L’Eglise ne fait pas de politique quand elle défend la dignité humaine

ROME, Vendredi 5 décembre 2008 (ZENIT.org) - L’Eglise ne fait pas de politique lorsqu’elle accomplit sa mission de défendre la dignité de la personne, a déclaré Benoît XVI dans son discours au nouvel ambassadeur d’Argentine près le Saint-Siège qui lui a présenté ce vendredi ses lettres de créance.

L’objectif de l’Eglise, a expliqué le pape à Juan Pablo Cafiero, est de coopérer avec les différentes instances sociales pour promouvoir « la justice, la paix, la réconciliation, la solidarité ».

Après avoir demandé à l’ambassadeur de transmettre son salut cordial à la présidente de l’Argentine Cristina Fernández de Kirchner, le pape a expliqué que « dans l’exercice de la mission qui lui est propre, l’Eglise cherche à tout moment à promouvoir la dignité de la personne et à l’élever de manière intégrale pour le bien de tous ».

Le pape a expliqué que la foi en Jésus Christ a été à l’origine de nombreuses initiatives bénéfiques aussi bien dans les diocèses qu’à travers des instituts religieux ou des associations de laïcs.

Ainsi, a-t-il poursuivi, « en se concentrant particulièrement dans le domaine spirituel et moral, la sollicitude et l’activité de l’Eglise, a rayonné également et avec une intensité particulière dans les domaines de la santé, de la culture, de l’éducation, du travail et de l’attention aux nécessiteux ».

Benoît XVI a ainsi montré que la liberté religieuse n’a pas seulement une dimension privée et personnelle mais aussi sociale.

« Le seul but de la communauté catholique, à travers ses œuvres, est de donner un témoignage de charité et de projeter sur les consciences la lumière de l’Evangile, afin que l’homme trouve une plénitude de vie qui se traduise par une conduite individuelle digne et une coexistence responsable et harmonieuse de compréhension réciproque et de pardon », a-t-il expliqué.

Le successeur de Pierre a encouragé à « éviter les comportements qui nuisent à la fraternité et à l’entente mutuelle, en favorisant au contraire ce qui encourage le sens de responsabilité civique en vue du bien de toute la société ».

« Sans prétendre se transformer en un sujet politique, l’Eglise aspire, avec l’indépendance de son autorité morale, à coopérer fidèlement et ouvertement avec tous les responsables de l’ordre temporel au noble dessein de parvenir à une civilisation de justice, de paix, de réconciliation, de solidarité et de ces autres normes que l’on ne pourra jamais abolir ni laisser à la merci de consensus partisans, car elles sont gravées dans le cœur humain et répondent à la vérité », a expliqué Benoît XVI.

En ce sens, a-t-il poursuivi, « la présence de Dieu aussi bien dans la conscience de chaque homme que dans le domaine public est un soutien ferme pour le respect des droits fondamentaux de la personne et l’édification d’une société fondée sur ces droits ».

Le pape a lancé un réel appel à renforcer le dialogue et la collaboration entre les autorités argentines et l’épiscopat du pays pour le bien commun de toute la population.

Selon certaines statistiques, 92% des Argentins seraient catholiques, 2% protestants, 2% juifs et 4% d’autres croyances. Le pays compte 40 millions d’habitants.