Publié le : 6 mai 2005 Source : Zenit.org
Les newsInauguration de la Maison de Pauline -Marie JaricotROME, Vendredi 6 mai 2005 (ZENIT.org) - Le site de l’Eglise catholique à Lyon (http://catholique-lyon.cef.fr) publie ce discours de M. Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, à l’occasion de l’inauguration, jeudi 5 mai, de la Maison Pauline-Marie Jaricot, Fondatrice de l’œuvre de la Propagation de la Foi, qui se trouve à Lyon (42, montée Saint Barthélemy, Lyon 5ème). Sous l’égide de l’Archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, président des OPM de France, la maison de Pauline Jaricot où elle vécut de 1832 à sa mort en 1862, devient un lieu de mémoire, de prière et de mission. Entièrement restaurée, son inauguration a eu lieu jeudi 5 mai, en la fête de l’Ascension, en présence de l’archevêque de Bombay, Ivan Dias, des cardinaux Barbarin et Sepe, et de plusieurs évêques du monde, des directeurs nationaux des OPM, de personnalités civiles et d’amis de Pauline. Monsieur le Cardinal Archevêque de Bombay, Nous sommes aujourd’hui réunis pour l’inauguration de la Maison de Pauline Jaricot, dont la personnalité a marqué l’histoire du christianisme lyonnais mais aussi l’histoire de notre ville. A l’occasion de cette inauguration, se tient à Lyon le Conseil Supérieur des Œuvres pontificales missionnaires qui, d’ordinaire, a lieu a Rome mais qui réunira du 4 au 13 mai un certain nombre de cardinaux et les cent-trente directeurs nationaux des Œuvres pontificales missionnaires du monde entier. C’est avec respect que le Maire de la ville de Sainte Blandine et Saint Pothin vous accueille aujourd’hui près des lieux où les premiers chrétiens subirent le martyre. Pour les chrétiens de Lyon mais aussi plus largement pour tous les Lyonnais, la vie et l’œuvre de Pauline Jaricot sont une référence particulièrement forte tant la trajectoire que va connaître Pauline Jaricot est d’une certaine manière exceptionnelle. Née en 1799 dans une famille bourgeoise, Pauline Jaricot aurait pu connaître, comme elle le dira elle-même, la vie frivole d’une jeune bourgeoise de cette époque, « les frivolités », la danse, les bals, les toilettes. Pourtant, à dix-sept ans, elle va être touchée au plus profond de son être par un sermon auquel elle assiste dans l’église Saint-Nizier. Le prêtre qui le prononce est hors norme et le caractère exalté de ses prêches ne va pas sans créer quelques difficultés au sein même de l’Eglise. Mais y-a-t-il de vraie foi sans passion ? « Credo qui absordum » disait Saint Augustin. Toujours est-il que, du jour au lendemain, Pauline Jaricot va changer de vie. D’elle-même, elle décide de se tourner vers les autres et, en particulier, vers ceux qui souffrent, le petit peuple, et notamment le monde ouvrier. Ce qui fait naître en elle la volonté de leur venir en aide sur le plan matériel et social, mais aussi spirituel. Mais, pour Pauline Jaricot, le message de l’Eglise catholique ne peut qu’être universaliste et s’adresser au monde entier. C’est pourquoi elle va d’abord s’intéresser aux missions et réunir pour cela des fonds dans l’Oeuvre de la propagation de la foi. Une dizaine d’années plus tard, elle lancera sa deuxième grande entreprise, celle du Rosaire Vivant, pour réaliser un grand réseau de solidarité de prières. A la fin de la vie de Pauline Jaricot, on finira par compter 2.250.000 inscrits dans la seule France. Mais pour Pauline Jaricot, la prière ne saurait être désincarnée et distante du monde où elle vit. Et quand, en 1831 et 1834, éclate la révolte des canuts, Pauline Jaricot prend partie pour ces derniers avec véhémence au point de se trouver, en 1834, prise pendant plusieurs jours avec « les filles de Marie » entre les cris des insurgés et ceux de la troupe. Ce sentiment de l’injustice du monde ne quittera dès lors plus Pauline Jaricot. En 1840, elle développe le pari fou de monter une grande banque de prêts gratuits pour les ouvriers. Elle y laissera sa fortune et, complètement ruinée, elle finira par être obligée de s’inscrire elle-même au Bureau de bienfaisance. Perdue de fortune, Pauline Jaricot va l’être aussi de réputation. Dans la bonne société que Pauline Jaricot dérangeait par ces certitudes évangélisatrices en direction des plus humbles, on commence à dire que tout cela était bien normal et que, depuis le début, l’action de Mademoiselle Pauline Jaricot n’avait été que folie. A côté de la détresse financière, Pauline Jaricot doit endurer la calomnie au point que le Pape Jean XXIII, lorsqu’il signera le décret proclamant l’héroïcité des vertus de Paulien Jaricot, demandera « pourquoi lui ont-ils fait tant de mal » ? Ce que ne savait pas Pauline Jaricot, c’est que sa voix, sa vie ne devait pas demeurer vaines, qu’elle avait fait germer une pensée et que Lyon allait devenir l’une des sources d’inspiration du catholicisme social avec Joseph Folliet, Frédéric Ozanam, Antoine Chevrier, Paul Couturier, Maurice Guérin, Joseph Lebret, bref, toutes celles et tous ceux qui ont pensé que la foi de Dieu ne pouvait être dissociée de la foi en l’Homme et que le message d’amour porté par la foi chrétienne ne pouvait s’adresser à Dieu s’il ne s’adressait pas à l’homme. Le cardinal Billé à qui nous rendrons hommage tout à l’heure [NDLR : en inaugurant la Montée Cardinal Louis-Marie Billé] était de cette tradition-là, celle où la foi en Dieu et la foi en l’homme étaient indissociables. Il avait fortement mis l’accent sur la personnalité exceptionnelle de Pauline Jaricot car il savait que pour tous les Lyonnais, croyants ou non, le message de Pauline Jaricot était resté très fort. Ce message est avant tout message d’amour. Il est avant tout message d’espoir. Il retentit aujourd’hui fortement dans nos cœurs. Zenit.org, 2006. Tous droits réservés - Pour connaitre les modalités d´utilisation vous pouvez consulter : www.zenit.org ou contacter infosfrench@zenit.org - Pour recevoir les news de Zenit par mail vous pouvez cliquer ici |