Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 17 mai 2024 - Saint Pascal Baylon
Publié le : 17 mai 2005 Source : Zenit.org
 

 

Les news

Les cardinaux Carles et Meisner partagent l’émotion des journées du conclave

ROME, Mardi 17 mai 2005 (ZENIT.org) - Le cardinal Ricard Maria Carles et le cardinal Joachim Meisner, tous deux électeurs lors du récent conclave, ont voulu partager - tout en respectant le serment du secret - les émotions et les expériences qu’ils ont vécu au cours du mois d’avril au Vatican.

C’est lors d’une rencontre de l’Association E-Cristians, organisée jeudi 5 mai, que le cardinal Carles, archevêque émérite de Barcelone, a partagé son expérience du conclave et des congrégations générales des cardinaux, qui ont précédé le conclave.

« Lors des réunions qui ont précédé le conclave, a-t-il raconté, le matin, chaque cardinal pouvait intervenir 7 minutes. Ces occasions permettaient d’approfondir notre connaissance les uns des autres, et de retrouver certains cardinaux rencontrés à plusieurs reprises au cours de l’année lors des assemblées des différents dicastères ou autres bureaux auxquels appartiennent les cardinaux. Les cardinaux émérites, âgés, qui ne votent pas, étaient également présents. Au total, 180 personnes à peu près. Ces journées servaient à faire plus amplement connaissance », rapporte forumlibertas.com.

« Les discussions au cours de ces douze jours ont eu pour but d’offrir un panorama du monde et de l’Eglise », parce qu’étaient présentes « des personnes de toutes les races, pays, cultures, qui exposaient les problèmes et les aspects positifs de leur pays et de leur Eglise » a-t-il déclaré.

« Lors de ces journées nous ne voulions pas parler du profil du nouveau pape. Nous parlions de l’Eglise. Vivre cela a été une grâce de Dieu » a reconnu le cardinal Carles.

« Lors des douze premiers jours du pré-conclave, on a expliqué aux cardinaux quel été l’ordre d’entrée dans les réunions, la place assise attribuée, la porte utilisée, le nom de ces portes... Le cardinal Somalo, en tant que Camerlingue, se trouvait à gauche, le cardinal Ratzinger, en tant que Doyen du Collège, à droite... Amusé, le cardinal Ratzinger a dit : « C’est assez drôle, mais après vingt ans de vie ici, je n’apprends qu’aujourd’hui le nom de la porte par laquelle nous devons entrer », a raconté le cardinal Carles.

« Au cours de ces journées nous ne faisions qu’une seule pause de 10 minutes et nous n’avions que de l’eau à boire » a-t-il ajouté.

L’archevêque émérite de Barcelone reconnaît qu’il n’aurait jamais pensé « vivre l’expérience d’un conclave ». « Nous, les 115 cardinaux, étions conscients du fait que nous devions choisir, avec l’aide de l’Esprit Saint, celui qui aurait gouverné les 1.100 millions de catholiques ».

« Après l’arrivée des électeurs dans la Chapelle Sixtine, a poursuivi le cardinal, le serment est un moment très émouvant. Et pas seulement le premier, au moment d’entrer en conclave, celui que l’on a pu voir à la télévision. Chaque matin et chaque après-midi, avec le bulletin en main, lorsque l’on montait à l’autel et que l’on voyait le Christ du Jugement universel, entouré des fresques de la Chapelle Sixtine... nous prononcions la formule : « ‘je prends le Christ Seigneur à témoin, lequel me jugera, que je donne mon vote à celui que je considère le plus apte à être élu’. Quand vous vous trouvez là, il n’existe ni lobbies, ni groupes de pression, ni sympathies, rien de tout cela ! ».

« Quand 115 personnes de races et de cultures différentes se mettent d’accord lors du quatrième scrutin, c’est que l’Esprit Saint agit. On ne vote pas par sympathie ou proximité de culture ; c’est l’Esprit qui parlait ».

