 ; Rm 10, 12). Elle conserve une force de nouveauté toujours actuelle, en mesure d’abattre d’autres murs qui recommencent à s’élever dans tous les contextes et à toutes les époques. La source de cette force réside dans l’Esprit du Christ, auquel Paul fait appel de façon consciente. Aux chrétiens de Corinthe, il déclare ne pas compter, dans sa prédication, « sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (1 Co 2, 4). Et quel était le cœur de son annonce ? Il s’agissait de la nouveauté du salut apporté par le Christ à l’humanité : dans sa mort et sa résurrection, le salut est offert à tous les hommes sans distinction. Offert, pas imposé. Le salut est un don qui demande toujours à être accueilli personnellement. Tel est, chers jeunes, le contenu essentiel du Baptême qui vous est proposé cette année comme Sacrement à redécouvrir, et, pour certains d’entre vous, à recevoir ou à confirmer par un choix libre et conscient. Précisément dans la Lettre aux Romains, au chapitre 6, se trouve une formulation géniale de la signification du Baptême chrétien. « Ou bien ignorez-vous - écrit saint Paul - que, baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous avons été baptisés ? » (Rm 6, 3). Comme vous pouvez facilement le comprendre, il s’agit d’une idée très profonde, qui contient toute la théologie du mystère pascal : la mort du Christ, par la puissance de Dieu, est source de vie, source inépuisable de renouveau dans l’Esprit Saint. Etre « baptisés dans le Christ » signifie être plongés spirituellement dans la mort qui est l’acte d’amour infini et universel de Dieu, capable de racheter chaque personne et chaque créature de l’esclavage du péché et de la mort. Saint Paul, en effet, poursuit ainsi : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle » (Rm 6, 4). Dans la Lettre aux Romains, l’Apôtre nous communique toute sa joie en raison de ce mystère, lorsqu’il écrit : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? (...) Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 35.38-39). Et ce même amour est ce en quoi consiste la vie nouvelle du chrétien. Ici aussi, saint Paul réalise une synthèse impressionnante, toujours fruit de son expérience personnelle : « Celui qui aime autrui - écrit-il - a de ce fait accompli la Loi (...) La charité est donc la Loi dans sa plénitude » (Rm 13, 8.10). Voici, chers amis, ce que je vous confie ce soir. Il s’agit d’un message de foi, certes, mais dans le même temps une vérité qui illumine l’esprit, l’élargissant selon les horizons de Dieu ; il s’agit d’une vérité qui oriente la vie réelle, car l’Evangile est le chemin pour parvenir à la plénitude de la vie. Jésus a déjà parcouru ce chemin, et ce chemin est d’ailleurs lui-même, qui du Père est venu jusqu’à nous afin que nous puissions à travers lui arriver au Père. Tel est le mystère de l’Avent et de Noël. Que la Vierge Marie et saint Paul vous aident à l’adorer et à le faire vôtre avec une foi et une joie profondes. Merci à vous tous de votre présence. En vue des fêtes de Noël qui sont désormais proches, je forme pour chacun de vous des vœux cordiaux, que j’étends volontiers à vos familles et aux personnes qui vous sont chères. Joyeux Noël ! © Copyright du texte original en italien : Librairie Editrice du Vatican Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |