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 - 21 novembre 2024 - Présentation de la Vierge Marie
Publié le : 7 mars 2008 Source : Zenit.org
 

 

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Discours de Benoît XVI sur le sacrement de la réconciliation

ROME, Vendredi 7 mars 2008 (ZENIT.org) - « Ce n’est pas le péché qui est au cœur de la célébration sacramentelle, mais la miséricorde de Dieu, qui est infiniment plus grande que toute notre faute », rappelle Benoît XVI aux participants d’un cours sur la confession organisée par la Pénitencerie apostolique.

En même temps, le pape rappelait que « si, tout en étant animés par le désir de suivre Jésus, on ne se confesse pas régulièrement, on risque peu à peu de ralentir le rythme spirituel jusqu’à l’affaiblir toujours davantage et peut-être même de l’éteindre ».

Monsieur le Cardinal,

Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,

Chers pénitenciers des basiliques romaines,

Je suis heureux de vous accueillir, alors que s’achève le cours sur le for interne que la pénitencerie apostolique promeut depuis plusieurs années au cours du carême. Avec un programme soigneusement préparé, cette rencontre annuelle rend un précieux service à l’Eglise et contribue à maintenir vivant le sens de la sainteté du sacrement de la réconciliation. J’adresse par conséquent mes remerciements cordiaux à ceux qui l’organisent et en particulier le Grand Pénitencier, le cardinal James Francis Stafford, que je salue en le remerciant aussi pour les paroles courtoises qu’il m’a adressées. Avec lui, je salue et je remercie le régent et le personnel de la Pénitencerie, ainsi que les religieux distingués de différents ordres qui confèrent le sacrement de la Pénitence dans les basiliques papales de la Ville. Je salue en outre les participants du cours.

Le carême est un temps propice s’il en est pour méditer sur la réalité du péché à la lumière de l’infinie miséricorde de Dieu, que le sacrement de la Pénitence manifeste dans sa forme la plus haute. Je saisis donc volontiers l’occasion pour proposer à votre attention certaines réflexions sur l’administration de ce sacrement à notre époque, qui perd hélas de plus en plus le sens du péché. Il faut aujourd’hui faire faire à qui se confesse l’expérience de cette tendresse divine envers les pécheurs repentis que tant d’épisodes évangéliques montrent avec des accents d’émotion intense. Prenons, par exemple, la fameuse page de l’évangile de Luc qui présente la pécheresse pardonnée (cf. Lc 7,36-50). Simon, pharisien et riche « notable » de la ville, donne chez lui un banquet en l’honneur de Jésus. De façon inattendue, au fond de la salle, entre une personne qui n’était pas invitée, ni prévue : une prostituée bien connue. Le malaise des personnes présentes est compréhensible, mais la femme ne semble cependant pas s’en préoccuper. Elle avance, et, de façon plutôt furtive, elle s’arrête aux pieds de Jésus. Elles sont parvenues à son oreille ses paroles de pardon et d’espérance pour tous, même pour les prostituées ; elle est bouleversée, et demeure silencieuse. Elle baigne de ses larmes les pieds de Jésus, les essuie de ses cheveux, les embrasse et les oint d’un parfum suave. En agissant ainsi, la pécheresse veut exprimer l’affection et la reconnaissance qu’elle nourrit envers le Seigneur, par des gestes qui lui sont familiers, même s’ils sont socialement censurés.

Devant l’embarras général, c’est Jésus lui-même qui affronte la situation : « Simon, j’ai quelque chose à te dire ». « Parle, Maître », lui répond le maître de maison. Nous connaissons tous la réponse de Jésus par une parabole que nous pourrions résumer par ces paroles que le Seigneur dit en substance à Simon : « Tu vois ? Cette femme sait qu’elle est pécheresse et, mue par l’amour, elle demande compréhension et pardon. Toi, au contraire, tu penses être juste, et tu es peut-être convaincu de ne rien avoir de grave à te faire pardonner ».

Le message qui transparaît dans ce passage évangélique est éloquent : à qui aime beaucoup, Dieu pardonne tout. Qui place sa confiance en lui-même et dans ses propres mérites est comme aveuglé par son moi et son cœur s’endurcit dans le péché. Qui au contraire se reconnaît faible et pécheur met sa confiance en Dieu et obtient de lui grâce et pardon. Tel est justement le message qu’il faut transmettre : ce qui compte le plus c’est de faire comprendre que dans le sacrement de la réconciliation, quel que soit le péché commis, si on le reconnaît humblement, et si l’on vient trouver avec confiance le prêtre confesseur, on fait toujours l’expérience de la joie pacificatrice du pardon de Dieu. Dans cette perspective, votre cours assume une importance notable, parce qu’il vise à préparer des confesseurs bien formés du point de vue doctrinal et capables de faire faire aux pénitents l’expérience de l’amour miséricordieux du Père céleste. N’est-il pas vrai que l’on assiste aujourd’hui à une certaine désaffection de ce sacrement ? Lorsque l’on insiste seulement sur l’accusation des péchés, qui doit pourtant être là, et il faut aider les fidèles à en comprendre l’importance, on risque de reléguer au second plan ce qui est central, c’est-à-dire la rencontre personnelle avec Dieu, Père de bonté, et de miséricorde. Ce n’est pas le péché qui est au cœur de la célébration sacramentelle, mais la miséricorde de Dieu, qui est infiniment plus grande que toute notre faute.

L’engagement des pasteurs, et spécialement des confesseurs, doit être aussi celui de mettre en évidence le lien étroit existant entre le sacrement de la Réconciliation et une existence orientée avec décision vers la conversion. Il convient qu’entre la pratique du sacrement de la Confession et une vie visant à suivre sincèrement le Christ s’instaure une sorte de « cercle vertueux » que l’on ne peut arrêter, dans lequel la grâce du sacrement soutienne et alimente l’engagement à être de fidèles disciples du Seigneur. Le temps du carême, dans lequel nous nous trouvons, nous rappelle que notre vie chrétienne doit tendre toujours à la conversion et lorsque l’on a souvent recours au sacrement de la Réconciliation, l’aspiration à la perfection évangélique reste vivante chez le croyant. Si cette aspiration incessante disparaît, la célébration du sacrement risque hélas de devenir quelque chose de formel qui n’a pas d’incidence sur le tissu de la vie quotidienne. D’autre part, si, tout en étant animés par le désir de suivre Jésus, on ne se confesse pas régulièrement, on risque peu à peu de ralentir le rythme spirituel jusqu’à l’affaiblir toujours davantage et peut-être même l’éteindre.

Chers frères, il n’est pas difficile de comprendre la valeur qu’a dans l’Eglise votre ministère de dispensateurs de la miséricorde divine pour le salut des âmes. Suivez et imitez l’exemple de tant de saints confesseurs qui, par leur intuition spirituelle, aidaient les pénitents à se rendre compte que la célébration régulière du sacrement de la Pénitence, et la vie chrétienne visant à la sainteté sont des composantes inséparables d’un même itinéraire spirituel pour tout baptisé. Et n’oubliez pas d’être vous-mêmes des exemples d’une vie chrétienne authentique. Que la Vierge Marie, Mère de miséricorde et d’espérance, vous aide, vous qui êtes ici présents, et tous les confesseurs à exercer avec zèle et avec joie ce grand service dont dépend si intensément la vie de l’Eglise. Je vous assure de mon souvenir dans la prière et je vous bénis avec affection.

© Copyright du texte original plurilingue : Librairie Editrice du Vatican
Traduction réalisée par Zenit



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