Pour le cardinal, c’est à 17.30 « exactement » le 19 avril que les deux tiers des votes nécessaires pour l’élection valide du pape ont été atteints. Des applaudissements ont retenti. Mais le comptage n’était pas encore terminé et les scrutateurs ont demandé le silence jusqu’à la fin du dépouillement.

« Lorsqu’un candidat obtient les deux tiers des votes, le Doyen du Collège cardinalice lui demande s’il accepte la charge - a expliqué le cardinal Carles -. Dans ce cas, toutefois, le Doyen était le cardinal Ratzinger ; ainsi la question fut posée par le Vice-Doyen, le cardinal Sodano, Secrétaire d’Etat. Et le cardinal Ratzinger a répondu en latin : « Malgré mon indignité, par obéissance j’accepte ». Après avoir annoncé son nom, le pape a expliqué en latin les raisons de son choix : « L’admiration qu’il portait à Benoît XV, qu’il considérait comme un maître ».

Après avoir accepté, le nouveau pape s’est retiré dans le salon des larmes jouxtant la chapelle Sixtine pour revêtir l’habit blanc : « De retour dans la chapelle Sixtine, tous les cardinaux ont embrassé le pape. A ce moment-là j’ai vu le cardinal Meisner qui pleurait comme un enfant, profondément ému. On voyait que c’était son ami. »

« Je connais le pape depuis 35 ans (il est intelligent comme douze professeurs et dévot comme un premier communiant) et nous sommes amis » a expliqué à son tour le cardinal Meisner dans une interview donnée mercredi 4 mai au quotidien espagnol « La Razon ».

« Quand j’ai vu qu’à 78 ans, un âge ou d’autres sont à la retraite, le cardinal Ratzinger acceptait avec tant de grâce et d’intelligence une mission si importante, j’ai été très ému et j’ai éclaté en sanglots. Je suis un homme et pas une machine. Et un homme qui a un cœur peut pleurer » a souligné le cardinal Meisner.

En tant qu’archevêque de Cologne, le cardinal Meisner sera le grand amphitryon de la XXème Journée mondiale de la Jeunesse, à laquelle Benoît XVI participera. Le cardinal Meisner voulait, dit-il, profiter du moment où les cardinaux félicitaient le pape, pour l’inviter à l’événement, mais l’émotion l’en a empêché.

« J’ai été le premier cardinal allemand à faire vœu de fidélité au pape, poursuit le cardinal dans son entretien au quotidien espagnol. Je voulais lui dire : « Saint-Père, soyez le bienvenu à Cologne » mais l’émotion a été plus forte, et c’est le pape lui-même qui m’a dit : ‘Je vais à Cologne et je suis heureux d’y aller’. Je n’ai pas eu besoin de l’inviter . Il s’est auto-invité, et cela est juste ainsi ! »

« Lorsque le moment est arrivé d’annoncer à l’Eglise et au monde qui était le nouveau pape, raconte toujours le cardinal Carles, le cardinal protodiacre, le card. Medina, chilien, d’aspect austère mais doté d’un caractère bon enfant, nous a expliqué qu’il avait sciemment observé un moment d’attente après avoir prononcé l’Habemus Papam’ et avait répété exprès à deux reprises le terme ‘eminentissimo’... c’était exactement ce qu’il fallait faire ».

« De retour à la résidence sainte Marthe (où les électeurs logeaient pendant le conclave) après l’élection, les sœurs et le personnel de service de la maison applaudissaient comme si nous avions gagné quelque chose » se souvient Mgr Meisner.

« Le Saint-Père saluait tout le monde, et les sœurs et les femmes de service lui baisaient la main, tandis que lui les embrassait sur le visage. Voilà celui que l’on appelle « le grand inquisiteur ! » a conclu le cardinal Carles.



Zenit.org, 2006. Tous droits réservés
- Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter :
www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org
- Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici
Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales